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Samedi 11 juin, les principaux acteurs du collectif de sauvegarde de l’ancien presbytère de Mamers étaient conviés par Vincent Gomas, premier adjoint au Maire de la commune en charge du patrimoine, afin d’évoquer l’avenir de l’édifice toujours menacé par le projet de démolition de son propriétaire, le Centre Hospitalier Intercommunal Alençon-Mamers.



En effet, le « CHIC » souhaite démolir le presbytère depuis de nombreuses années afin de procéder à une éventuelle extension du foyer pour personnes âgées qui se trouve juste derrière. Pourtant, l’établissement, qui est fortement endetté, n’a pas forcément les moyens de ses ambitions, mais il s’obstine à vouloir détruire cet emblématique témoin de l’histoire locale.



Il y a un peu plus d’un an, la démolition avait d’ailleurs commencé. De nombreuses boiseries intérieures avaient été retirées et une grande partie des fenêtres démontées, laissant béantes certaines ouvertures et précipitant ainsi les dégradations dues en partie aux infiltrations d’eau.



Les prémices de cette démolition avaient été stoppées net grâce à l’intervention de l’Architecte des Bâtiments de France qui devait donner son accord, puisque le presbytère se trouve dans un périmètre protégé et qu’il n’avait pas été consulté avant le début des travaux.



Il existait bien une solution « miracle » pour sauver l’édifice. Le faire protéger au titre des Monuments Historiques. Hélas, malgré le travail remarquable effectué par Jean-David Desforges et Frédéric Poupry, mettant en lumière l’intérêt historique et architectural de l’édifice, celui-ci a été « recalé » en Commission Régionale du l’Architecture et du Patrimoine. Seule préconisation lors de cette commission : conserver les éléments de façade.



Comme le « CHIC » n’est pas à son premier projet de démolition, nous pouvons aisément nous rendre compte du résultat de ce genre de préconisation, puisqu’en se rendant dans la rue derrière, nous pouvons contempler le résultat de ce « façadisme », puisqu’un autre édifice a déjà été détruit et qu’il ne reste de lui qu’un petit élément de façade « collé » contre le bâtiment principal du centre hospitalier, comme on peut le voir sur la photo qui suit.




Sauf que dans le cas du presbytère, si son ensemble n’est pas maintenu dans son intégralité, il y a fort à parier que la façade ne résistera pas. Nous avons suggéré à plusieurs reprises,depuis les débuts de « l’affaire », que le propriétaire fasse restaurer le presbytère pour l’intégrer à son projet d’extension, mais cette proposition a toujours été refusée.


Reste l’option « intelligente » de céder le presbytère à la ville qui est prête à prendre en charge sa réhabilitation. Le CHIC pourrait très bien procéder à la construction d’un étage sur l’hôpital existant. Mais cette solution simple n’est pas du goût de la direction, du moins jusqu’à présent.



C’est en partie pour cette raison que Monsieur Gomas nous a reçu, puisqu’il va rencontrer dès la rentrée le Directeur du Centre Hospitalier afin d’essayer de trouver une ultime fois, un accord pour sauver l’édifice.



Cette sauvegarde est d’autant plus importante pour la commune de Mamers, que celle-ci souhaite accéder au label « Petites citées de caractères ». La disparition du presbytère remplacé par un cube de béton face à l’église classée, compromettrait de facto cette labellisation.


En attendant, le presbytère, bien que mutilé, résiste aux assauts des éléments et attend fébrilement d’être fixé sur son avenir. À l’issue de cette réunion cordiale, nous avons décidé de poursuivre notre demande de mise sous protection de l’édifice, car même si la Commission Régionale de l’Architecture et du Patrimoine l’a « recalé », nous allons solliciter Madame la Ministre de la Culture qui sera en mesure de statuer une bonne fois pour toute sur l’avenir de ce patrimoine remarquable.


Notre pétition est donc plus que jamais active et nous vous invitons à la signer ICI.

Dernière mise à jour : 29 nov. 2023


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Cela pourrait-être le nom d’une saga à l’eau de rose, mais il s’agit plutôt d’un triste épisode du quotidien de bien des édifices menacés de démolition sur l’ensemble du territoire. Cependant, les principaux épisodes se déroulent actuellement à Alençon, dans le département de l’Orne, où le confinement n’a pas l’air d’être un problème pour la municipalité qui profite du « calme » pour déclencher la tempête chez les défenseurs du patrimoine. Après avoir fait grand bruit, le collectif « les Amis du Vieil Alençon », conduit vaillamment par Jean-David Desforges, s’était vu rassuré par le Maire qui, lors d’un « live » Facebook, avait juré ses grands dieux que les maisons à pans de bois, menacées de démolition, allaient pour le moment être consolidées pour des raisons évidentes de sécurité publique et, qu’en aucun cas, il n’était question de les démolir. Dans un article du journal Ouest France, le 16 avril, les propos du maire avaient étés étayés par l’adjoint à l’urbanisme. En voici le contenu : "Alençon. Un sursis pour les maisons du Moyen Âge Début avril 2020, l’association du Vieil Alençon s’est émue de l’éventuelle démolition de plusieurs maisons médiévales, en déshérence depuis longtemps, rue du Château. Il n’en est rien, rassure la municipalité, précisant que de travaux de sécurisation des lieux débuteront lundi 20 avril.

Que se passe-t-il rue du Château ? Plusieurs maisons situées aux n° 11 et 15 sont en déshérence depuis une vingtaine d’années. Cet abandon est le résultat d’une succession qui n’est jamais allée à son terme. « Ce sont des maisons médiévales, construites sur de petites parcelles caractéristiques du tissu urbain de cette période », indique l’archéologue Jean-Denis Desforges sur son blog « Les amis du vieil Alençon ». Le 22 janvier 2020, « après des demandes de riverains inquiets du risque d’effondrement », indique Pierre-Marie Lecire, adjoint au maire en charge de l’urbanisme, la ville a fait apposer sur la façade de l’immeuble un arrêté de péril imminent, à l’égard des propriétaires. L’arrêté précise que le maire peut ainsi prescrire « la réparation ou la démolition » de l’édifice compte tenu de son état. D’où la saisine du tribunal administratif de Caen afin qu’un expert puisse proposer « des mesures de nature à mettre fin à l’imminence du péril ». Pourquoi une pétition en ligne ? Outre la presse locale, Jean-David Desforges a alerté les sites spécialisés La Tribune de l’art et La Gazette du patrimoine. Et, parallèlement, il a lancé une pétition en ligne qui, du 7 au 15 avril, a recueilli plus de 1 100 signatures et près de 300 commentaires, où il explique que ces maisons à pans de bois « ont une place, une histoire, un rôle à jouer dans notre environnement. Donc ne les démolissons pas ! » Certains s’inquiétaient d’un début de chantier mardi 14 avril, date d’interdiction de circulation dans cette rue. « Mais il n’a jamais été question de démolition ! » rétorque Pierre-Marie expliquant que la Ville « travaille en étroite coopération » avec l’Architecte des bâtiments de France (ABF). Fin mars début avril, la collectivité a ainsi mené de nouvelles investigations (constat en nacelle) et des visites des immeubles avoisinants. Ces études ont montré une complexité forte : bâtiments imbriqués avec dégradations menaçant l’ensemble des immeubles mitoyens en état d’abandon. « L’ABF préconise un renforcement de la structure, pas sa démolition » insiste l’adjoint à l’urbanisme. Que va-t-il se passer ? En attendant une solution globale de rénovation des immeubles abandonnés, qui sera élaborée avec tous les partenaires et propriétaires concernés, la Ville va sécuriser les lieux en installant une couverture provisoire en bac acier remplaçant celle sur les avancées du 13-15, côté rue, et en obturant les fenêtres pour conforter la structure. Ce chantier de 30 000 € (payé par la Ville) sera effectué par l’entreprise de charpente Linea Bois, basée à Écouves, à partir du lundi 20 avril. D’où une déviation mise en place par la rue Bonette. Dès le mois de mai, la Ville engagera la réflexion sur le devenir de cet îlot « qui n’est pour l’heure concerné par aucune démolition », conclut Pierre-Marie Lecire." Comme les nouvelles se voulaient rassurantes, nous n’avions pas jugé bon de poursuivre notre communication concernant Alençon, mais hélas l’arrêté affiché sur un des immeubles nous oblige à nous engager à nouveau auprès du collectif des « Amis du Vieil Alençon » car, tout comme eux, nous savons lire et il est clairement affiché sur cet arrêté qu’il s’agit bien d’une démolition et en aucun cas d’une simple consolidation.

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La DRAC aurait pu être précieuse dans ce combat en interdisant de démolir ces témoins du passé du Moyen Âge de la ville, mais l’Architecte des Bâtiments de France ne semble pas s’émouvoir de la disparition de ces maisons à pans de bois, au prétexte qu’elles n’ont pas entièrement conservé leur état d’origine. Nous osons demander s’il existe aujourdhui beaucoup de maisons de cette époque, qui sont arrivées jusqu’à nous sans aucune modification. Soyons sérieux. L'argumentaire est pour le moins spécieux.

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La Tribune de l’Art a interrogé la DRAC sur cet épineux sujet et, visiblement, aucune demande n’a été faite auprès de leurs services concernant la démolition. Lire l’article ici. ` Cela fait donc 5 ans que l'on suit le dossier, mais aucune directive n’a été prise en faveur de ces maisons à pans de bois. Nous nous interrogeons alors quant au rôle de cette administration s’agissant de la protection des édifices dans des secteurs protégés. Mais peut-être D.R.A.C ne signifie plus : Direction Générale des Affaires Culturelles, mais « Démolitions Régionales Administrativement Concertées ? » Bien entendu, cette semaine risque d’être celle de la fin de cette « saga » et les pelleteuses y joueront sans doute le premier rôle.


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Nous avions évoqué cette bien jolie maison et son avenir incertain dans un de nos précédents articles, au mois de février.


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Profitant de la période de confinement, qui nous éloigne tous des préoccupations patrimoniales, M. Emmanuel Darcissac, le maire d’Alençon, a fait procéder ce jour à la démolition de l’édifice, sans doute pour que celle-ci passe inaperçue.



Soyons clairs. Alors que l’on nous ordonne de rester confiné pour des besoins de santé publique, nous ne pensions pas qu’une démolition était un acte prioritaire. D’autant que la maison n’était pas une menace pour la sécurité des biens et des personnes et que, s’agissant des personnes justement, elles sont chez elles, donc aucune urgence particulière, à part sans doute pour Monsieur le Maire. Car c’est bien l’incompréhension qui règne aujourd’hui chez tous les défenseurs du patrimoine de la commune.



Incompréhension doublée d’une profonde inquiétude concernant les maisons à pans de bois frappées d’un arrêté de péril et qui risquent de subir le même sort dans les jours à venir. Lire notre article du 08/04/20. La prolongation de la durée du confinement va sans conteste être une aubaine pour les élus de la commune, qui vont pouvoir sans doute se délecter du réjouissant spectacle des pierres chargées d’histoire broyées comme de vulgaires parpaings.

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Cela nous amène à nous inquiéter d'un autre dossier. Celui du presbytère de Mamers, puisque M. Darcissac, membre du conseil de surveillance du Centre hospitalier Intercommunal Alençon Mamers, lors d’un échange téléphonique avec Urgences Patrimoine, nous avait assuré de son intérêt pour ce dossier. Quand on voit, aujourd’hui, le sort réservé au patrimoine d’Alençon, on ne peut qu’être inquiet. (Lire l’article ici ) Si aujourd’hui nous ne pouvons plus rien faire pour la maison démolie, nous devons absolument nous mobiliser pour les maisons à pans de bois menacées du même sort, à travers, entre autres, la pétition mise en ligne par Les Amis du Vieil Alençon. Pour signer cliquez ici.

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