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La Gazette du Patrimoine est le média en ligne d'Urgences Patrimoine. 

Cette publication relaie les combats de notre association.

Elle permet la diffusion des informations relatives aux patrimoines et à ses acteurs. 

Photo du rédacteurAlexandra Sobczak

Sauvegarde du patrimoine : un triste bilan

J’avais écrit ces lignes au lendemain des élections présidentielles en mai 2017. Comme en ce moment tout le monde y va de son « bilan », j’ai trouvé intéressant de republier ce texte, car six ans après on ne peut pas dire que la sauvegarde du patrimoine soit un sujet « prioritaire ». Le sera-t-il un jour ?


 


Pour faciliter la lecture de cet article un peu long, le texte en bleu est celui de 2017, en noir le constat aujourd’hui.



La sauvegarde du Patrimoine, ne fut pas un grand thème de campagne des élections présidentielles, c'est donc avec une certaine fébrilité que nous attendions les orientations du nouveau Président sur le sujet. J'ai pris connaissance des dispositions qui pourraient être prises en faveur de la Culture et j'avoue être un peu soulagée de constater que ce sujet fera partie des "grands chantiers" envisagés par Monsieur Macron.


 


Comme mon implication et mes compétences concernant la Culture se limitent à la sauvegarde du Patrimoine, je ne vais pas me permettre de juger les mesures en dehors de celle-ci.


 


Le Patrimoine, qu'il soit matériel ou immatériel, mérite des mesures d'urgence et sans doute des réformes en profondeur.


 


1/ le Patrimoine ne devrait-il pas avoir un Ministère dédié ou au moins un Secrétariat d'état, en dehors de celui de la Culture, car après plus de trente ans d'abandon manifeste, la tâche me paraît démesurée pour être traitée par un seul Ministre.


 


6 ans plus tard, Stéphane Bern et quelques personnalités politiques, comme le Maire de Versailles, François de Mazières, plaident pour la création urgente d’un secrétariat d’État au patrimoine. Stéphane Bern optant pour un rattachement au Ministère du tourisme, François de Mazières, tout comme nous, au Ministère de la Culture.


 


Mais peu importe le rattachement, l’essentiel serait qu’il existe. Il a d’ailleurs déjà existé puisque de mars 2000 à mai 2002, sous la présidence de Jacques Chirac et du gouvernement Jospin, Michel Duffour sera Secrétaire d'État au Patrimoine et à la décentralisation culturelle. Après cette date, on n’entendra plus jamais parler de Secrétariat d’État au patrimoine et, en vingt ans, pas moins de onze ministres se sont succédés au Ministère de la Culture -- ce qui fait une moyenne inférieure à deux ans par mandat.


 


La question est : comment peut-on réformer et développer une politique ambitieuse en faveur du patrimoine quand on exerce si peu de temps ? Et la réponse est : on ne fait rien, ou du moins, pas grand-chose.


 


 2/ Ne serait-il pas temps de redonner une réelle valeur à ce que l'on appelle communément "le petit Patrimoine", qui est pourtant celui qui fait le charme et l’intérêt de nos beaux paysages de France. Celui de nos territoires, souvent oubliés par nos instances Parisiennes et qui pourtant contribuent au rayonnement touristique du pays ?


 


Ne supportant plus l’appellation « petit patrimoine » que nous trouvions trop réductrice, nous avons fait le choix de le nommer : « patrimoine de proximité ». C’est plus clair et cela permet, au moins au niveau du langage, de ne pas dénigrer un patrimoine incontournable, à savoir celui qui nous entoure et qui fait de la France ce qu’elle est.


Pour le reste, ne rêvons pas.


 


Depuis six ans, rien n’a été fait pour mettre en valeur et surtout pour protéger de la folie démolisseuse nos châteaux, nos églises et autres patrimoines, qui ne bénéficient d’aucune protection au titre des Monuments Historiques.


 


Pire, lors du plan relance Culture en 2020 doté de 614 millions d’euros en faveur du patrimoine, le patrimoine de proximité s’est vu gratifié de zéro euro.


 


Les édifices protégés MH ont reçu 40 millions d’euros, ce qui n’est tout de même pas grand-chose, et le reste est allé, comme d’habitude, à ce que Madame Roselyne Bachelot nomme « les grands opérateurs », nous rappelant au passage que l’Opéra Garnier n’était pas à Montauban et qu’il était tout à fait légitime de préférer financer les « têtes de gondoles », plutôt que les modestes édifices de province.


 


La Loi ELAN de 2018 a également facilité la démolition des immeubles de nos centres anciens, puisque désormais, les Architectes des Bâtiments de France ne peuvent émettre qu’un avis simple, à savoir, un avis qui n’aura aucune valeur s’agissant d’un projet de démolition. Nous n’ouvrirons pas le débat sur l’isolation par l’extérieur qui est un casse-tête pour tous les propriétaires de patrimoines non protégés, et enfin, il nous faudrait un livre entier, et pas un simple article, pour dénoncer les défigurations de nos paysages de province à grand coup d’éoliennes, antennes relais ou autres méthaniseurs. En quelques années, sous couvert d’écologie, on massacre purement et simplement des dizaines de villages, qui finissent par ne plus ressembler à rien.


 


Il est important de rappeler une fois encore, que les touristes du monde entier ne viennent pas chez nous pour visiter des champs d’éoliennes, des parkings ou des zones pavillonnaires, mais bel et bien pour visiter des lieux chargés d’histoire…De notre histoire…


3/Consciente que l'état ne pourra pas engager toutes les sommes nécessaires à la restauration des édifices en grand péril, il faudrait davantage d'implication et de mobilisation citoyenne. Pour se faire, il faut donner un peu plus de pouvoir aux associations locales ou nationales, grandes ou petites, mais qui bien souvent peuvent réaliser de grandes choses.


 


Sujet tout à fait d’actualité avec « l’affaire » de la chapelle des Augustins à Montagnac. (voirnotre précédent article).


 


Alors que Madame Bachelot (encore elle), nous a fait la morale en début d’année au sujet du patrimoine religieux en « conseillant » aux citoyens de se relever les manches s’ils voulaient sauver leurs églises. Et bien dans le cas qui nous occupe, le propriétaire et l’association de sauvegarde risques d’être condamnés pour ça.


 


Autre exemple : il y a 4 ans, on nous a formellement interdit d’exfiltrer une statue qui était rongée par les insectes, afin de la faire restaurer gracieusement par un artisan qualifié membre de notre réseau. Résultat, la statue est toujours dans son église, fermée au public pour des raisons de sécurité, et elle va finir par être réduite en poussière, si ce n’est déjà fait. Donc, en conclusion, en 2023, on préfère perdre un objet mobilier ou un édifice, si les restaurations ne sont pas suivies par les services de la culture.


 


Nous n’avons aucune idée du nombre d’objets qui disparaissent tous les ans, faute de restauration d’urgence, mais ils doivent être nombreux.


 


Quant au « pouvoir » des associations, s’agissant de lutter contre les démolitions, il est quasi nul. La plupart du temps, elles sont déboutées, car en règle générale, il y a toujours un ABF qui a fini par signer un avis conforme, et la justice ne tient compte que de cet avis, même si les éléments présentés par les défenseurs du patrimoine sont probants et attestent du bien fondé de l’opposition à la démolition. En conclusion : pouvoir = zéro.


 


 4/ En termes de démolitions, la "veille" de l'état doit être plus approfondie, car si la majorité des Architectes des Bâtiments de France font un travail formidable, dans certains cas, ils ne peuvent pas intervenir, et laissent toute latitude aux élus "démolisseurs", peu sensibles au Patrimoine de leur commune. Il serait là aussi judicieux de rendre obligatoire une concertation publique, afin que les administrés puissent faire entendre leur voix, s'agissant de la destruction d'un bien commun.


 


Sur ce point-là, inutile de s’attarder, car le terme « concertation publique » semble être un gros mot dans notre beau pays de France. Pourtant, le patrimoine est réellement un bien commun, et tous les habitants d’une commune devraient avoir leur mot à dire lorsqu’un édifice fait l’objet d’un projet de démolition. D’autre part, une commission indépendante devrait être mise en place pour émettre un avis quant à la pertinence d’un projet de démolition. Sous l’impulsion du Préfet, elle pourrait être constituée d’élus, de représentant de la population et de représentants des associations de sauvegarde locales. Mais ne rêvons pas, en France, on ne peut pas mélanger « les torchons et les serviettes ».  


 


 5/Ne pas hésiter à encourager et développer toutes les initiatives éducatives et de sensibilisation à la fois auprès des élus, ainsi qu'auprès des jeunes, qui seront les futurs acteurs de la sauvegarde du Patrimoine.


 


On ne peut pas dire que le patrimoine soit un sujet prioritaire dans l’enseignement primaire et secondaire. Quelques enseignants cependant résistent au « wokisme ambiant », mais ils sont hélas très peu nombreux. Le patrimoine, pour certains, est le sujet de prédilection des réactionnaires qui sentent la naphtaline, mais entre-nous, je préfère sentir la naphtaline que le souffre. Un pays qui ne reconnaît pas ses racines est un pays perdu. Bon, réjouissons-nous : il y a une certaine volonté à développer les Masters Patrimoine dans toutes les FAC de France, le problème reste les programmes qui orientent bien plus les étudiants vers des métiers de médiations culturelles que de sauvegarde du patrimoine. D’ailleurs, nombreux sont les étudiants de cette filière qui trouvent assez normal qu’on détruise à grands coups de pelleteuses tous les édifices qui ne sont plus vraiment « politiquement correct », à savoir, le patrimoine religieux.


Mais ne nous aventurons pas sur un terrain trop glissant.


Quant à la sensibilisation auprès des élus, sauf si j’ai raté quelque chose, il n’y a aucune démarche dans ce sens. Enfin si, quelques rapports mettant en avant l’intérêt du patrimoine, mais suivis d’aucun effet.


 


 Il y a bien le plan Action Cœur de Ville qui était sensé permettre la valorisation des centres anciens, mais les millions dirigés vers les villes bénéficiaires servent plus souvent à démolir, plutôt qu’à réhabiliter. Donc, l’intention était bonne, mais sans doute pas suffisamment encadrée, c’est d’ailleurs le constat que fait la cour des comptes dans un rapport en 2022. Pour le résumer : « pas mal mais peut mieux faire ».


6/ Concernant la mobilisation des professionnels évoquée par notre nouveau Président, elle est évidente et nous sommes d'ailleurs en train de monter un projet "pilote" en Région, afin de réunir talents et compétences au chevet du Patrimoine en péril.


 


Ce projet « pilote », c’était notre dispositif « Un Geste à l’Édifice ».


 


C’est au Salon du Patrimoine en 2016, qu’une restauratrice de tableaux était venue me voir pour me proposer, si le cas se présentait, de restaurer, sur son temps libre, une œuvre pour laquelle il n’y avait pas de budget. Je connaissais une petite association dans l’Yonne qui avait pris en main la restauration complète de l’église de la commune, et qui avait un tableau pour lequel le montant de la restauration s’élevait à 14.000 euros. Somme dont ne disposait ni la commune, ni l’association. C’est donc cette première œuvre qui a bénéficié de notre dispositif et depuis, il y en a eu beaucoup d’autres.



Nous avions de grandes ambitions avec ce dispositif, mais plusieurs facteurs nous ont un peu freinés.


 


Tout d’abord, certains artisans voient dans cet acte gracieux une concurrence déloyale, ce qui pour moi n’est pas justifié puisque les œuvres ou les éléments du patrimoine restaurés ne disposent d’aucun budget et de ce fait, sont condamnés.


 


Tous les artisans qui participent à Un Geste à l’Édifice le font sans contrainte, simplement par pure générosité. Donner son temps et son savoir-faire pour sauver le patrimoine ne me semble pas être répréhensible, mais soit …


 


Ensuite, il y a un facteur « suspicion », car l’acte gratuit est toujours inquiétant. L’exemple le plus flagrant est celui-ci : une commune avait 4 tableaux à restaurer. Tous bénéficiaient d’une protection MH, et nos restaurateurs participants sont tous de grands professionnels habitués à restaurer des œuvres inscrites ou classées. L’intervention gracieuse a été refusée par la DRAC de peur que le travail ne soit pas de qualité. Un appel d’offre a été lancé et c’est, ironie du sort, notre restauratrice qui l’a emporté. La commune s’est donc privée d’environ 15.000 euros, montant approximatif du « geste » que nous étions prêts à lui offrir, mais dans ce cas précis, il y avait des subventions de la DRAC, donc tant mieux si notre restauratrice a été rémunérée.


 


D’ailleurs, lorsqu’une commune nous contacte pour ce dispositif, nous précisons désormais que nous ne pouvons hélas pas intervenir sur des œuvres protégées, car la DRAC nous l’interdit. Peu importe, il y a sur le territoire des milliers d’œuvres en déshérence qui ne bénéficient d’aucune protection, et il y a des élus qui nous font confiance, car ils savent que nous n’engagerions pas notre réputation en faisant restaurer le patrimoine de leur commune de façon approximative.


 


Toujours est-il que grâce à « Un Geste à l’Édifice nous avons restauré une bonne quinzaine de tableaux qui étaient condamnés, des statues en bois polychromes, un grand calvaire, remis un baptistère sur pied, fait exécuter de nombreux diagnostics, notamment pour la restauration de peintures murales, restauré une toiture complète et bien d’autres choses encore.


 


Rappelons tout de même qu’après le drame de Notre-Dame, nombreux étaient les artisans et les entreprises qui souhaitaient s’engager bénévolement pour certaines restaurations, alors pourquoi ne pas s’engager une fois de temps en temps pour des édifices plus modestes ? Il y a 6 ans, le Président Macron préconisait l’investissement des artisans. A lui de leur donner les moyens d’aller jusqu’au bout de la démarche avec des avantages fiscaux, ou des allègements de charges quand ils mettent le temps et leur savoir-faire au service du patrimoine.


 


En attendant, si vous aussi vous souhaitez offrir votre « Geste à l’Édifice », vous pouvez toujours œuvrer aux côtés d’Urgences Patrimoine.




7/ Le Patrimoine ne se limitant pas au bâti, une cause importante est à mettre en lumière, celle de la transmission du geste et du savoir-faire. C'est en redonnant le goût de la transmission aux jeunes générations, que nous sauvegarderons des savoir-faire inégalés, qui contribuent également au rayonnement de notre pays et peuvent créer des emplois.


 


C’est un sujet récurant qui revient régulièrement sur le devant de la scène. On parle d’intelligence de la main, d’excellence Française… Les superlatifs ne manquent pas pourtant, beaucoup de métiers de l’artisanat peinent à trouver des candidats, alors que ce sont des métiers d’avenir et très valorisants. Hélas, nous manquons cruellement de structures qui enseignent ces métiers. La seule initiative notable de ces dernières années est sans doute la création du Campus Versailles, mais il faudrait certainement des dizaines d’établissements de ce genre sur l’ensemble du territoire pour motiver et orienter les jeunes vers ces métiers. Et pourquoi pas rendre obligatoire un stage en classe de troisième chez un artisan ? Pour le moment, les jeunes ont obligation de faire un stage en entreprise, mais n’importe quelle entreprise. Quelques jours passés sur un chantier de restauration pourraient peut-être susciter de nombreuses vocations et encourager la transmission des gestes.


 


8/Il existe des mesures simples à mettre en place pour trouver des sources de financements supplémentaires, en passant par la fiscalité, certes déjà très lourde, mais certaines mesures pourraient aisément encourager le monde de l'entreprise et des classes aisées à agir davantage pour cette cause. Une autre mesure pourrait même être la panacée, mais celle-là, je la garde pour moi. Le sujet est si vaste, qu'il pourrait y avoir cent mesures toutes aussi importantes, chaque acteur de la sauvegarde du Patrimoine, grand ou petit, institutionnel ou simple citoyen pouvant apporter sa "pierre à l'édifice".


 


En 6 ans, rien n’a changé. Les grandes entreprises et les grands donateurs font preuve de générosité envers les grands édifices. Alors qu’ils pourraient bénéficier des mêmes avantages fiscaux, si leurs dons étaient dirigés vers le patrimoine de proximité.


 


Le plus bel exemple est encore et toujours Notre-Dame. Or, il existe sur notre territoire des milliers de « petites Notre-Dame », qui sont en train de tomber en ruine dans l’indifférence générale. Donner pour Notre-Dame, c’est sauver certes, un des édifices les plus célèbres du monde, mais sauver les « petites Notre-Dame », c’est sauver la France. À quand un engagement de la Fondation Louis Vuitton par exemple pour la restauration d’une petite église de Saône-et-Loire ? pas pour demain hélas…




Bon, ne voyons pas tout en noir, il y a tout de même eu la création du loto du patrimoine. Longtemps plébiscité par François de Mazières, le loto du patrimoine a été enfin lancé en 2018 avec, à sa tête Stéphane Bern. Nous ne pouvons que nous réjouir de la création du loto, car tout ce qui peut permettre d’assurer un avenir au patrimoine est bon à prendre. Nous regrettons simplement que parmi les lauréats, se trouvent désormais de plus en plus d’édifices protégés au titre des Monuments Historiques qui bénéficient de subventions, et même des cathédrales, qui en théorie sont à la charge de l’État. À quand une mesure uniquement destinée au patrimoine de proximité ?


 


La mesure que j’évoquais sans vouloir la dévoiler n’a en fait rien de révolutionnaire. Mais il suffirait de mettre en place une « patri-taxe » à l’image de l’éco-taxe que nous payons lors de l’achat d’un téléphone portable ou d’une machine à laver. Elle pourrait être mise en place lors des réservations sur les différentes plateformes dédiées comme Booking ou Airbnb, ou lors de l’achat d’un séjour dans une agence de voyage. Une micro taxe de quelques centimes passerait totalement inaperçue pour les usagers et permettrait de faire avancer la cause du patrimoine de proximité.


 


Je sais, nous sommes taxés de tous les côtés, mais là encore, quelques centimes pour sauver des centaines de témoins de notre mémoire collective, ne me semble pas être un gros sacrifice.


 


J’entends déjà les critiques de certains pour lesquels le patrimoine n’a aucun intérêt et qui verraient d’un mauvais œil cette « patri-taxe ». À ceux là je répondrai que nous payons des impôts et des charges pour des choses qui sont totalement éloignées de nos préoccupations, et pourtant, nous les payons.


 


9/ Il est un "détail" à ne pas négliger: 2018 sera l'Année Européenne du Patrimoine Culturel, il est à mon avis urgent d'agir, afin d'affirmer la position de la France par rapport à ce sujet, qui rappelons le, concerne et préoccupe bon nombre de nos concitoyens. Le Patrimoine est l'ADN même de notre pays, il doit retrouver sa place dans les grands dossiers de l'Etat !


 


Alors là, c’est un zéro pointé. En 2018, l’année Européenne du Patrimoine Culturel est passée totalement à la trappe chez nous. Aucune manifestation notable et une communication quasi nulle de la part du Ministère de la Culture.


 


Pour conclure, alors que nous avions cru à une réelle volonté du gouvernement, de faire de la sauvegarde du patrimoine une cause prioritaire, portée par une politique novatrice et ambitieuse, nous n’avons rien vu venir. Si : nous avons vu disparaître des dizaines d’édifices au profit d’une promotion immobilière toujours plus gourmande, et nous ne pouvons que constater une accélération des démolitions sur l’ensemble du territoire. Pourtant quand la question de l’écologie est au cœur de toutes les préoccupations, la réhabilitation du bâti ancien est bien plus bénéfique en termes d’empreinte carbone qu’une démolition reconstruction. Je ne le répèterai jamais assez.



On nous invite chaque jour à réparer plutôt que de jeter, à donner une seconde vie à nos objets… Alors à quand la même démarche pour le patrimoine ?


 


Bien entendu, cette liste de questions et de constats n’est pas exhaustive, car en 6 ans nous avons eu le temps d’appréhender plus en profondeur le sujet, notamment, au fil des multiples actions menées contre les démolisseurs.


 


Il reste 4 ans à notre Président pour agir concrètement, et faire de la sauvegarde du patrimoine une grande cause nationale. Car ne perdons pas de vue que le patrimoine est un vecteur important de notre économie et que c’est en grande partie grâce au patrimoine que nous sommes la 1ere destination touristique du monde, mais pour encore combien de temps ?


 


"Le Patrimoine ne peut pas lutter, ensemble, nous pouvons."


 


 Alexandra Sobczak-Romanski

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