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La Gazette du Patrimoine est le média en ligne d'Urgences Patrimoine. 

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Elle permet la diffusion des informations relatives aux patrimoines et à ses acteurs. 

Photo du rédacteurAlexandra Sobczak

Lille : clap de fin pour la chapelle Saint-Joseph!

La nouvelle vient de tomber. C’est le grand architecte Étienne Poncelet qui nous a transmis le courrier du ministère de la culture annonçant que Madame la Ministre a refusé notre demande d’inscription au titre des monuments historiques.



Franck Riester, suite à notre action « coup de poing » du mois de mai avait accordé un sursis à l’édifice et souhaitait s’entretenir avec Yncréa, le porteur de projet, mais le remaniement ministériel a fait que cette rencontre n’a pas eu lieu le 10 juillet comme prévu et, visiblement, Madame Bachelot n’est pas sensible à la cause du patrimoine religieux. Certes, cette chapelle, comme nous le rappelle ce courrier, n’était pas un édifice suffisamment remarquable pour mériter un classement, mais nous avons des centaines d’exemples de patrimoine bénéficiant d’une inscription qui sont du même niveau architectural que Saint-Joseph. Et quand bien même, bien au-delà de la valeur architecturale, cette chapelle est un symbole. Et à l’heure où notre pays est victime chaque jour d’actes anti-chrétiens, démolir cet édifice est une provocation.



Certes, ce n’est pas l’État qui en est le propriétaire, mais l’institution catholique elle-même. Mais en n’accordant pas cette protection, l’État est complice, tout comme la Maire de Lille, qui a accordé le permis de démolir. L’Architecte des Bâtiments de France avait donné un avis favorable, laissant ainsi la porte ouverte aux pelleteuses.



Nous comprenons que les priorités soient ailleurs, et qu’en cette période de crise le patrimoine n’intéresse absolument pas les hautes instances, sauf par le biais de quelques effets d’annonce en faveur d’édifices propriété de l’État. Même s’ il est certain qu’il est impossible de tout sauver, cette chapelle méritait de l’être.



Je rappelle que le projet contradictoire que nous avions proposé pour sauvegarder cette chapelle était moins coûteux que la démolition/reconstruction et beaucoup plus écologique. Mais visiblement, l’Université Catholique de Lille a les moyens de gaspiller son argent. Pourtant, elle n’a pas hésité à faire appel à la générosité publique pour faire financer la restauration de la chapelle du Palais Rameau toute proche, via une souscription de la Fondation du Patrimoine. J’espère que les généreux donateurs apprécieront.



Aujourd’hui, j’ai une pensée pour tous les Lillois qui étaient attachés à cet édifice et en particulier aux riverains qui aimaient leur « voisine » de pierre. Une pensée également à tous ceux qui ont été élèves aux lycée Saint-Joseph et pour qui cette chapelle était familière. Une pensée et un grand merci également à tous ceux qui se sont mobilisés à nos côtés, à commencer par les plus de 8000 signataires de notre pétition, sans oublier Monsieur Étienne Poncelet et notre architecte Laurent Lequeuche.



Enfin, un grand merci également à Stéphane Bern qui s’était également mobilisé et à Xavier Bertrand, Président de la Région Hauts-de-France, qui est également intervenu pour plaider la cause de ce patrimoine.



Cette défaite est amère. Ce sont des centaines d’heures de travail anéanties en une minute. Une chose est certaine, je n’ai absolument plus foi en nos instances qui n’écoutent JAMAIS, la voix du peuple que nous représentons.




Cette défaite est la mienne sans doute, mais je m’étais préparée à ce que l’on me l’incombe, alors que si la chapelle avait été sauvée, personne n’aurait même digné citer le nom d’Urgences Patrimoine.



Pendant quelques instants, j’ai pensé renoncer à mes combats contre « l’extermination » des témoins de notre histoire collective, car à quoi bon si le ministère de la culture ne nous soutient pas ? Mais au contraire, cet échec retentissant renforce ma détermination et j’espère que vous serez nombreux à me soutenir et à soutenir Urgences Patrimoine, car c’est un combat collectif que nous devons mener pour gagner.



J’ignore encore la date d’entrée des pelleteuses dans l’enceinte du Saint-Joseph, mais nous ne manquerons pas de vous informer à travers un dernier « requiem », en hommage à cette Dame de pierre vieille de 144 ans.



Alexandra Sobczak-Romanski

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