La Présidence de la République, ce sont 77.370 tapis, meubles, pendules, déposés à des fins de décorations ou usuelles par différentes institutions (le Centre national des arts plastiques, la Manufacture nationale de Sèvres, le Mobilier national, le Service des musées de France, le Musée national de la marine ou le Service historique de la Défense), dans diverses résidences (le palais de l’Elysée bien sûr, mais également trois bâtiments de la rue de l’Elysée, l'hôtel de Marigny, le palais de l'Alma, le pavillon de la Lanterne et le fort de Brégançon).
Mais ce sont aussi, selon la Commission de récolement des dépôts d'œuvres d'art (CRDOA), 57.165 biens recherchés depuis le XIXe siècle, parmi lesquels l'Oiseau bleu de François-Xavier Lalanne ou une chaise Empire Jacob-Desmalter en acajou verni. Soit un taux de disparition de 73,82 %.
Alertée de cette inquiétante disparition du patrimoine mobilier mis à la disposition de la présidence de la République, la Ministre de la Culture était interrogée par la députée Marie-France Lorho sur les mesures mises en place par le gouvernement pour éviter les dilapidations et appropriations frauduleuses et pour retrouver les biens volatilisés.
Dans une réponse publiée au Journal Officiel le 16 février 2021, la Ministre de la Culture a tenu à rappeler que 92% des dépôts manquants correspondaient à des pièces de services de table fournies par la Manufacture de Sèvres et qui ont fini brisées. C’est ainsi plus de 1,6 tonne de porcelaines qui a été retournée par la présidence à la Manufacture de Sèvres entre 1960 et 2009.
Quant aux moyens déployés par le gouvernement, ils se déclineraient suivant plusieurs axes :
les opérations de récolement, en plein essor
l’arrêt des dépôts de biens dont les conditions de conservation sont insuffisantes
la multiplication des plaintes et signalements visant les biens manquants
Néanmoins, selon la synthèse publiée par la CRDOA le 19 juillet 2019, seulement 15 biens ont fait l’objet d’un dépôt de plainte et, sur 57.165 biens recherchés, ce sont 56.211 biens pour lesquelles les suites doivent encore être déterminées.
Faut-il s’en réjouir, la CRDOA rapporte que le taux de disparition « se compare favorablement » avec celui des autres grandes institutions telles que les services du Premier ministre, le Conseil constitutionnel, le Conseil d’État ou encore le ministère de la Justice…
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