Alors que la SNCF a lancé la très belle opération « 1000 et une gares », nous sommes extrêmement surpris de ce qui se passe aujourd’hui à Landas, dans le Nord de la France.
C’est l’histoire d’une petite gare qui, depuis 1990, était une maison d’habitation. Les locataires ont eu la mauvaise surprise de recevoir un courrier les sommant de quitter les lieux en janvier. Le motif ? L’édifice serait trop près des voies et, donc, ne répondrait pas aux normes de sécurité.
Sauf que les voies ont toujours été à la même place, et cela n’avait jamais inquiété personne.
Interrogés par le journal La Voix du Nord, les locataires font part de leur stupéfaction.
« Ils ne comprennent pas pourquoi la SNCF leur a demandé de quitter les lieux. Pendant plus de trente ans, l’ancienne gérante du point d’arrêt, Annie Deprest, a habité la maison de chemin de fer de Landas avec son époux et l’a entièrement réhabilitée. Mais ils ont dû rendre les clés en janvier.
Elle ne leur appartenait pas, mais c’était comme leur maison, la gare de Landas. Annie Deprest y a emménagé avec son époux, Michel, et leurs deux enfants en 1986, alors qu’elle débutait comme gérante de point d’arrêt. En trente ans, ils ont presque tout rénové à l’intérieur des murs vieux de 1870, alors qu’ils n’étaient que locataires. L’envie de se sentir chez eux.
Puis vient la retraite d’Annie à l’été 2018, avec une bonne douche froide dans la foulée : « J’ai reçu un courrier de la SNCF dans les semaines qui suivaient pour me demander de quitter la maison, explique-t-elle la gorge encore nouée. Je n’en revenais pas, ils disaient que la maison ne répondait pas aux normes de sécurité car elle était trop proche des rails, et qu’ils ne pouvaient pas la céder à un tiers. » N’étant pas propriétaires, et le bail n’étant rattaché qu’à un contrat de travail, comme une sorte de logement de fonction, leur surprise peut toutefois surprendre. »
Sauf qu’après leur départ, il n’y aura pas de travaux et personne n’habitera plus ici. Que va devenir ce petit édifice vieux de 170 ans ? Il finira sans doute sous les pelleteuses, même si pour le moment la SNCF s’en défend. Mais soyons lucides. Si la gare est jugée dangereuse par la proximité de ses voies, elle n’a aucun avenir, et ne fera pas partie des 1001 gares réhabilitées.
Pourtant ce lieu était hautement symbolique, puisque sa construction coïncidait avec l’inauguration de la première ligne Lille-Valenciennes en 1870.
Que les amoureux du patrimoine ferroviaire se rassurent, il leur restera toujours de vieilles cartes postales et ils pourront même acquérir une réplique de la gare de Landas sur un site spécialisé dans la vente de maquettes, à destination des collectionneurs de trains miniatures.
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Crédits photographiques : La Voix du Nord
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