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La Gazette du Patrimoine est le média en ligne d'Urgences Patrimoine. 

Cette publication relaie les combats de notre association.

Elle permet la diffusion des informations relatives aux patrimoines et à ses acteurs. 

Photo du rédacteurAlexandra Sobczak

Carpentras : quand le flambeau d’une ancienne capitale épiscopale est voué à l’abandon

Combien de fois avons-nous entendu : « pas facile de sauver un édifice quand il n’est pas inscrit ou classé au titre des Monuments Historiques. »



Et bien voici un bel exemple d’un édifice classé, livré à lui-même sans que personne ne semble s’en émouvoir plus que ça, à part l’association de sauvegarde locale et maintenant, Urgences Patrimoine qui, grâce à la détermination de notre déléguée du Vaucluse, Michèle Margain, va tout mettre en œuvre pour tenter de faire bouger un peu les choses. Car, à quoi sert un classement si celui-ci ne donne aucun droit à l’édifice, à part celui de sombrer ? Et que fait la Direction Régionale des Affaires Culturelles ? Rappelons qu’un propriétaire de Monument Historique a des droits, mais surtout des devoirs …Voici donc le constat de notre déléguée, que nous remercions pour son alerte.




Michèle Margain a mené une carrière professionnelle dans le management et la communication, elle a collaboré avec divers médias couvrant des régions qu'elle a évidemment cherché à découvrir. Née en Provence d'un père Lyonnais, passionné lui-même, et d'une mère arrageoise, elle était prédestinée à parcourir la France et explorer le moindre recoin, retourner la moindre pierre. Chercher, étudier, et transmettre : Tout est dit ! Elle a créé il y a dix ans le "Cercle Généalogie et Provence Rhodanienne", anime des conférences sur la société du XIXe siècle, elle a su développer un rapport de confiance avec de nombreux élus locaux. Jeune retraitée Michèle avoue : "Je peux enfin me consacrer au Patrimoine, une mission à temps plein. " Directe, efficace... difficile quelquefois pour ses collaborateurs de suivre le rythme : elle considère que le temps joue contre nous et surtout contre les monuments en péril. Une bonne raison pour rejoindre Urgences Patrimoine.



Cathédrale Saint-Siffrein de Carpentras



Située au cœur de la ville de Carpentras, ancienne capitale du Comtat Venaissin, la cathédrale Saint-Siffrein, classée aux monuments historiques en 1840, résiste autant que faire se peut aux affres du temps. Le constat est d’autant plus alarmant que les choses ne vont guère s’arranger depuis que le projet de rénovation pharaonique de l’ancien Hôtel Dieu a vu le jour, impliquant des charges de fonctionnement très lourdes, qui ne laisseront aucun subside pour envisager la moindre restauration. Le Centre ancien, qui compte pas moins de 50 hôtels particuliers des XVII° et XVIII° siècles, a subit l’incurie de la part des municipalités successives. L’actuelle Mairie prendra t-elle enfin la mesure de cet héritage ?



L’Association des Amis de la Cathédrale tente, depuis 1981 de la protéger et d’attirer l’attention sur ce somptueux édifice du XVI° siècle, multipliant des démarches qui restent sans suivi. Son président, Alexandre Mahue, doctorant en histoire de l’art, est affligé devant un tel spectacle : « La cathédrale est le cœur de Carpentras, Elle contient des retables, des tableaux, les grandes orgues, des reliques… tous classés. Pour sauver l’ensemble, il faut amorcer une rénovation totale sur la globalité de l’édifice ! 



Nous sommes dépositaires du Patrimoine et il nous appartient de le sauvegarder. Pour cela ,il faudrait une véritable volonté. Le centre ancien représente un attrait touristique incontestable qui tend à disparaître.»




Certes, on a prudemment réparé quelques ardoises sur la toiture — des actions insuffisantes pour redonner l’aspect flamboyant qui sied si bien au style gothique. Notre visite dans les lieux était un devoir et il n’est pas difficile d’imaginer qu’elle a été l’indignation des 800 visiteurs pour les journées du Patrimoine devant cet affligeant spectacle… Les gargouilles menacent de tomber, les assises sont fragilisées, certaines des chapelles servent littéralement de dépotoirs, des grilles sont entreposées contre des fresques. Non content d’oublier, on bafoue…



Le portail principal de la cathédrale ouvre sur la place du palais de justice, ancien palais épiscopal. Il date de 1615. Au-dessus de la porte latérale, destinée à l’accueil des juifs convertis au catholicisme, se trouve « la boule aux rats » représentant le monde rongé par le péché et les hérésies,. L’oratoire Saint-Mors, emblème de la ville, renferme divers éléments, notamment des reliques des XIII° et XIV° siècles, … la liste est non exhaustive et justifie amplement notre intervention d’aujourd’hui.



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