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La Gazette du Patrimoine est le média en ligne d'Urgences Patrimoine. 

Cette publication relaie les combats de notre association.

Elle permet la diffusion des informations relatives aux patrimoines et à ses acteurs. 

Photo du rédacteurAlexandra Sobczak

Un méthaniseur dans le pays de Marcel Proust : l’odeur du scandale

Nous avons, dans un premier article (ICI), relayé un « cri du cœur » concernant le projet d’installation d’un méthaniseur de trois cuves sur la commune d’Illiers-Combray ou plus exactement au lieu-dit « Les Dauffrais ».



Aujourd’hui, nous prenons part au combat des habitants qui ne veulent pas subir les nuisances de ce type d’installation à seulement 400 mètres de leurs maisons et, surtout, ne veulent pas être exposés aux risques multiples que représente la présence d’un méthaniseur.



Bien entendu, les neuf agriculteurs qui portent ce projet affirment que les risques sont inexistants, que les odeurs dégagées par les méthaniseurs sont une légende et que de ce fait, construire leurs trois cuves au milieu d’un ensemble de châteaux sur le terre de Marcel Proust ne leur pose aucun problème



Certaines personnes favorables au projet vous diront également que ce paysage « proustien » a déjà été défiguré depuis longtemps déjà par un château d’eau, des pilonnes électriques et autres infrastructures à l’esthétisme douteux et que ce méthaniseur ne sera pas forcément pire que ce qui existe déjà.



Sauf que le dit méthaniseur représentera un risque pour la population, c’est indéniable et nous avons d’ailleurs de nombreux exemples pour étayer nos propos. Pas plus tard que le 20 août 2020, à Plouvorn (Finistère), alors que la structure n’était pas encore en fonction, une de ses cuves a explosé.



Lire l’article de Ouest France ICI.



À Escrennes dans le Loiret, les habitants sont excédés par les nuisances dues au méthaniseur qui avait été « vendu » comme très écologique et sans odeur . L’extrait de l’article qui suit est édifiant :



L'usine de méthanisation d'Escrennes, près de Pithiviers est inaugurée en novembre 2018. Est présent le ministre de la transition écologique, François de Rugy. Une usine "zéro odeur" est alors promise aux habitants. Moins d'un an plus tard, c'est un constat d'échec qui est dressé par les habitants. Jean-Marie Desgrolard habite à 800 mètres de l'usine, et sent parfois de fortes odeurs chez lui. "Il peut arriver que je ne puisse pas sortir dans mon jardin, en fonction de la direction du vent, dénonce-t-il. A un moment donné, on n'en peut plus. Et tout cela est accompagné d'une certaine indifférence, _aucune solution n'est proposée pour pallier cette situation." Il cible notamment des camions qui arrivent non-bâchés à l'usine, alors que les règlements l'imposent. Mais les soucis peuvent également être médicaux. Dans leur domicile, situés à une cinquantaine de mètres seulement de l'usine, Stevo et Vera Cestic souffrent. "J'ai les yeux qui pleurent, le nez qui coule, la gorge qui me fait mal et qui pique, souffle Vera. Cette usine a détruit ma vie." Son mari détaille : "Je ne peux pas faire une grillade dans le jardin, on ne peut pas inviter des amis, et ça attire un nombre de mouches incroyable." 




Des promesses d'une usine "zéro odeur" :



L'objectif de ces habitants : obtenir des réponses, et des changements. Mais la mairie et l'usine apportent peu de réponses selon eux. Un banderole "Promesses non tenues, biogaz, Escrennes pue" est posée devant la maison du couple Cistic. Une page Facebook et une pétition ont été mises en ligne, pour faire parler de la situation. La colère vient notamment des promesses de cette usine, inaugurée par François De Rugy : "Quand on voit un ministre débarquer dans un petit village comme Escrennes, on se dit que c'est sérieux, que tout est en règle, témoigne Sandra. Cela avait l'air de rouler sur de bons rails, mais au bout du compte, les gens qui habitent là subissent les mauvaises odeurs." (Sources France Bleu Orléans)



Cet article résume à peu près ce que risque d’être le quotidien des riverains des Dauffrais.



Autre aspect à prendre en compte et pas des moindres, la présence du méthaniseur divisera au moins par deux le prix des habitations à proximité, même constat pour les châteaux situés dans ce périmètre. Si les propriétaires décident de vendre, il faudra baisser considérablement le prix de vente à cause de la présence du méthaniseur, et encore, à condition de trouver un acheteur qui acceptera de vivre avec cette installation sous ses fenêtres. Alors qui dédommagera les propriétaires ?




Attention, les opposants au projet le sont par rapport au projet tel qu’il a été envisagé, mais la présence du méthaniseur au milieu des champs loin de chez eux ne leur pose aucun problème. Hélas, cette solution simple d’éloignement qui pourrait satisfaire tout le monde n’est pas à l’ordre du jour pour les sept agriculteurs qui considèrent qu’une construction plus éloignée entraînerait un surcoût financier important, compte tenu du fait qu’il faudrait faire placer des conduites de gaz inexistantes à cet endroit. Et de rajouter que les riverains doivent s’estimer heureux que, dans « un élan de bonté », ces mêmes agriculteurs aient accepté de construire leur méthaniseur à 400 des habitations au lieu des 150 mètres qu’ils avaient prévus.



Nous avons été sollicités pour mobiliser l’opinion contre le projet et nous avons bien évidemment répondu favorablement à cet appel. Non seulement au nom de la sauvegarde du patrimoine d’un territoire d’exception, mais également au nom des habitants attachés à leur cadre de vie afin de ne pas voir leur paradis se transformer en enfer.



Une pétition vient d’être mise en ligne ICI, merci de la signer et de la partager.


Accédez à la consultation publique lancée par le préfet est en ligne depuis le 30 août ICI.



En savoir plus sur les risques encourus avec l’exemple de cette étude réalisée dans l’Isère ICI.

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