À Maubeuge, dans le projet « Action cœur de ville » les démolitions ont la part belle. Nous savons que nous allons encore nous faire traiter de « réacs », mais les bâtiments victimes d’un « modernisme exacerbé » auraient pu faire l’objet de réhabilitations intelligentes alliant sauvegarde de l’existant et modernité.
Ce ne fut pas le choix de la municipalité qui semble prendre beaucoup de plaisir à détruire certains témoins du passé glorieux de la ville. Ces bâtiments, aujourd’hui condamnés, étaient pourtant les seuls à avoir résisté dans cette rue aux bombardements pendant la seconde guerre mondiale. Mais peu importe l’Histoire à Maubeuge, on démolit sans état d’âme.
L’édifice principal de ce que l’on appelait « l’îlot Lecluyse » avait ouvert le bal des démolitions en 2008.
C’est au tour des derniers vestiges de ce lieu de sombrer depuis quelques jours sous les pelleteuses. À l’heure où nous écrivons ces lignes, tout doit être par terre.
Nous ne comprenons toujours pas pourquoi dans le dispositif « Action cœur de ville » le patrimoine est à ce point mutilé, mais nous ne pouvons assister qu’impuissants à la poussée d’immeubles cubiques en lieu et place d’édifices de caractère, souvent centenaires. Quelle sera la durée de vie de ces blockhaus modernes ?
Probablement une vingtaine d’années et dans vingt ans, on rasera et on recommencera.
Certes, cela crée des emplois dans le BTP, mais concernant l’attractivité touristique, nous émettons quelques doutes. Enfin, à l’heure où l’on nous parle sans cesse d’écologie, nous ne sommes pas certains que la démolition-reconstruction soit une démarche très écolo.
L’avenir nous le dira, mais en attendant, à Maubeuge comme ailleurs, c’est encore et toujours « Du passé faisons table rase ».
À lire l’émouvant témoignage d’un habitant du quartier ICI.