Tous les moyens seront bons pour que nous puissions sauver la chapelle Saint-Joseph de la démolition. Démolition imminente, puisque le ministère de la culture n’a pas étudié un projet alternatif comme Franck Riester s’était engagé à le faire dans son communiqué du 5 juillet 2020 et que Madame Roselyne Bachelot, lui succédant, n’a pas trouvé bon de le faire.
C’est par un courrier adressé à Monsieur Étienne Poncelet par le directeur des patrimoines que nous avons également appris le refus de mise sous protection de l’édifice lui permettant d’empêcher symboliquement sa démolition. Démolition prévue probablement pendant les fêtes de Noël afin de limiter les « nuisances », d’après Yncréa.
Depuis samedi, nous travaillons sans relâche afin de trouver les moyens d’empêcher ce que nous appelons encore aujourd’hui, même si le terme peut sembler exagéré pour certains, un « patrimonicide ».
La mobilisation qui avait déjà été importante lorsque nous avions lancé l’alerte de la dernière chance le 20 mai dernier est aujourd’hui un raz de marée. Des mails nous parviennent par dizaine pour manifester une vive opposition à cette démolition. Beaucoup de mails d’habitants du quartier concerné, de Lillois attachés à leur patrimoine et beaucoup de témoignages de nombre de Français attachés tout simplement à leur culture et à tous les témoins de la mémoire collective.
Nous avons donc décidé de contester la décision du ministère de la culture. Notre avocat, Maître Théodore Catry a préparé un recours qui sera déposé ce jour.
Chapelle Saint-Joseph : notre recours
Le courrier du ministère du 20 octobre dernier porte-t-il un coup d’arrêt à la
sauvegarde de l’édifice ? La réponse est non.
Pour rappel, la mesure de protection qui avait été sollicitée n’était ni une demande de classement, ni une demande d’inscription aux Monuments Historiques. La chapelle étant, à l’époque, menacée de destruction du fait de la délivrance d’un permis de démolir, la demande qui avait été faite au ministre de la culture était de mettre en urgence l’édifice en instance de classement. Une telle mesure, qui s’analyse juridiquement en une véritable décision à portée conservatoire, permet de suspendre toute intervention sur l’ouvrage dans l’attente qu’une décision soit prise sur l’opportunité de le classer au titre des monuments historiques.
Le refus d’y donner suite est une véritable décision administrative faisant grief, d’autant plus qu’il est également concédé dans le courrier que la chapelle Saint-Joseph ne serait pas, in fine, susceptible de mériter un classement compte tenu de l’intérêt patrimonial insuffisant qu’elle présenterait. En tant que tel, ce courrier ouvre par conséquent droit à recours.
Notre stratégie : le recours juridictionnel et l’obtention de l’inscription.
La suite de ce dossier connaîtra deux actions menées en parallèle l’une de l’autre.
En premier lieu, il s’agit de contester le courrier du ministère par laquelle il a été décidé de refuser de mettre la chapelle en instance de classement. Cette action sera portée devant le tribunal administratif de Lille et visera à demander l’annulation de cette décision. Elle permettra d’espérer la prolongation du sursis accordé à l’édifice jusqu’à ce que la juridiction statue.
En second lieu, Urgences Patrimoine diligentera, auprès du préfet de région, la constitution d’un dossier pour demander l’inscription (et non le classement) de la chapelle au titre des monuments historiques, mesure de protection qui peut être accordée pour les immeubles qui, même sans justifier de classement, présentent un « intérêt d’histoire ou d’art suffisant pour en rendre désirable la préservation » (art. L. 621-25 du code du patrimoine).
Parallèlement à ce recours, sous l’impulsion de Madame Violette Spillebout, conseillère municipale à Lille et représentant de la majorité Présidentielle, un courrier a été adressé à Monsieur le Président de la République afin de lui demander d’intervenir pour surseoir à cette démolition qui, dans le contexte très particulier que nous connaissons, après l’assassinat de trois paroissiens dans une église, serait considérée comme une provocation à l’encontre des catholiques en particulier et de tous les français attachés à leur histoire.
Violette Spillebout nous a confié les raisons de son engagement :
« Lilloise, attachée à ma ville et à ses repères culturels, j'ai immédiatement souhaité visiter la Chapelle, quand j'ai appris le projet de démolition. Au sein du collège Saint-Paul, dans l'environnement proche du magnifique Palais Rameau, cet édifice m'a tout de suite touchée. Il fait évidemment partie d'un ensemble précieux, il est un symbole d'une partie de l'histoire de Lille, qu'il soit classé ou non ne change pas son importance à mes yeux. Ce combat pour sauver la Chapelle me semble être celui du bon sens et de la cohérence d'un projet urbain tourné vers l'avenir, mais qui doit respecter l'histoire. Je regrette surtout que dès la conception du projet de campus universitaire Junia, tous les partenaires publics et privés ne se soient pas réunis pour trouver une solution de sauvegarde du bâtiment, insérée dans un nouvel ensemble moderne. Je pense que tout est encore possible ! »
Cette lettre est signée par des personnalités lilloises, mais également par Stéphane Bern, qui s’est beaucoup impliqué dans ce dossier, ainsi que par l’ancien ministre, Yves Jégo qui en 2016 avait fait une proposition de Loi afin suite à l’assassinat du Père Hamel, afin que plus jamais un édifice religieux ne soit démoli.
La décision finale est désormais entre les mains de notre Président.
Une vidéo de soutien est désormais en ligne sur You Tube :
Notre pétition dépasse les 9000 signatures et, si vous n’avez pas encore signé, c’est le moment de le faire. Attention, il est inutile de faire un don à la plateforme change.org au moment de signer comme celle-ci vous invite à le faire ICI.
En revanche, si vous avez la possibilité de nous aider, un don aussi modeste soit-il sera le bienvenu ICI.