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Voici donc le 3ème épisode de la « Saga Alençon ». Nous avons beaucoup évoqué dans nos précédents articles l’avis favorable de l’Architecte des Bâtiments de France sur lequel s’appuie la légitimité du projet. Pour vous permettre de vous faire un avis objectif, le voici : 




Alors que le visuel trônant devant la Basilique ne rassure personne, on nous informe que Pôle de Santé Libéral Ambulatoire d’Alençon devrait être parementé de briques, comme nous vous le rapportions dernièrement. Cette annonce se veut source d’apaisement. Enfin, quand nous avons sous les yeux ce plan, briques ou pas briques, cela nous laisse quelque peu dubitatifs.


Alors que le visuel trônant devant la Basilique ne rassure personne, on nous informe que Pôle de Santé Libéral Ambulatoire d’Alençon devrait être parementé de briques, comme nous vous le rapportions dernièrement. Cette annonce se veut source d’apaisement. Enfin, quand nous avons sous les yeux ce plan, briques ou pas briques, cela nous laisse quelque peu dubitatifs.


Les briques dont on nous parle en ville et sur les réseaux sociaux sont l’ingrédient de l’architecte pour lier l’ancien au neuf. Ce sont des briques longues, peu épaisses, montées à joints vifs « pour rappeler » les murs de l’hôtel Bonet. Arrêt sur image : l’hôtel Bonet est en moellons et gros joints ciment. Comment de la brique à joints vifs peut rappeler du moellon et des gros joints ciment ? L’architecte parle bien de pierre sèche !



Le petit pavillon du XVIIIe siècle donnant sur le parc sera décoiffé de sa charpente et rehaussé avec ces fameuses briques. Un toit sera refait. Un projet graphique nous le montre avec une terrasse et cette bande de briques et des baies hors de proportion.



Le permis de construire présentent trois déclinaisons de briques appelées « panachage ». Ces parements, de différentes teintes, n’existeront qu’en ce lieu d’Alençon. Ce matériau n’a rien à voir avec ce que le public imagine depuis samedi. Ce ne sont pas des briques ordinaire, rouge ou rosée. Ce sont des barres jaunes, beiges, grises.


En l’état, ce projet n’est pas acceptable.



Il aurait sa place dans le Périgord, assurément, mais à Alençon, il ne fonctionne pas. La construction de cette extension serait un précédent inquiétant pour la pérennité architecturale au cœur de notre ville. D’un autre côté, l’intervention minimaliste sur le bâti existant montre un désintérêt criant pour les architectures traditionnelles locales. La troncature du petit pavillon est pour sa part difficilement admissible, tant cet ensemble est emblématique de ces enchaînements de volumes et de cours qui font Alençon.



J.-D. Desforges,


Président de la Société des Amis du Vieil Alençon




Dans un article publié hier par le journal Ouest France, nous constatons que l’architecte confirme certains de nos doutes, en affirmant que sa construction ne GÊNERA PAS BEAUCOUP la visibilité.




Nous ignorons où ce combat nous conduira, mais si au lieu de vouloir construire à tout prix pour laisser « sa marque » dans l’espace public, on réhabilitait l’existant, les polémiques n’auraient pas lieu d’être. Pourquoi ne pas avoir « inventé » un pôle santé dans ce bâtiment qui attend d’être fixé sur son avenir.


À ce sujet, rappelons qu’Alençon bénéficie du dispositif « Action Cœur de Ville », avec les dotations qui vont avec. Ce dispositif accompagne les commune pour la redynamisation des centres anciens et oriente plutôt ses actions vers des réhabilitations du bâti ancien, plutôt que vers la prolifération des cubes de béton.



Lors de notre précédent article, nous avions prévenu nos lecteurs que le nouveau feuilleton « Alençon » allait comporter de nombreux épisodes. Voici donc l’épisode 2, après le lancement de notre pétition pour dire « Non au Bunker Basilique Hôtel », mais également après l’intervention d’un administré de la commune qui se veut rassurant, en affirmant que le projet figurant sur la pancarte devant la Basilique n’est pas fidèle à la réalité.



Nous sommes tout de même très inquiets, car, alors que le permis vient seulement d’être affiché, nous apprenons que la première pierre de cet édifice contesté devrait être posée en grandes pompes le 10 mai prochain. Pourtant un délai de recours de deux mois est imposé à partir, non pas de la date de délivrance du permis de construire, mais bel et bien à partir du jour de l’affichage. Nous allons donc tenter d’élucider ce mystère.



En attendant, voici un état des lieux de la situation, dressé par le Président de la Société des Amis du Vieil Alençon :




Ce 1er mai, Urgences Patrimoine et la Société des Amis du Vieil Alençon ont lancé une pétition pour demander une reconsidération du projet d’extension du Pôle de Santé Libéral Ambulatoire. C’est un franc succès : plus de 200 signataires en une journée, dont celle de Stéphane Bern, fer de lance de la défense du patrimoine.



La problématique du bunker au chevet de la basilique est assez simple : il s’agit d’un apport dans un tissu urbain existant, constitué de multiples strates. L’archéologie a montré des vestiges de maisons appuyées contre la muraille de la ville, baignée par la rivière Sarthe, de la Poterne et de ses tours voisines. Lorsque l’Institution de la Providence a été vendue en 2012, la Ville et la Communauté Urbaine d’Alençon ont commencé à détruire un certain nombre d’édifices pour dégager ce vaste espace clos. Un diagnostic archéologique suivi de fouilles a validé ce qui était attendu dans le sous-sol.

Lors de l’aménagement du nouveau parc, l’architecte paysagiste Laure Planchais a tenu compte de ces éléments du passé tout en créant de nouveaux liens avec, par exemple, la rive opposée et les rues étroites de la ville, ou la matérialisation des fortifications et de l’ancien bras de rivière avec différentes solutions. Le parc de la Providence se lit donc avec attention. On y évolue dans des éléments anciens et des éléments neufs. L’assimilation de cet espace privé à l’espace public a aussi permis d’adopter de nouveaux cônes de visibilité sur Notre-Dame, Saint-Pierre, la maison d’Ozé et tout cet environnement.

Son travail sur, ou plutôt à côté d’une maison y est décrit. La similarité entre ce projet et celui que nous discutons est flagrante. Le jury le décrit ainsi :



 "Le jury a aimé : L’extension ajoute une surprenante juxtaposition à une maison individuelle."



Il est intéressant de noter que l'appréciation comprend :



"Cette focalisation sur ce nouvel espace ainsi dévoilé crée un rapport qui tend à faire disparaître la présence de la maison existante."



Donc, le projet n'est pas conçu pour se fondre dans le paysage mais bien pour se poser, s’imposer. La relation entre le neuf est l’ancien ne se fait pas amicalement mais brutalise nos perceptions. Cette doctrine architecturale, intéressante et esthétique dans certains lieux, doit-elle valoir dans une ville qui vient d’être inscrite Site Patrimonial Remarquable ? Non. La copie est à revoir en raison simplement de cette nouvelle distinction dans un souci de cohérence.


Aux dernières nouvelles, un administré proche du dossier a livré les informations suivantes : la vue du projet sur le panneau de présentation n’est pas la bonne, l’angle de vue non plus. Les parements seront en briques. Ce document a pourtant servi de base à la décision de la commission d’urbanisme de la CUA. Nous demandons donc à voir le vrai projet avec plusieurs points de vue, voire une vue 3D et avec le traitement définitif. On ne saurait être convaincu par un projet, et l’adopter, avec des documents non contractuels.


 


J.-D. Desforges,


Président de la Société des Amis du Vieil Alençon



Signer la pétition ICI.


Un an après « l’affaire » des maisons à pans de bois, la ville d’Alençon fait à nouveau parler d’elle avec un projet des plus surréalistes. Nous avons été alertés par la Société des Amis du Vieil Alençon et, une fois encore, nous serons à leurs côtés pour lutter contre cette atteinte au patrimoine.



Nous nous étonnons que le permis ne soit affiché que maintenant, alors qu’il a été délivré en 2019. Sans doute que le « cocktail » Covid/élections municipales a légèrement différé le projet. Nous attendons avec impatience de lire l’avis conforme délivré par l’ABF, car avons du mal à comprendre comment et sur quels critères un tel avis a pu être délivré dans un secteur protégé.



Le Président de la Société des Amis du Vieil Alençon nous fait un résumé de la situation :



« Alençon est désormais un Site Patrimonial Remarquable (SPR). Mais ce titre a dû être délivré en passant sous silence le projet de Maison Médicale, portée par la Société Publique Locale (SPL). Ce projet de construction doit voir le jour juste au chevet de la basilique Notre-Dame et de la Maison d’Ozé, un hôtel particulier remontant au XIVe siècle, dans le périmètre de ces deux Monuments Historiques, et en co-visibilité directe avec eux (sans compter le périmètre du Pavillon Henri II et la co-visibilité avec l’église Saint-Pierre, autre MH un peu plus distant mais bien en face).



Les Alençonnais ont constaté ces derniers jours l’apparition à l’entrée du Parc de la Providence d’un panneau présentant un bunker de 333 m²… avec un permis de construire accordé en juillet 2019.



Les habitants se sont habitués à des points de vue privilégiés sur ces monuments, suite à la disparition d’un immeuble des années 1920, et à des aménagements paysagers de qualité dans ce secteur. Il faut dire que cela tranche avec 50 ans de maltraitance de ce quartier, sans vraiment de pression immobilière mais avec la volonté assumée de faire de la place pour les voitures, et un peu pour le marché hebdomadaire. Justement, on a tremblé une première fois voici un an, sous l’ancienne municipalité, avec la présentation d’un projet de silo à voitures rue de la Poterne.

Mais ce « bunker », personne ne l’a jamais évoqué publiquement.



On va donc bétonner au chevet de la basilique Notre-Dame. Le projet est conçu par l’étude Ziegler. Les toits terrasses vont s’imposer au milieu des couvertures de tuiles et d’ardoises. En soi, il n’y a rien d’illogique à remettre du bâti là où il y en avait. Mais pourquoi une telle distorsion dans les proportions et les matériaux ? Sans faire de pastiche, il est possible de lier cette extension à l’existant. Pourquoi minéraliser à ce point cette entrée de parc alors que désormais, nous avons besoin d’ombrer et de faire baisser les températures ? Pourquoi choisir les locaux les plus petits pour ce projet alors qu’un vaste immeuble voisin, longeant la rue Becquembois, reste sans affectation ?



L’esthétique du projet est d’autant plus surprenante pour les riverains habitués à des exigences sur le rendu de leurs projets. Le cahier des charges pour la Maison d’Accueil Louis et Zélie, rue Etoupée, a été drastique (enduits, huisseries, etc.). Le contrôle a été tout autant serré pour la réhabilitation de l’immeuble abritant les studios RCF, donnant dans ce même parc face à ce futur bunker. Alors pourquoi cette rupture dans l’égalité, véritable source de désordre dans les esprits ?


La défiguration des abords de la basilique Notre-Dame se poursuit donc. Après la place de la Magdeleine, qui n’a toujours pas été ré-adoptée, tant elle est vide et standardisée et son chevet est attaqué. Depuis un an, la vieille Société des Amis du Vieil Alençon (SAVA) a été refondée, suite au dossier des maisons à pans de bois de la rue du Château. Précisément, ce type de projet entre dans le cadre de ses préoccupations. Si l’association souhaite engager le dialogue avec le maître d'ouvrage, il est difficilement imaginable maintenant, avec l’effet de surprise de cet affichage tardif, que cela amène à une correction du projet.



Elle se réserve donc la possibilité d’un recours aux côtés d’Urgences Patrimoine et d’autres associations locales de défense du cadre de vie. »



J.-D. Desforges,


 Président de la Société des Amis du Vieil Alençon



Urgences Patrimoine a d’ores et déjà sollicité son avocat, Maître Théodore Catry, voici son avis :



« Cette autorisation interpelle, compte tenu du double-niveau de protection dont est censé bénéficier le secteur, que ce soit au titre du document local d’urbanisme dont l’ambition est de préserver les perspectives du tissu bâti historique dans le centre ancien, mais aussi du fait de l’intégration du terrain dans le périmètre des abords des monuments historiques. Si l’un et l’autre ne privent pas en théorie de la faculté de construire, on ne peut entériner de tels projets sans porter une attention scrupuleuse à la qualité architecturale du secteur et à son intérêt historique. L’avis favorable délivré par l’ABF méritera une attention très particulière. »



Maître Théodore Catry


Avocat en Droit public, de l’urbanisme et de l’environnement. Theodore.catry@gmail.com



Nous devrions en savoir plus dans les prochains jours, nous ne manquerons pas de vous informer.

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