La menace grandissante de voir disparaître ce charmant édifice du XVIIIe siècle ne pouvait pas nous laisser insensible, et dès maintenant, nous mettons tout en œuvre pour le sauver.
Cette chartreuse Bordelaise, située sur la commune de Cadaujac, est en fait l’ancienne laiterie d'un château situé à quelques mètres, et qui est, lui, protégé au titre des Monuments Historiques.
Comme beaucoup d’édifices construits au bord de la Garonne, la chartreuse se situe en zone inondable. Or, malgré les nombreuses crues survenues au fil des siècles, la structure du bâtiment n’enregistre aucun désordre particulier.
La construction a été bien « pensée » et, bien entendu, la partie habitable se trouve en étage et lors de la montée du fleuve, seules les dépendances en rez-de-chaussée sont victimes des inondations, n’entraînant aucun péril particulier, puisqu’une digue naturelle canalisait les courants, jusqu’à ce qu’elle ne cède.
Depuis 2014, c’est la Communauté de communes (CCM) qui est responsable de la gestion des digues. Au moment où cette dernière a cédé en janvier 2016, des travaux d’urgence ont été entrepris, en attendant de procéder à la mise en place d’équipements pérennes. Or, les équipements provisoires ont été insuffisants et ils ont cédé à leur tour, causant quelques dommages sous la terrasse de l’édifice, mais ne mettant pas pour autant en péril la partie habitation.
Les propriétaires pensaient que la CCM procèderait rapidement à l’édification de la digue définitive après cet incident, mais après une étude offrant deux options, dont celle de l’expropriation plutôt que la création de la digue en « dur », c’est bien l’expropriation qui a été retenue, plongeant les propriétaires dans un total désarroi.
Un recours en référé a bien entendu été déposé au Tribunal Administratif, mais les propriétaires ont été déboutés car le juge s’est déclaré incompétent. La procédure sur le fond est toutefois en cours.
Un expert judiciaire avait été mandaté à la demande des propriétaires, afin de faire la lumière sur les responsabilités de chacun et son rapport a clairement avéré la responsabilité de la CCM. Cette dernière a donc fait appel pour révoquer l’expert judiciaire, mais son étude est toujours d’actualité, dans l’attente du jugement.
Voici un extrait du document qui démontre la responsabilité de la CCM :
Nous ne rentrerons pas dans des détails techniques pour le moment, mais en terme de coût, les deux options sont à peu près du même ordre.
Donc, pourquoi s’obstiner à vouloir expulser une famille de six personnes, qui a consacré une partie de sa vie à ce patrimoine, si, pour un montant quasi équivalent, on peut protéger le domaine avec une digue en assurant ainsi sa pérennité ?
Nous allons essayer de répondre à ces interrogations dans les prochains jours, car l’édifice étant dans un périmètre protégé, la DRAC, qui malgré deux relances des propriétaires en 2017 et 2019, ne s’est pas manifestée, devrait être consultée avant toute décision irréversible.