L’article du journal Le Figaro du 4 août a peut-être enfin levé le doute quant à l’avenir du cimetière de Navarre, à Evreux. Jusqu’alors, un vague communiqué de la Préfecture laissait à penser que les choses seraient faites dans le respect des défunts, mais rien n’était moins sûr, car l’option de l’ensevelissement du cimetière, sans exhumation, semblait être la plus probable.
La forte mobilisation de ces dernières semaines a permis d’orienter la secrétaire générale de la préfecture vers une toute autre décision, puisqu’elle réunira en septembre les principaux acteurs de cette mobilisation, la DRAC, la DREAL et la mairie, afin de prendre une décision collective quant à la façon d’honorer au mieux la mémoire des défunts qui seront tout de même « délogés », puisqu’il n’est plus question de changer le tracé de la déviation. Ça nous le savions, c’est la raison pour laquelle nous ne nous sommes pas mobilisés contre la déviation, mais contre l’oubli.
Nous profitons de ces quelques lignes pour remercier tous ceux qui ont contribué à cette victoire, à commencer par Manon Morin qui a « allumé la mèche », grâce à sa pétition, et Anaïs Poitou pour avoir pris la décision d’indexer le cimetière de façon précipitée de peur que les travaux détruisent tout, avant un tel inventaire. Précipitation légitime puisque nous n’arrivions pas à obtenir de réponse claire et cette décision s’est imposée lorsque le maire d’Evreux nous avait affirmé que tout avait été réglé, et qu’il n’y avait plus à polémiquer. C’est en voulant vérifier par nous même que nous nous sommes rendus compte que le cimetière était toujours enfoui sous la végétation, que nous avons compris qu’il fallait passer à la vitesse supérieure en termes de communication et d’actions.
Nous remercions Le président des Gilets Bleu Horizon, Alain Raoul, et Laure Guillaud, la vice-présidente, qui ont de leur côté réussi à retrouver parmi les tombes, celle d’un soldat Mort pour la France et ont participé également à cette indexation, tout comme Manon Morin qui avait fait le déplacement pour l’occasion.
Merci également aux personnes qui ont répondu présents à l’appel d’Anaïs, dont une bonne partie de sa famille, sans oublier Alain Desgrez, ancien infirmier de l’hôpital psychiatrique, qui n’a jamais ménagé ses efforts pour permettre à ce cimetière ne ne pas tomber totalement dans l’oubli.
Enfin, merci à tous les journalistes qui ont relayé cette mobilisation et qui ont très largement contribué à cette première victoire.
Ce genre de « combat » se gagne collectivement. L’union fait la force, c’est bien connu.
En attendant, c’est un peu cette affaire qui nous a poussé à créer notre Commission Nationale de Sauvegarde du Patrimoine Funéraire, en espérant qu’elle nous permettra de valoriser ce patrimoine souvent négligé.