Poursuivons notre tour de France des démolitions programmées dans les cœurs de villes. Aujourd’hui, c’est à Calais : nous déplorons les projets envisagés dans les prochains mois par cette ville. Trois bâtiments sont concernés, dont celui que nous vous présentons ici.
Pourtant, les réhabilitations sont reconnues comme beaucoup plus écoresponsables que les démolitions et leurs encombrants déchets. Nous ne pouvons qu’assister impuissants à cette épidémie, qui tue chaque jour davantage ces petits témoins architecturaux d’un autre temps, qui ne demandent qu’à retrouver une seconde vie. Avec un minimum de volonté de la part des élus et des institutions, il est certain que de beaux projets pourraient naître dans le respect de ce patrimoine du XIXe et du début du XXe si souvent condamné.
Un élu s’est pourtant opposé à la démolition de cet édifice, mais hélas, madame le Maire n’a rien voulu entendre. Il faut dire qu’elle a reçu la « bénédiction » de l’Architecte des Bâtiments de France — donc, fin du débat.
Extrait de l’article de la Voix du Nord :
Conseiller d’opposition, Christophe Duffy (Europe Écologie – Les Verts) a demandé au maire de retirer de la délibération la démolition de l’immeuble du 139 rue des Soupirants, qui fait l’angle avec les rues Jules-Ferry et des Salines, à côté de l’ancienne caserne des pompiers. « Cette démolition a suscité un certain émoi dans le quartier. Je suis allé le voir, il n’est pas en bon état mais possède un certain cachet. Je demande de surseoir (sic) sa démolition au cas où une nouvelle équipe municipale aurait un projet », lance-t-il. Demande refusée par la Maire (LR) Natacha Bouchart qui a mis en avant « l’avis favorable donné par l’Architecte des Bâtiments de France à la démolition. Leur responsable, Catherine Madoni, est venue sur place. Et, la connaissant, si elle a décidé cela, c’est que le bâtiment n’est vraiment plus en état… »
Arrêtons aussi de nous cacher derrière les sempiternels « c’est en trop mauvais état », car n’oublions pas que dans la majorité des cas, c’est le manque d’entretien, souvent volontaire, qui est à l’origine de la vétusté de ces bâtiments, quand ils n’ont pas été acquis par les municipalités au prétexte de la réserve foncière. Dans ce cas, ils sont condamnés sans appel, sans même passer par la case « projet ».
Encore un « cas laid » pour l’avenir du patrimoine de nos cœurs de villes.
Crédit photographique : La Voix du Nord