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Dernière mise à jour : 11 août




Vous êtes très nombreux à nous avoir envoyés des messages concernant le projet de « réhabilitation » du Pavillon de Hanovre au Parc de Sceaux.

Afin de ne pas passer une fois encore pour de dangereux réac passéistes, opposés à toute modernité, nous publions l’avis d’un grand professionnel de l’architecture, Monsieur Philippe Dufieux, professeur d’histoire de l’architecture à l’École Nationale d’Architecture de Lyon.

 

Avis que nous partageons bien évidemment. Nous pensons sincèrement que ce Monument Historique méritait mieux, et nous nous étonnons également de l’aval donné par la Commission Nationale des Monuments Historiques.



 

 

En 1760, Armand de Vignerot du Plessis (1696-1788), duc de Richelieu, fait construire un pavillon au fond du jardin de l’hôtel d’Antin à Paris par l’architecte Jean-Michel Chevotet.

L’édifice est très vite surnommé « pavillon de Hanovre », en référence à la province que le maréchal venait de piller pendant la guerre de Sept Ans.

En 1791, le jardin de l’hôtel d’Antin est loti. Le pavillon de Hanovre devient alors un café-concert puis une maison de jeux.

En 1851, Charles Christofle le transforme en magasin pour exposer ses pièces d’orfèvrerie.


Plus tardivement, en 1932, l’architecte Noël Lemaresquier entreprend son démontage tandis que son remontage est assuré par son confrère Léon Azéma, qui redessinera le parc du château de Sceaux et l’installera dans l’axe du canal de Seignelay.

Ce fragment insigne de l’art français du XVIIIe siècle, s’est imposé depuis près d’un siècle comme un élément des plus pittoresques du célèbre parc.

Son crime : ne servir qu’à la délectation des promeneurs !

Dès lors, autant rentabiliser le pavillon, tout en l’affublant d’une extension moderne d’une laideur et d’une banalité affligeantes.

Une extension à peine digne d’une zone d’activités.



@Sunmetron/Babylone


Intervenir sur "un morceau" de cette qualité, dans un site de cette importance demandait beaucoup de talent et de goût, tout ce dont ce projet médiocre est dépourvu.


Comment la commission nationale des monuments historiques a-t-elle pu donner son aval ?

Nous n’apprenons rien de l’Histoire !


Philippe Dufieux


Comme vous avez été extrêmement nombreux à nous demander de lancer une pétition contre le projet de défiguration du Pavillon de Hanovre, même si pour le moment nous ne disposons pas des éléments concernant le permis, la voici: https://bit.ly/46Kh6ZB

Nous vous rappelons que nous éditons nos propres pétitions, et qu'il ne vous sera pas demandé de contribution financière au moment de la signature.

Donc, n'hésitez pas à signer et à partager, si vous êtes contre ce projet de "réhabilitation" en l'état.





 

Biographie de l’auteur :



 

Philippe Dufieux est professeur à l'École nationale supérieure d'architecture de Lyon (Histoire et cultures architecturales), habilité à diriger des recherches (École Pratique des Hautes Études, 2014), docteur en histoire de l'architecture (École Pratique des Hautes Études, 2000), membre du LAURE/EVS (Environnement,Ville, Société, UMR 5600).

Ses travaux portent principalement sur l’histoire de l’art et de l’architecture des XIXe et XXe siècles, l’histoire du patrimoine, l’étude des bibliothèques d'architectes et la littérature de voyage, l’architecture religieuse (XIXe-XXe siècles) et celle des Trente glorieuses. Depuis une dizaine d’années, il s’est spécialisé – de l’étude à l’expérimentation – sur les questions spécifiques soulevées par la transformation, la réhabilitation et la restauration de l’architecture du XXe siècle notamment à la faveur de missions d’accompagnement auprès de maîtres d’œuvres, de maîtres d’ouvrage ou encore d’aménageurs publics.


Il est l’auteur d’une quinzaine d’ouvrages parmi lesquels Tony Ferret (1851-1923), architecte du département de l’Ain à la Belle Époque (2024); Abraham Hirsch (1828-1913) architecte de la Troisième République à Lyon, Lyon (2023); (avec Pierre Gras), La Duchère ou le Lyon moderne des Trente glorieuses 1950-2020 (2022); Jacques Perrin-Fayolle (1920-1990), architecte de l’enseignement supérieur (2020); (avec Romain Billard), Le 6e arrondissement de Lyon (2018); René Gagès (1921-2008), la permanence de la modernité (2017); (avec Jean-Christophe Stuccilli); L’Art de Lyon (2017) et Antoine-Marie Chenavard 1787-1883. Lyon – Rome – Athènes (2016).Philippe Dufieux est à l'origine, avec l'historien Paul Chopelin (Université Jean Moulin Lyon 3) de la refondation en 2015 de la Revue d'histoire de Lyon, créée par Sébastien Charléty en 1902.

 

 



Jamais de vacances pour les défenseurs du patrimoine, en particulier l’été, car c'est la période idéale pour faire passer des projets de démolition, ou de défiguration du patrimoine bâti ou naturel, sans créer d’opposition.

Mais dans le cas qui nous occupe aujourd’hui, les riverains du square Guiu à Nîmes, soucieux de l’avenir de ce marqueur fort de l'identité de leur quartier, sont bien décidés à s’unir contre l’abattage de plusieurs arbres centenaires en bonne santé, même en pleine période estivale.

C’est Pauline Hélou, adhérente à Urgences Patrimoine, qui vient de créer le collectif de sauvegarde local, et bien évidemment, nous avons répondu à son appel, afin de tout mettre en œuvre pour que ce square ne soit pas mutilé.

Les délais de recours étaient très serrés, mais c’était sans compter sur la réactivité et l’efficacité de notre avocat, Maître Théodore Catry, qui vient de déposer une requête préliminaire auprès du Tribunal Administratif de Nîmes.

Près de quarante riverains sont co-requérants aux côtés de l’association Nîmes en Transition, et d’Urgences Patrimoine.

 

 

Petit résumé des faits

 

La métropole de Nîmes est sur le point de démarrer une dernière phase de travaux de très grande envergure pour se protéger des inondations. La dernière phase du projet, "PAPI 3", envisage l'abattage d'arbres centenaires, pour recevoir une base chantier (provisoire) et la percée de tranchées de plusieurs mètres de profondeur autour de ce square. Cela aboutira à la défiguration définitive et irréversible de cet espace vert public, véritable havre de fraicheur dans un quartier populaire, où très peu d'espaces verts publics accessibles existent.



 

S'il commençait 250 mètres plus en aval, le saccage ne serait plus limité et mieux,

si la base chantier était trouvée ailleurs, alors les arbres ne seraient préservés.

 

Massacrer ce petit square augmentera les chaleurs intenses pour ce quartier à la population vieillissante, où les personnes sans jardin et sans climatisation sont nombreuses, où 5 bancs publics accueillent les longues soirées d'été, où au petit matins les chiens viennent se dégourdir les pattes au frais et où se trouve un terrain de pétanque, une table de ping-pong, une boite à livre… C’est un lieu convivial, grâce à l'ombre et à la fraicheur de ses grands et vieux arbres... 

 

Aujourd'hui, sous le chant des cigales, nous créons un collectif pour dire NON à l’abattage infondée des arbres du square Guiu.

Nous sommes tous conscients de l’importance des infrastructures de prévention contre les inondations, mais ce chantier peut être mis en place ailleurs, préservant ainsi NOTRE square.

 

Ce square est l’identité de notre quartier. Nous ne voulons pas que ses arbres soient abattus.

Nous pensons que le projet PAPI est surdimensionné, que l’intérêt général qu’il défend ne compense pas la destruction inappropriée de l’environnement. Ce projet porte atteinte à l’ensemble du quartier. Nous nous constituons en collectif de riverains et usagers pour défendre le square Guiu.



 À l’heure où il est question partout de « végétaliser » les centres-villes, il nous semble incompréhensible de sacrifier le patrimoine naturel pour un chantier provisoire.

 

Merci de bien vouloir signer cette pétition en soutien au collectif en cliquant sur ce lien. Nous précisons que nous utilisons désormais notre propre plateforme de pétitions, et qu’il ne vous sera pas demandé d’argent au moment de signer comme le font les autres plateformes  :

 

 

Crédits photographiques : Pauline Hélou 

 


 

Après l’émoi suscité par l’incendie de la flèche de la Cathédrale de Rouen il y a 15 jours, c’est un autre événement qui a marqué l’actualité du patrimoine rouennais la semaine dernière : la vente de la célèbre Maison Marrou. Propriété de l’État, elle abritait depuis de nombreuses années les archives de la DRAC, ou plutôt, elle servait de remise, car elle était désespérément fermée et laissée à l’abandon.



À plusieurs reprises, de nombreux rouennais avaient tenté de faire bouger les choses en s’inquiétant de l’état de déshérence de ce fleuron du patrimoine de la ville, mais à chaque fois leurs appels désespérés étaient restés sans réponse.

 

D’ailleurs, il y a quelques semaines, nous avions été sollicités pour relancer l’affaire et nous nous étions sur le point de nous exécuter, mais l’annonce de cette vente nous dispense de toute intervention.



Nous avons d’ailleurs accueilli cette nouvelle avec un certain soulagement, car voir se dégrader un peu plus chaque jour cet édifice remarquable, classé Monument Historique, nous désolait.

 

Cette vente fait, bien évidemment, réagir un grand nombre d’habitants, inquiets de se voir déposséder de « leur » patrimoine, si la maison était rachetée par un propriétaire privé.

La solution qui pourrait satisfaire tout le monde, serait un rachat par la ville, mais aura-t-elle envie de sauver ce patrimoine ?




Nous émettons de gros doutes car les principaux projets du maire sont plutôt orientés vers la construction de structures modernes à grands coups de millions d’euros, comme pour le projet du futur « Pôle Muséal Beauvoisine », qui pour 70 millions d’euros, va entraîner la démolition d’au moins 20% des bâtiments existants, sans oublier le démantèlement total du muséum et du musée des Antiquités. Mais ce n’est pas le sujet.

 

Le sujet est de savoir quelle sera l’attitude de la ville face à cette vente. « Le patrimoine coûte cher », c’est la phrase que répète sans cesse l’adjointe au patrimoine, quand la presse locale l’interroge. Oui le patrimoine coûte cher, mais il ne faut pas perdre de vue qu’il rapporte beaucoup.


Nous ne sommes pas certains que les touristes viennent dépenser leurs deniers à Rouen pour visiter des immeubles en forme de cubes, ou des « placettes végétalisées ».


Nous ne nous pensons pas commettre d’erreur en affirmant que l’attractivité de la ville repose en grande partie sur son riche patrimoine. Preuve en est que Rouen prétendait au titre de Capitale de la culture 2028.


Mais c’est vrai ! À Rouen, le patrimoine ne fait pas partie de la culture.



D’ailleurs, le 26 avril dernier, il a fallu fermer en urgence l’église Saint-Patrice, classée elle aussi Monument Historique, pour risque d’effondrement.

Lire l’article de France Bleu :

 

Il y a 15 jours, c’est le célèbre Gros Horloge qui a été échafaudé en urgence pour un risque d’effondrement de sa façade.



Des travaux avaient été effectués sur le dôme, mais ceux de la façade n’étaient pas envisagés dans l’immédiat. Il faut croire que l’édifice a rappelé à l’ordre la municipalité afin qu’il puisse être restauré dans son intégralité.

Lire l’article de France 3 :

 

Là encore, nous avons droit à : « cette restauration va coûter plusieurs milliers d’euros ». Certes, mais il vaut mieux dépenser l’argent du contribuable pour restaurer l’un des emblèmes du patrimoine Rouennais, plutôt que de le dépenser en frais de justice, puisque, pour rappel, la municipalité vient d’être condamnée à versée 1 million d’euros pour des irrégularités d’appels d’offres.



 

Ce million d’euros aurait très bien pu être utilisé pour l’acquisition de la maison Marrou, mais on va nous dire maintenant que les caisses sont vides, et qu’il est bien plus raisonnable de laisser partir l’édifice dans les mains d’un propriétaire privé.

 

À suivre….

 

 

Et pour tous ceux qui seraient potentiellement acquéreurs, voici le lien de l’annonce :


Crédits photographiques :

Photo 1 et 4 : Urgences Patrimoine

Photos 2 et 3 : Gilles Duchesne




 

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