Emmenez-moi
Juin 2020
TALMONT-SUR-GIRONDE
FIGURE DE PROUE DE l'ARCHITECTURE ROMANE SAINTONGEAISE
François Hagnéré


Le bourg actuel est très ancien, ce n'était qu'un hameau de pêcheurs à l'époque de la ville portuaire du Fâ. Une fois ce dernier site abandonné, Talmont prendra de l'ampleur, les ruines du Fâ servirent de carrière pour l'embryon de village actuel. Il doit beaucoup au roi Édouard 1er d'Angleterre qui, en 1284, décide de faire de la presqu'île de Talmont une ville close anglaise en cherchant à calquer le plan d'une autre ville close d'Angleterre, Wynchelsea, dans le Sussex. De là le plan en damier dans lequel les rues se coupent à angle droit mais pas face à face, ce qui facilite la défense, même avec un contingent léger, et rend plus difficile l'intrusion de l'ennemi. Le village possède encore sur le front Nord, une enceinte urbaine flanquée d'une petite tour carrée en moellons dont les murs, d'une maçonnerie assez fruste, étaient directement établis sur le rocher, dont il suivait le contour. Lors d'une invasion espagnole en 1651, la plupart des courtines et flanquements sont détruits.

Des pierres de lest étrangères à la région donnent un aspect inhabituel aux murs de la ville. La pratique du lestage des navires servait le temps d'une traversée, car un bateau à mi-charge aurait été difficilement gouvernable. Arrivés au port les marins délestaient le navire et les habitants se servaient des pierres apportées par les marins pour leurs constructions en cours. Autrefois port de commerce, la localité n'est plus qu'un port de pêcheurs où, entre les yoles, les vedettes de plaisance et quelques bateaux de pêche vont s'amarrer. Sa vocation touristique n'est plus à démonter, nous allons le voir.



Le bras Nord du transept est doté d'une véritable façade tournée vers le bourg. Elle comporte un portail entre deux arcatures, un bandeau de sept arcatures, une corniche et, comme au bras Sud, un oculus, ménagé dans le pignon. Sur les voussures du portail, sont figurés, de l'intérieur à l'extérieur, des anges adorateurs de l'Agneau, des acrobates faisant du « mains à mains » et un énorme lion hâlé avec une corde par une suite de personnages. Sur l'arcature de gauche, s'opposent d'inquiétants crocodiles, tandis que, sur le bandeau, une femme es allongée vis-à-vis d'un monstre à crinière. Le sujet du tympan est illisible. L'arcature de droite ne comporte que des rinceaux. Parmi les chapiteaux figure, à gauche, la danse de Salomé.


L'auberge Le Promontoire, rue de l'ancien château, le restaurant-bar La Brise, rue de la Porte de ville et le restaurant Les Délices de l'Estuaire, grande rue du port sauront vous régaler des spécialités locales et de fruits de mer.
Crédits photographiques : François Hagneré