Le patrimoine demande beaucoup d’attention, mais également, beaucoup d’implication financière de la part de tous ceux qui souhaitent lui donner un avenir. L’État et les collectivités ne peuvent pas tout et peuvent même de moins en moins. Par manque de volonté parfois, par manque de moyens souvent. Chaque mois, nous vous présenterons des projets pour lesquels la mobilisation citoyenne et celle des entreprises sont capitales pour espérer les voir se concrétiser.
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Mai 2020
Bordeaux
Une église oubliée du chemin de Saint Jacques de Compostelle en grand danger
Guilhem Pépin

Par la suite, il fait partie de l’équipe du programme de recherche chargée de la publication en ligne en anglais du contenu des rôles gascons nommé « The Gascon Rolls Project » en étant employé par les universités d’Oxford, de Bordeaux-Montaigne et de Southampton (Royaume-Uni). Ce travail est sur le point de se conclure et consiste en la publication de résumés très détaillés en anglais de cette source essentielle concernant le duché d’Aquitaine (de 1273 à 1453) qui est de nos jours conservée aux Archives Nationales Britanniques (The National Archives, TNA) : www.gasconrolls.org (cliquez ensuite sur « Consultations » pour lire les rôles ou faite une recherche par mot dans le moteur de recherche situé en haut à droite de la page d’accueil)
L’ensemble de ce travail équivaut à approximativement 3200 pages imprimées et s’étend de l’année 1317 à l’année 1467, soit les années des rôles gascons qui n’avaient pas encore été publiés sous forme papier. Dans le cadre de ce programme de publication Guilhem Pépin fut chargé entre autres de la difficile tâche d’identification des personnes et des noms de lieux, certains étant très obscurs, se trouvant mentionnés dans cette série documentaire. Guilhem Pépin a aussi mené en parallèle des recherches sur l’Aquitaine « anglaise » et a dirigé deux colloques internationaux dont les actes ont été publiés. Il a également publié beaucoup de travaux sur la guerre de cent ans en Aquitaine-Gascogne et différents aspects de l’histoire médiévale de cet espace.
Etat actuel de l’édifice

Malgré le fait que l’on vit une époque très concernée par la conservation et la transmission de notre patrimoine historique, il existe encore en plein centre de Bordeaux un monument ancien quasiment inconnu des Bordelais, qui est menacé d’être détruit faute d’une quelconque protection.
Le « garage » dans les années 1975/80

Non classée aux monuments historiques ou à son inventaire supplémentaire, l'église est située hors du secteur sauvegardé de Bordeaux à quelques mètres près. Transformée en garage de voitures, cette magnifique église au rôle très symbolique, a vu la voûte de son chœur, comportant par ailleurs une superbe clé de voûte du XVe siècle représentant saint Jacques, s’écrouler il y a une quinzaine d’années. Heureusement, sa propriétaire n’a jamais voulu vendre cette clé de voûte, ainsi que cette église, malgré de nombreuses propositions avantageuses, alors qu’absolument rien ne l’empêchait de le faire.
Clé de voute encore présente dans l’édifice

C’est pour cela que le collectif 1120 s’est formé.
Bordeaux est déjà classée au patrimoine mondial de l’UNESCO au titre des Chemins de Saint-Jacques de Compostelle grâce à trois de ses églises liées à ce pèlerinage, mais le paradoxe est que l’église la plus significative de ce pèlerinage n’y est pas incluse et est totalement ignorée des pouvoirs publics.
Le hasard fait que cette année est l’anniversaire de fondation de cette église et de son hôpital. En effet, c’est le 1er mars 1120 que le duc d’Aquitaine Guillaume IX, premier troubadour connu et grand-père d’Aliénor d’Aquitaine, a fondé cet hôpital pour les pèlerins de Saint-Jacques, avec son prévôt de Bordeaux nommé Guilhem de Bordeaux. Il y a donc exactement 900 ans cette année que l’hôpital Saint-Jacques de Bordeaux a été inauguré.
Clé de voute qui aurait été confiée au Musée d’Aquitaine après être tombée

Il va donc interpeller les élus de Bordeaux et de sa métropole, ainsi que des personnes de la société civile, afin qu’ils prennent conscience de la situation et qu’ils puissent agir efficacement pour éviter la disparition de ce patrimoine bordelais inestimable.
Guilhem Pépin,
Porte-parole du collectif 1120
Bordeaux
Crédits photographiques :
photo 1 : Jean-Pierre Nicolas
photo 2 : anonyme