Les jeunes s'engagent
Mai 2020
Axel Fernandez : le patrimoine dans les veines

La Gazette du Patrimoine : Le patrimoine, une passion depuis l’enfance ou beaucoup plus récente ?
Axel Fernandez : L'histoire me passionne grâce à ma mère (que je remercie aujourd'hui) qui, dès ma plus tendre enfance, m'a fait lire des livres sur l'Histoire de France mais aussi mondiale. Et puis elle m'a fait regarder à la télévision des documentaires sérieux à caractères patrimoniaux ou historiques.
La Gazette du Patrimoine : Quel a été le facteur déclenchant de votre intérêt pour le patrimoine ?
Axel Fernandez : C'est lorsque j'ai aménagé à Aubais dans le Gard aux alentours de 2007, et que j'ai vu cet immense château surplombant l'entrée du village avec son lavoir sur le côté que j'ai pu enfin développer un goût sincère, voire un amour pour les vieilles pierres ! Autant pour de grands monuments que pour du petit patrimoine, sans oublier les édifices religieux. J’'ai l'amour de l'histoire !
La Gazette du Patrimoine : Pourquoi est-ce important pour vous de défendre cette cause ?
Axel Fernandez : Pour moi il est important de défendre tous les patrimoines, mais en particulier les patrimoines ruraux car, les communes n'ont souvent pas les moyens de les restaurer ou de les sauvegarder, et ils finissent, sans secours de la part d'associatifs ou d'indépendants, en ruines ou sont réhabilités pour une tout autre fonction non culturelle en détruisant l'histoire du site au passage. Enfin, c'est l'identité des habitants de telle ou telle commune qui est symbolisée par ces monuments, car il ne faut pas oublier que c’est l'histoire qui nous a donné notre identité actuelle et le patrimoine représente cette histoire et cette identité, et l'abandonner revient directement à nous abandonner nous-mêmes et à détruire le lien social et les histoires que pouvaient nous conter nos grands-parents, parents, ou les livres.
La Gazette du Patrimoine : Vous avez déjà de nombreuses actions en cours, quelles sont-elles et que faites-vous exactement ?
Axel Fernandez : Des actions se montent effectivement avec des nouvelles listes municipales sur Aubais (Gard) et Boisseron (Hérault) afin de sauver et de restaurer le patrimoine rural. Pour le moment, je dois l'avouer, je suis débutant en la matière. Parfois, je passe par des intermédiaires associatifs, comme le président de l'association « Boisseron Patrimoine », Monsieur Hyacinthe pour le château « Halabi » de Boisseron, mais aussi en direct avec le nouveau Maire d'Aubais, Monsieur Angel Pobo très investi dans la culture, l'associatif et, bien-sûr, le patrimoine, et qui, même en tant que non-élu, me donne la possibilité de participer au projet de « restauration et mise en valeur du patrimoine Aubaisien ».
Axel Fernandez : L'histoire me passionne grâce à ma mère (que je remercie aujourd'hui) qui, dès ma plus tendre enfance, m'a fait lire des livres sur l'Histoire de France mais aussi mondiale. Et puis elle m'a fait regarder à la télévision des documentaires sérieux à caractères patrimoniaux ou historiques.
La Gazette du Patrimoine : Quel a été le facteur déclenchant de votre intérêt pour le patrimoine ?
Axel Fernandez : C'est lorsque j'ai aménagé à Aubais dans le Gard aux alentours de 2007, et que j'ai vu cet immense château surplombant l'entrée du village avec son lavoir sur le côté que j'ai pu enfin développer un goût sincère, voire un amour pour les vieilles pierres ! Autant pour de grands monuments que pour du petit patrimoine, sans oublier les édifices religieux. J’'ai l'amour de l'histoire !
La Gazette du Patrimoine : Pourquoi est-ce important pour vous de défendre cette cause ?
Axel Fernandez : Pour moi il est important de défendre tous les patrimoines, mais en particulier les patrimoines ruraux car, les communes n'ont souvent pas les moyens de les restaurer ou de les sauvegarder, et ils finissent, sans secours de la part d'associatifs ou d'indépendants, en ruines ou sont réhabilités pour une tout autre fonction non culturelle en détruisant l'histoire du site au passage. Enfin, c'est l'identité des habitants de telle ou telle commune qui est symbolisée par ces monuments, car il ne faut pas oublier que c’est l'histoire qui nous a donné notre identité actuelle et le patrimoine représente cette histoire et cette identité, et l'abandonner revient directement à nous abandonner nous-mêmes et à détruire le lien social et les histoires que pouvaient nous conter nos grands-parents, parents, ou les livres.
La Gazette du Patrimoine : Vous avez déjà de nombreuses actions en cours, quelles sont-elles et que faites-vous exactement ?
Axel Fernandez : Des actions se montent effectivement avec des nouvelles listes municipales sur Aubais (Gard) et Boisseron (Hérault) afin de sauver et de restaurer le patrimoine rural. Pour le moment, je dois l'avouer, je suis débutant en la matière. Parfois, je passe par des intermédiaires associatifs, comme le président de l'association « Boisseron Patrimoine », Monsieur Hyacinthe pour le château « Halabi » de Boisseron, mais aussi en direct avec le nouveau Maire d'Aubais, Monsieur Angel Pobo très investi dans la culture, l'associatif et, bien-sûr, le patrimoine, et qui, même en tant que non-élu, me donne la possibilité de participer au projet de « restauration et mise en valeur du patrimoine Aubaisien ».

Axel Fernandez : Ce n'est pas les élus avec qui j'ai le premier contact mais bien souvent avec les habitants de la commune ou avec des groupements associatifs patrimoniaux. Dans un deuxième temps, après avoir reçu des informations de ces diverses personnes, effectivement, là, je contacte les élus locaux.
Compte tenu de la période sanitaire actuelle et du contexte politique avec les nouveaux élus, j'ai envie de dire que c'est nouveau pour beaucoup de monde, et généralement ces nouveaux élus partagent une ouverture plus grande que les anciens, sur le devenir du patrimoine de leur commune mais aussi l'identité de celle-ci, car ils sont majoritairement des « enfants du pays » ou en tout cas de leur village.
Mon âge, en effet, peut laisser place au doute, mais lorsqu'on parle de sa passion et de son dévouement totale et bénévole, je tiens à le souligner, pour les vieilles pierres de France, alors les élus sont rassurés et comprennent toute l'urgence de croire à la sauvegarde de leur propre petit ou grand patrimoine. Je ne pense pas, lorsque bien sûr on a en face de soi quelqu'un d'ouvert, que ce soit un handicap d'être jeune, car les communes développent énormément de plans « jeunesses » et expriment une réelle volonté de conserver une partie de la jeunesse dans leur village ou ville. Donc, qu'un jeune homme d'à peine 18 ans les motive et leur donne confiance, c’est forcément bénéfique pour les actions à mener envers le patrimoine.

Axel Fernandez : Envers le château de Boisseron, c'est déjà la beauté du domaine et du monument qui m'a d'une part ébahi, et d'une autre part révulsé de voir l'état dans lequel il se trouve actuellement, d'autant que ma famille maternelle habite depuis plus d'une soixantaine d'années maintenant cette commune, et que mes oncles et tantes, comme ma mère, ont tous connus de prêt ou de loin ce château. Enfants, il allaient jouer dans le parc du château. Alors oui, c'est pour la passion de sauvegarde de notre patrimoine mais aussi pour l'histoire personnelle et familiale et bien entendu pour les boisseronnais que j’aimerai aider à faire revivre ce monument merveilleux. Et je me battrais avec les associatifs, la Mairie et les habitants jusqu'au bout pour sa récupération et sa restauration complète ainsi que celle du domaine végétal, et je souhaite personnellement qu'il soit accessible à tous par la suite dans le respect de l'histoire de ce lieu. Enfin, je ne crois pas à la défaite et encore moins en ce qui concerne cet édifice, car pour moi la défaite au niveau du patrimoine c'est de la pure lâcheté et je ne suis pas du genre à abandonner au premier obstacle. Quant à ceux qui dégradent le château quotidiennement je n'aurais qu'une seule chose à dire : la bêtise humaine n'a pas de nom, mais elle a un visage, le vôtre.

Axel Fernandez : Mes amis, et autres jeunes de qui j'ai eu un retour, sont heureux et apprécient justement ces vieilles pierres, mais souvent, par peur du travail à accomplir ou d'un sentiment de manque de connaissances, ils ne se lancent pas dans l'aventure. Ils ne se sentent plus vraiment écoutés, concernés et fiers de leurs propres accomplissements personnels. Mais c'est un phénomène de société. Avant, le Patrimoine était destiné à tous, mais l'erreur pour moi qu'ont fait et font encore beaucoup de communes, c'est de faire des « skate-parks » et des jeux pour les jeunes ce qui les met totalement de côté vis-à-vis de sujets sérieux, comme la restauration ou l'entretien du patrimoine. De plus, les communes abandonnant leurs édifices et monuments anciens, participent alors par manque de fonds ou d’envie, à la destruction identitaire des jeunes en créant une espèce d'uniformité nocives et j'irais presque à dire destructrice, alors je le demande ici aux élus et maires de petites ou grandes communes : impliquez votre jeunesse locale à la vie de vos communes par des sorties, événements ou autres activités en rapport avec votre patrimoine local, car ils sont l'identité eux aussi de vos villes et villages, et en les oubliant, vous oubliez une partie de votre population.

Axel Fernandez : Comme je l'ai dit plus haut, ma mère aime beaucoup l'Histoire et m'a transmis le « virus ». Mon père quant à lui, est patron de son entreprise et, en tant qu’artisan, il apprécie les vieilles pierres et connaît leur histoire. C'est donc ce mélange de pratique et de théorie, de « brut et de littéraire », qui ont servi à instaurer ma passion dévorante pour le patrimoine, l'Histoire et les vieilles pierres. Lorsque je leur en parle ils sont heureux et m'écoutent avec attention et, parfois, mon père m'accompagne sur des sites justement où se trouvent ces vieilles pierres dans le cadre de son métier.
La Gazette du Patrimoine : Vous allez entrer en fac d’histoire, savez-vous exactement ce que vous voulez faire plus tard, ou vous vous en remettrez au hasard ?
Axel Fernandez : J'aimerais, dans la mesure du possible, avoir la possibilité d'être conservateur de musée ou bien professeur d'histoire à l'université, mais tout en continuant à travailler bénévolement pour le patrimoine français qui me tient tant à cœur et ainsi annexer des recherches à cela.
La Gazette du Patrimoine : Si vous aviez le pouvoir de restaurer un édifice dans son intégralité, quel serait-il ?
Axel Fernandez : Au-delà de Boisseron et Aubais, je dirais la Villa « La Casamaures » en Isère, car son architecture, ses couleurs et son histoire ont vraiment retenu mon attention. Elle me fascine!

Axel Fernandez : Je pense que nous devrions — même si cela est très dur — sélectionner les monuments à conserver en fonction de leur histoire, la place et l'importance qu'ils ont eue pour l'histoire de France et l’histoire locale, mais aussi le travail de restauration à effectuer, même si je trouve ma sélection tout de même arbitraire ! Cette question, je dois dire que je préfère l'éviter un peu égoïstement, parce qu'elle est délicate à mon sens, car si je n'entendais que moi je serais partout pour tous les monuments en péril à la fois !
La Gazette du Patrimoine : Vous avez parfois un regard très critique par rapport à la politique patrimoniale menée dans certaines communes. Une idée pour convaincre les élus de valoriser leur patrimoine au lieu de le laisser à l’abandon ?
Axel Fernandez : Je conçois volontiers qu'une commune ait besoin de finances pour fonctionner, mais le patrimoine a aussi besoin d'être entretenu et, plus on le laisse se dégrader plus la note sera salée. Or, avoir un patrimoine local en bon état, le restaurer et le sauvegarder, permet de développer le tourisme parfois à grande échelle et donc un développement de la vie culturelle et économique. Le patrimoine à mon sens est un très bon moyen pour une commune de se démarquer et de développer ses commerces locaux, hôtellerie, maisons d'hôtes, bars et cafés… Par le biais du tourisme il est donc une ressource importante et non négligeable. À mon sens, il est possible de sauvegarder le patrimoine d’une commune grâce aux subventions diverses, au mécénat, aux dons et au bénévolat associatif. Le patrimoine sera toujours un atout utile et permettra le développement et la bonne santé de la commune !

Axel Fernandez : Les jeunes ont pour moi le rôle de transmission, de modernisation des échanges et des techniques dans le sauvetage de patrimoine et de la diffusion du patrimoine. Il faut absolument que les élus, les familles, les professeurs se relaient et fassent prendre conscience aux jeunes, et à l’ensemble de la population d’ailleurs, que ce patrimoine leur appartient et que, le jour où il cessera d'exister, nous n'aurons plus que nos yeux pour pleurer !
La Gazette du Patrimoine : Et à part celle du patrimoine, avez-vous d’autres passions ?
Axel Fernandez : Le patrimoine a une très grande place dans mon cœur. Il y a aussi l'histoire bien sûr, française et mondiale, l'archéologie également qui m'a toujours fait rêver, ainsi que la littérature. Je dévore les livres mais les collectionne aussi. C'est d'ailleurs une boulimie, une maladie littéraire que j'accumule depuis que je suis adolescent. D'autre part, l'engagement citoyen m'a toujours plu. Par exemple, dans mon lycée j'ai multiplié les engagements (délégué internat/classe, membre de trois commissions, membre du Conseil de vie lycéen, Conseil d'administration établissement et de l'associatif « Maison Des Lycéens »). Ce fut de très bonnes expériences, car même au sein d'une institution scolaire il y a beaucoup de travail.
La Gazette du Patrimoine : Dans 20 ans, vous vous imaginez comment ?
Axel Fernandez : Dans 20 ans je me vois bien en train de batailler et partir en croisade pour sauver des vieilles pierres, faire des recherches historiques et donner des cours en Faculté d'Histoire. Enfin il faut bien s'autoriser le droit de rêver entre deux monuments !
Crédits photographiques : Axel Fernandez