Les clefs de l'iconographie
Mars 2020
SAINT Christophe
Pour ce troisième opus, nous allons évoquer un Saint étonnant, retrouvé maintes fois sur les murs des églises... Comme Saint Pierre et Sainte Barbe, il était aussi présent dans le logis prieural de Vendanger.
La première fois que j’ai découvert ce personnage, c’était un fragment — mais quel fragment ! — apparu sous des couches de badigeons dans l’église de Huisseau-en-Beauce. Je le retrouve régulièrement depuis : à Châtillon-en-Dunois, Lille, Rigny-Ussé, Provins,… et, dernièrement, dans l'église Saint Hippolyte, lors d’une fabuleuse découverte. Ils s'agit de Saint Christophe.
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Selon La légende dorée, le désir de ce géant est de servir le roi le plus grand de la terre. Il met donc sa force au service d'un roi local. S'apercevant que ce roi a peur d'un autre monarque, le roi le plus puissant du monde, il se met donc au service de ce dernier mais ce roi-là a peur du diable. Offerus cherche le diable et le prend pour maître jusqu'à ce qu'il s'aperçoive que celui-ci craint le Christ… il le quitte alors.
Il arrive au bord d'un fleuve et rencontre un ermite. Le vieil homme lui dit qu'il peut l'aider dans sa recherche de Dieu : pour atteindre son but il doit jeûner, mais le géant refuse... Il lui dit qu'il peut prier, mais Offerus ne sait pas prier... L'ermite lui demande alors d'aider les voyageurs à traverser le fleuve. Offerus arrache un arbre et s'en sert comme bâton pour passer le guet.
Un jour, longtemps après, il entend la voix d’un petit enfant qui lui demande de le faire traverser. Il sort mais ne voit personne. Rentré chez lui, il entend une seconde fois l’appel de l’enfant. Dehors il ne trouve personne. Ce n’est qu’au troisième appel que le géant voit le petit enfant qui attend sur la berge. Il le prend sur ses épaules et commence donc la traversée. Mais, à mesure qu’ils progressent, l’enfant devient de plus en plus lourd et le fleuve de plus en plus menaçant, tant et si bien qu’il a le plus grand mal à rejoindre la berge opposée.
Une fois l’enfant posé au sol il lui dit : « Enfant, tu m’as exposé à un grand danger, et tu m’as tant pesé que si j'avais eu le monde entier sur moi, je ne sais si j'aurais eu plus lourd à porter. » L'enfant lui répond: « Ne t'en étonne pas, Christophe, tu n'as pas eu seulement tout le monde sur toi, mais tu as porté sur les épaules celui qui a créé le monde : car je suis le Christ ton roi, auquel tu as en cela rendu service ; et pour te prouver que je dis la vérité, quand tu seras repassé, enfonce ton bâton en terre vis-à-vis de ta petite maison, et le matin tu verras qu'il a fleuri et porté des fruits. » L’enfant disparaît miraculeusement. Christophe fait comme l’enfant lui a dit et trouve le matin des feuilles et des dattes sur le bâton.
C'est ainsi qu’Offerus devient Christophorus, le porte-Christ.
Le renouveau du culte de saint Christophe peut être fixé à l'année 1899, quand l'évêque de Séez donna son approbation, le 25 juillet, jour de la fête de saint Christophe, à la restauration d'une confrérie dans la paroisse de Saint-Christophe-le-Jajolet dont l'origine remontait au XIe siècle.
L'article 2 des statuts de l'œuvre disait : « La confrérie a pour but de raviver une dévotion autrefois très populaire en mettant sous la protection spéciale de saint Christophe tous les voyageurs et autres exposés sportifs ». Cette confrérie recommandait, entre autres, de faire bénir les véhicules avant leur mise en usage et de porter sur soi, ou de placer sur sa voiture, la médaille bénite de saint Christophe.
Christophe est le saint patron des voyageurs, des débardeurs, des porteurs des touristes et des automobilistes. Dans l’armée française, il est le saint patron des unités du Train : « pour pouvoir, de manière sereine, sous sa protection, accomplir pleinement les missions logistiques les plus éprouvantes ».
Il est représenté dans le mural du XIVe au XVIIe siècle, et particulièrement aux XVe et XVIe siècles. Les représentations de saint Christophe en peinture murale sont toujours de dimension plus importante que les autres scènes historiées, afin d’insister sur le fait qu’il était dans la Légende « un géant ». De plus, leur situation, généralement près ou face aux entrées, souligne la valeur de protection du saint lors du franchissement des seuils, les passages, les transitions et donc les voyages.
Si de très nombreuses représentations de ce saint ont été réalisées tout au long des siècles (fresques, peintures, sculptures…) nous retrouvons peut Christophe chez les artistes connus. Notons toutefois un tableau de Jérôme Bosch et l’œuvre de Dürer. Le saint (parfois auréolé) est debout pieds dans l'eau, portant le Christ enfant sur ses épaules et s'aidant d'un bâton. Il est guidé par un ermite tenant une lanterne. L’enfant Jésus porte généralement un globe surmonté d’une croix.
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