Traditions
Février 2020
La Saint-Vincent tournante de Bourgogne
Confrèrie des Chevaliers du Tastevin
Château du Clos de Vougeot
Depuis 1934, la Confrérie des Chevaliers du Tastevin s’est donnée pour but la mise en valeur des produits de la Bourgogne, particulièrement de ses grands vins et de sa cuisine régionale, le maintien et le rétablissement des fêtes, coutumes et traditions du folklore bourguignon, le développement du tourisme en Bourgogne (www.tastevin-bourgogne.com). Bien connue des Bourguignons, la Saint Vincent est une tradition toujours très suivie de nos jours. Parce que les Chevaliers du Tastevin sont les gardiens de cette tradition, il n’existait pas meilleur guide pour nous accompagner sur les chemins de la Saint-Vincent.
LES ORIGINES DE SAINT VINCENT
Né au IVème siècle après J.C à Huesca, petite ville d’Espagne située au pied des Pyrénées, il portait le nom de Vincent Palotti. Ordonné diacre, Vincent fût envoyé sur les routes par Valère, évêque de Saragosse, pour prêcher la bonne parole, mais fût rapidement arrêté par Dacien, préfet de Saragosse pour la faute d’être chrétien. Suite à son arrestation, Vincent subit alors de nombreuses tortures, mais fortifié par la grâce divine, l’homme garda pourtant un visage radieux, murmurant même : « Je pensais que votre cruauté irait plus loin ».
Le gouverneur Dacien le fit ramener dans sa prison, qui fut inondée d’une lumière et d’une musique céleste. Son geôlier et ses compagnons se convertirent alors suite à ce miracle. Dacien, furieux, tenta de rétablir la santé de Vincent pour le faire à nouveau souffrir. Alors le Saint expira. C’était le 22 janvier de l’an 304.
« Bon Saint-Vincent, homme puissant, fais monter la sève au sarment »
Les raisons qui ont permis de nommer Saint Vincent comme patron des vignerons sont nombreuses. L’une d’entre elles réside notamment dans la symbolique de l’Eucharistie, qui s’illustre par ce calembour « Vin » (représentant le fruit de la vigne) et « Sang » (le sang du Christ).
Une légende raconte également que Vincent se serait arrêté aux abords d’une vigne pour discuter avec quelques vignerons. Son âne profita alors de cet instant de répit pour brouter la vigne. Le diacre fût rossé pour cela. Mais l’année suivante, les vignerons constatèrent que le pied mangé avait produit plus de raisins que les autres. L’âne de Saint Vincent avait donc mis les vignerons sur la voie de la taille de la vigne ; une technique qui permet depuis de limiter la pousse de trop nombreux bourgeons au printemps.
Mais la raison la plus probable réside dans cette idée liée au cycle de la vigne puisque la date de cette fête marque pour la vigne, la fin du repos hivernal.
UNE FÊTE RELIGIEUSE ET BACHIQUE CÉLÉBRÉE DEPUIS LE MOYEN ÂGE
Les premières sociétés de secours mutuels de Saint Vincent apparaissent au Moyen Âge et font office de sécurité sociale. En échange d'une cotisation, le vigneron qui se trouve dans l'incapacité de s'occuper de ses vignes reçoit l'aide de ses confrères. Ces sociétés permettaient de créer un lien social et d'entraide entre les vignerons. Dès 1791, ces sociétés furent interdites par la loi Le Chapelier, mais réapparurent timidement un demi-siècle plus tard, lors du Second Empire, sous le règne de Louis-Napoléon Bonaparte. Ces sociétés existent toujours aujourd’hui.
Les premières sociétés de secours mutuels de Saint Vincent apparaissent au Moyen Âge et font office de sécurité sociale. En échange d'une cotisation, le vigneron qui se trouve dans l'incapacité de s'occuper de ses vignes reçoit l'aide de ses confrères. Ces sociétés permettaient de créer un lien social et d'entraide entre les vignerons. Dès 1791, ces sociétés furent interdites par la loi Le Chapelier, mais réapparurent timidement un demi-siècle plus tard, lors du Second Empire, sous le règne de Louis-Napoléon Bonaparte. Ces sociétés existent toujours aujourd’hui.
NAISSANCE DE LA SAINT-VINCENT « TOURNANTE » DE BOURGOGNE
En Bourgogne, chaque village viticole possède la statue de son Saint Vincent. Celle-ci était accueillie à l’époque dans une famille différente du village, année après année. La statue de Saint Vincent « tournait » ainsi, de foyer en foyer. Aujourd’hui le concept est conservé mettant ainsi à l’honneur un village viticole et son appellation.
C’est en 1938 que la Confrérie des Chevaliers du Tastevin remet au goût du jour cette manifestation sous forme de fête en choisissant, sur candidature, les villages viticoles qui accueilleront la fête. Ce rendez-vous devient rapidement le temps fort des manifestations viticoles de la région et s’applique encore aujourd’hui à garder ses principales valeurs basées sur la convivialité et le partage. À cette occasion, le village organisateur revêt de nombreuses décorations et ouvre ses caveaux dégustation à ses visiteurs.
Le programme de la manifestation est resté immuable, avec le défilé de près de 80 sociétés de secours mutuels de Saint Vincent qui s’organise dans les rues du village, suivi d’une cérémonie aux monuments aux morts avant l’office religieux en l’honneur de Saint Vincent. À l’issue de la messe, le Grand Conseil de l’Ordre de la Confrérie des Chevaliers du Tastevin intronise en son sein les plus anciens vignerons du village, avant de conclure sur l’échange officiel des deux statues respectives du village organisateur et celle de la Confrérie. Ces deux statues sont respectivement exposées tout au long de l’année dans le village accueillant la fête, ainsi qu’au Château du Clos de Vougeot (chef-d’ordre de la Confrérie des Chevaliers du Tastevin) où se tient également le traditionnel Chapitre de la Saint-Vincent Tournante de Bourgogne. Le village organisateur ouvre quant à lui ses caveaux de dégustation tout au long du week-end.
Au lendemain de la 76ème édition organisée dans le village de Gevrey-Chambertin, la Confrérie des Chevaliers du Tastevin a annoncé que la prochaine édition se déroulerait les 30 et 31 janvier 2021 dans le village de Puligny-Montrachet de Blagny et de Corpeau en Côte-d’Or.
TOUTES LES ÉDITIONS DE LA SAINT-VINCENT TOURNANTE DE BOURGOGNE DEPUIS 1938 EN BOURGOGNE
• 1938 : Chambolle-Musigny
• 1939 : Vosne-Romanée
• 1947 : Gevrey-Chambertin
• 1948 : Nuits-Saint-Georges
• 1949 : Meursault
• 1950 : Marsannay-la-Côte
• 1951 : Savigne-lès-Beaune
• 1952 : Morey-Saint-Denis
• 1953 : Pommard
• 1954 : Chambolle-Musigny
• 1955 : Beaune
• 1956 : Flagey-Echezeaux Gilly-lès-Cîteaux et Vougeot
• 1957 : Volnay
• 1958 : Fixin et Brochon
• 1959 : Aloxe-Corton et Pernand-Vergelesses
• 1960 : Gevrey-Chambertin
• 1961 : Puligny-Montrachet
• 1962 : Mercurey
• 1963 : Santenay
• 1964 : Saint-Romain
• 1965 : Chorey-lès-Beaune
• 1966 : Auxey-Duresses
• 1967 : Nuits-Saint-Georges
• 1968 : Monthelie
• 1969 : Vosne-Romanée
• 1970 : Chassagne-Montrachet
• 1971 : Rully
• 1972 : Meursault
• 1973 : Morey-Saint-Denis
• 1974 : Beaune
• 1975 : Marsannay-la-Côte
• 1976 : Chablis
• 1977 : Hautes-Côtes de Nuits (appellation Bourgogne Hautes-Côtes-de-Nuits)
• 1978 : Savigny-lès-Beaune
• 1979 : Chambolle-Musigny
• 1980 : Gevrey-Chambertin
• 1981 : Pommard
• 1982 : Couchey
• 1983 : Gilly-lès-Cîteaux et Vougeot
• 1984 : Ladoix-Serrigny
• 1985 : Mercurey
• 1986 : Volnay
• 1987 : Nuits-Saint-Georges et Premeaux-Prissey
• 1988 : Aloxe-Corton et Pernand-Vergelesses
• 1989 : Santenay
• 1990 : Hautes-Côtes de Beaune (appellation Bourgogne Hautes-Côtes-de-Beaune)
• 1991 : Puligny-Montrachet
• 1992 : Vosne-Romanée
• 1993 : Marsannay-la-Côte
• 1994 : Fixin
• 1995 : Chorey-lès-Beaune
• 1996 : Auxey-Duresses
• 1997 : Les Maranges
• 1998 : Rully
• 1999 : Chablis
• 2000 : Gevrey-Chambertin
• 2001 : Meursault
• 2002 : Montagny-lès-Buxy, Buxy, Saint-Vallerin et -Jully-lès-Buxy
• 2003 : Chambolle-Musigny, Morey-Saint-Denis, Flagey-Échezeaux, Vosne-Romanée, Gilly-lès-Cîteaux et Vougeot
• 2004 : Monthélie
• 2005 : Beaune
• 2006 : seize villages des Hautes-Côtes de Nuits (appellation Bourgogne Hautes-Côtes-de-Nuits)
• 2007 : Nuits-Saint-Georges et Premeaux-Prissey
• 2008 : Saint-Romain
• 2009 : Mâcon, Pierreclos et Chardonnay (appellation Mâcon-Villages)
• 2010 : Chassagne-Montrachet
• 2011 : Corgoloin (appellation Côte-de-Nuits-Villages)
• 2012 : Dijon, Nuits-Saint-Georges et Beaune (Saint-Vincent tournante des Climats de Bourgogne)
• 2013 : Châtillon-sur-Seine (appellation Crémant de Bourgogne) à l'occasion de la fête traditionnelle du Tape chaudron)
• 2014 : Saint-Aubin (appellation Saint-Aubin)
• 2015 : Gilly-Lès-Cîteaux et Vougeot
• 2016 : Irancy
• 2017 : Mercurey
• 2018 : Prissé (appellation Saint-Véran)
• 2019 :Vézelay (appellation Vézelay)
• 2020 : Gevrey-Chambertin
• 2021 : Puligny-Montrachet, Blagny et Corpeau (appellation Puligny-Montrachet)
Crédits photographiques : Bénédicte Manière sauf pour le cliché en noir et blanc de Chambolle-Musigny 1938 (Gabriel Bernuy).
• 1938 : Chambolle-Musigny
• 1939 : Vosne-Romanée
• 1947 : Gevrey-Chambertin
• 1948 : Nuits-Saint-Georges
• 1949 : Meursault
• 1950 : Marsannay-la-Côte
• 1951 : Savigne-lès-Beaune
• 1952 : Morey-Saint-Denis
• 1953 : Pommard
• 1954 : Chambolle-Musigny
• 1955 : Beaune
• 1956 : Flagey-Echezeaux Gilly-lès-Cîteaux et Vougeot
• 1957 : Volnay
• 1958 : Fixin et Brochon
• 1959 : Aloxe-Corton et Pernand-Vergelesses
• 1960 : Gevrey-Chambertin
• 1961 : Puligny-Montrachet
• 1962 : Mercurey
• 1963 : Santenay
• 1964 : Saint-Romain
• 1965 : Chorey-lès-Beaune
• 1966 : Auxey-Duresses
• 1967 : Nuits-Saint-Georges
• 1968 : Monthelie
• 1969 : Vosne-Romanée
• 1970 : Chassagne-Montrachet
• 1971 : Rully
• 1972 : Meursault
• 1973 : Morey-Saint-Denis
• 1974 : Beaune
• 1975 : Marsannay-la-Côte
• 1976 : Chablis
• 1977 : Hautes-Côtes de Nuits (appellation Bourgogne Hautes-Côtes-de-Nuits)
• 1978 : Savigny-lès-Beaune
• 1979 : Chambolle-Musigny
• 1980 : Gevrey-Chambertin
• 1981 : Pommard
• 1982 : Couchey
• 1983 : Gilly-lès-Cîteaux et Vougeot
• 1984 : Ladoix-Serrigny
• 1985 : Mercurey
• 1986 : Volnay
• 1987 : Nuits-Saint-Georges et Premeaux-Prissey
• 1988 : Aloxe-Corton et Pernand-Vergelesses
• 1989 : Santenay
• 1990 : Hautes-Côtes de Beaune (appellation Bourgogne Hautes-Côtes-de-Beaune)
• 1991 : Puligny-Montrachet
• 1992 : Vosne-Romanée
• 1993 : Marsannay-la-Côte
• 1994 : Fixin
• 1995 : Chorey-lès-Beaune
• 1996 : Auxey-Duresses
• 1997 : Les Maranges
• 1998 : Rully
• 1999 : Chablis
• 2000 : Gevrey-Chambertin
• 2001 : Meursault
• 2002 : Montagny-lès-Buxy, Buxy, Saint-Vallerin et -Jully-lès-Buxy
• 2003 : Chambolle-Musigny, Morey-Saint-Denis, Flagey-Échezeaux, Vosne-Romanée, Gilly-lès-Cîteaux et Vougeot
• 2004 : Monthélie
• 2005 : Beaune
• 2006 : seize villages des Hautes-Côtes de Nuits (appellation Bourgogne Hautes-Côtes-de-Nuits)
• 2007 : Nuits-Saint-Georges et Premeaux-Prissey
• 2008 : Saint-Romain
• 2009 : Mâcon, Pierreclos et Chardonnay (appellation Mâcon-Villages)
• 2010 : Chassagne-Montrachet
• 2011 : Corgoloin (appellation Côte-de-Nuits-Villages)
• 2012 : Dijon, Nuits-Saint-Georges et Beaune (Saint-Vincent tournante des Climats de Bourgogne)
• 2013 : Châtillon-sur-Seine (appellation Crémant de Bourgogne) à l'occasion de la fête traditionnelle du Tape chaudron)
• 2014 : Saint-Aubin (appellation Saint-Aubin)
• 2015 : Gilly-Lès-Cîteaux et Vougeot
• 2016 : Irancy
• 2017 : Mercurey
• 2018 : Prissé (appellation Saint-Véran)
• 2019 :Vézelay (appellation Vézelay)
• 2020 : Gevrey-Chambertin
• 2021 : Puligny-Montrachet, Blagny et Corpeau (appellation Puligny-Montrachet)
Crédits photographiques : Bénédicte Manière sauf pour le cliché en noir et blanc de Chambolle-Musigny 1938 (Gabriel Bernuy).
