Place des grands hommes
John Dal Piaz, un infatigable bâtisseur à la barre
de la Compagnie Générale Transatlantique

Ancien élève de l’École du Louvre et de l’université Paris-Sorbonne, Dorian Dallongeville a été responsable des collections puis directeur du patrimoine de French Lines, au Havre, de 2010 à 2018. Spécialiste de l’histoire de la marine marchande française, il est depuis 2010 commissaire ou conseiller scientifique de nombreuses expositions, en France et à l’étranger.

John Dal Piaz (1865-1928) était un travailleur acharné, un visionnaire doté d’un extraordinaire esprit d’entreprise. Sa brutale disparition, à l’âge de 63 ans, laisse un vide immense dans le monde de la marine marchande. Né à Paris, issu d’un milieu bourgeois, rien ne semblait prédestiner John Dal Piaz à une carrière d’armateur. Attiré par les arts, il entre néanmoins à la Transat à 23 ans, en tant que secrétaire d’Eugène Pereire, alors président de la compagnie. Le jeune homme apprend vite et, au prix d’un dur labeur, il est nommé secrétaire général de la Compagnie générale transatlantique dès 1898. Moins de dix ans plus tard, en 1909, il en devient directeur. Depuis 1904, Jules Charles-Roux préside à la destinée de la compagnie maritime. Avec John Dal Piaz, ils relèvent le défi de la concurrence acharnée sur l’Atlantique nord et redressent la situation de la Transat.
Luxe et confort des installations deviennent des priorités, alors que se profile à l’horizon le déclin de l’émigration de masse vers les États-Unis. John Dal Piaz sait qu’il faut moderniser la flotte. Déjà, avec le paquebot Paris, dont le chantier débute en 1913, il tente d’introduire à bord des décors contemporains. À la mort de Charles-Roux, au sortir de la Grande Guerre, Dal Piaz devient administrateur-directeur avant de prendre les rênes du conseil d’administration en 1920. Sa carrière est éclatante. Son ascension dans l’ordre de la Légion d’honneur est fulgurante : chevalier en 1900, officier en 1908, commandeur en 1920, il est élevé aux dignités de grand officier en 1923, puis de grand-croix fin 1927 [Archives nationales, dossier de la Légion d’honneur de John Dal Piaz, cote LH/649/62.].
John Dal Piaz s’illustre dans d’innombrables domaines. Il fait œuvre sociale en annonçant, dès janvier 1914, la création au Havre de la « Layette transatlantique », œuvre d’assistance dédiée aux femmes en couches du personnel navigant et sédentaire de la Transat, présidée par son épouse Rose. C’est aussi lui qui crée, en 1919, une école d’application pour le personnel d’encadrement de la marine marchande, à bord du cargo mixte Jacques Cartier.

Cet article est extrait du catalogue de l’exposition « L’Art déco, un art de vivre » (Co-édition Musée des Années 30, Boulogne-Billancourt / In Fine éditions d'art).
Information complémentaires
Retrouvez toutes les informations sur l’exposition « L’Art déco, un art de vivre : le paquebot Île-de-France » actuellement présentée au Musée des Années 30 de Boulogne-Billancourt ici :
https://www.boulognebillancourt.com/information-transversale/agenda/lart-deco-un-art-de-vivre-le-paquebot-ile-de-france-au-musee-des-annees-30-681
Et pour retrouver cet article et découvrir le destin extraordinaire du paquebot Île-de-France, quelques informations complémentaires ici sur le catalogue d’exposition :
https://infine-editions.fr/publications/ile-de-france-un-paquebot-pour-lart-deco/
Retrouvez toutes les informations sur l’exposition « L’Art déco, un art de vivre : le paquebot Île-de-France » actuellement présentée au Musée des Années 30 de Boulogne-Billancourt ici :
https://www.boulognebillancourt.com/information-transversale/agenda/lart-deco-un-art-de-vivre-le-paquebot-ile-de-france-au-musee-des-annees-30-681
Et pour retrouver cet article et découvrir le destin extraordinaire du paquebot Île-de-France, quelques informations complémentaires ici sur le catalogue d’exposition :
https://infine-editions.fr/publications/ile-de-france-un-paquebot-pour-lart-deco/
Crédits photographiques :BNF/Gallica