Onzain (41) : Lidl s’apprête à mutiler le patrimoine, les habitants disent non !

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Alors
que des dispositions sont prises un peu partout sur le territoire afin de limiter la défiguration des entrées de nos villes et de nos villages, à Onzain, il semblerait que l’on souhaite au contraire, s’offrir un beau « lifting » en autorisant l’implantation d’un Lidl en lieu et place d’un joli poumon vert et, bien évidemment, en sacrifiant le patrimoine local.

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Pourtant, cette enseigne communique grandement sur son attachement aux territoires et elle est même mécène du ministère de la culture pour les Journées Européennes du Patrimoine, mettant à disposition des clients, à cette occasion, des sacs à l’effigie de notre beau patrimoine local.

C’est bien connu, le « faites ce que je dis et pas ce que je fais » est un sport national. Car, d’un côté, on prône la valorisation du patrimoine vernaculaire et, de l’autre, on se hâte de le démolir pour faire pousser de jolis cubes de bétons.

Pas de chance pour les démolisseurs : à Onzain, les habitants n’ont pas l’intention de se laisser faire et, depuis quelques semaines, la mobilisation s’organise.

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Un grand nombre d’entre eux ont été contactés par l’enseigne qui souhaite racheter certaines parcelles de terrain supplémentaires, mais ils n’ont pas l’intention de se laisser « séduire » par le chant des sirènes « Lidlien ».

Urgences Patrimoine a été sollicitée par le collectif « Non au Lidl quartier gare » et, bien évidemment, nous avons répondu présents. Notre avocat, Maître Théodore Catry, sera également là pour les accompagner dans toutes leurs démarches juridiques, si un quelconque permis de construire faisait son apparition.

En attendant, voici les détails de « l’affaire » :

Le collectif « Non au lidl quartier gare », qui regroupe aujourd’hui près de 70 personnes, s’oppose au projet d’implantation d’un nouveau magasin LIDL à Onzain, dans le quartier de la gare, entre l’avenue du Général de Gaulle, la rue du stade et l’impasse des Robiniers. Ce nouveau magasin remplacerait celui existant rue Georges Diard.
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Ce projet semble scandaleux pour de nombreuses raisons. Au-delà du total mépris à l’égard des riverains impactés par le projet, qui verraient leur lieu de vie complètement dégradé, tout un quartier se trouverait sacrifié avec l’augmentation de la pollution, un trafic routier accru, des nuisances sonores et lumineuses.

Ce quartier a pourtant une véritable identité, ses habitants y sont attachés. Le site impacté s’inscrit dans le Val d’Onzain, un paysage à protéger et non à détruire pour des intérêts économiques. Un supermarché serait ainsi construit de l'autre côté de la Loire, dans la perspective de Chaumont-sur-Loire, qui accueille près de 500 000 touristes par an. Quelle hérésie !

Ce projet serait alors synonyme de destruction du patrimoine : une demeure bourgeoise de caractère, mais aussi et surtout un ancien moulin à vent qui a donné son nom au lieu-dit, seraient ainsi mis à mal. Sans parler du parc boisé aux arbres centenaires, qui leur sert d’écrin naturel. Pourquoi sacrifier un espace vert, naturel et vivant pour le remplacer par un espace bétonné ?

A l’heure où les instances politiques mettent l’accent sur la préservation de l’identité et de la vitalité des petites villes, l’entrée de ville d’Onzain serait dénaturée. Le cœur de village vient pourtant de faire peau neuve.  Les commerces de centre bourg doivent être soutenus. Or, on construirait un nouvel espace commercial démesuré en entrée de ville. Autre aberration…
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C’est un non-sens en termes de patrimoine et de paysage, mais aussi en termes d’urbanisme : ce projet concerne une zone inondable, où la construction est désormais impossible pour les particuliers, soumis à de nombreuses contraintes.

Ce projet va à l'encontre de toutes les réglementations en vigueur : zone inondable, PLUI, zone protégée. Pour toutes ces raisons, nous ne pouvons accepter qu'un tel projet aboutisse ! 

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Le moulin, un gardien de mémoire à sauver…

Ce moulin représente une page de l’histoire du village d’Ecures, situé en contre-bas de la Loire, et d’Onzain. C’est un gardien de mémoire. La famille Trinquart est propriétaire depuis 1682 des auberges d’Ecures. Le moulin aurait été apporté par Marguerite Morcelet lors de son mariage avec Jean Alexandre Trinquart en 1782. Le moulin est répertorié sur le cadastre napoléonien (plan cadastral de 1819 n° M48). Dans un acte datant du 20 juin 1839, un descriptif de la propriété mentionne non seulement le moulin mais aussi la demeure qui lui est adossée (dans le paragraphe « désignation » il est question d’un « bâtiment couvert en ardoise »).

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Le moulin devient par la suite propriété de la famille Girault. Jean Girault est chirurgien à Onzain. Son fils Jean Alexandre, médecin lui aussi, est maire d’Onzain de 1870 à 1874 et de 1884 à 1885. Premier maire républicain, Jean Alexandre Girault est condamné au bannissement en 1851 pour avoir depuis 1848 manifesté des opinions démocratiques. Il sera gracié lors de la proclamation de l’Empire. Lors de son deuxième mandat de maire, il se démène sans succès pour obtenir l’agrandissement de l’école des filles de la rue Meslandaise. Il a cependant sa revanche à titre posthume puisque 6 mois après sa mort, le 25 mai 1887, la commune achète sa maison et ses dépendances, en décembre 1887, pour y installer en 1890 l’école des filles, l’actuelle école Maurice Genevoix.

Il s’agit du seul moulin à vent ayant existé à Onzain.

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Au fil des siècles, tout un quartier s’est ainsi développé entre ce moulin et la Loire. Ce quartier a une identité qu’il faut préserver : il s’agit bien du « lieu-dit du moulin à vent ». Tout près de là, l’ancienne « auberge du moulin à vent », longtemps en activité, est désormais une salle de réception. Le moulin est aujourd’hui adossé à une demeure bourgeoise et s’inscrit dans un parc boisé aux arbres centenaires. Cet écran végétal naturel est installé de longue date. Il joue un rôle important dans cette zone située juste après le pont sur la Loire et qui est visible du château de Chaumont sur Loire. Il participe au filtrage des vues sur les franges urbanisées perçues depuis le site du château.

Ce site s’inscrit en effet dans la zone du « val d’Onzain », face au château de Chaumont-sur-Loire, entre l’avenue du général de Gaulle, la rue du stade et l’impasse des robiniers. Cette large bande comprise entre la voie ferrée et la RD952 est un site inscrit depuis 1961 (« Perspectives du château de Chaumont-sur-Loire »). La Valeur universelle exceptionnelle du lieu est à protéger. L’entrée de ville juste après la Loire doit être valorisée et non sacrifiée pour les seuls intérêts économiques d’un groupe commercial. Onzain est une petite ville dont le cœur de village vient de faire peau neuve.

Les petits commerçants qui jouent un rôle important en préservant la vitalité de notre commune doivent être soutenus. La place doit rester vivante et conviviale. L’entrée de ville doit être une invitation à découvrir ce bourg et non le sanctuaire commercial d’une grande enseigne en pleine expansion. Le moulin et tout son quartier sont remarquables pour leur valeur patrimoniale et paysagère et doivent être protégés.

Mobilisons nous !

Lien pour la pétition en ligne ICI

Nous insistons sur le fait que vous n’êtes pas obligé de faire un don au moment de signer comme la plateforme vous invite à le faire. En revanche, vos partages sont les bienvenus.

La pétition « papier » qui circule chez les petits commerçants d’Onzain rassemble aujourd’hui 1200 signatures.

La Nouvelle République était présente lors de notre rassemblement

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Crédits photographiques : photos 1-2-3-4-5-7 Collectif Non Lidl Gare ; photo 6 : Archives du Loir-et-Cher

Caparol soutient le petit patrimoine des territoires !

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Lors
d’une de nos visites à Saint-Léger-de-Montbrun, au chevet de la chapelle de Vrères, monsieur le Maire nous a fièrement montré le « cadeau » d’une habitante de la commune, stocké dans le local à corbillard de la chapelle. Il nous a fait part de son projet de restaurer ce tombereau* et de lui offrir une seconde vie, au sein même du village.

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Caparol étant une de nos entreprises mécènes, c’est tout naturellement que nous avons proposé au premier édile de lui faire offrir la peinture nécessaire à cette restauration. C’est donc dans le cadre de l’opération « 125 ans, 125 projets » que l’entreprise s’est empressée d’accéder à notre demande.

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Pour certains, 20 litres de peinture peuvent sembler anecdotiques, mais pour une commune rurale d’à peine mille deux cents âmes, il n’y a pas de petites économies, surtout lorsqu’il s’agit d’un projet d’embellissement.

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Les services techniques de la commune ont donc pu se mettre à l’œuvre et ainsi redonner vie à ce petit témoin de la mémoire collective.

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Nous remercions une fois encore l’entreprise Caparol d’avoir répondu à notre appel, même si nous savons que nous pouvons compter sur son engagement au service du patrimoine des territoires. Toutes les entreprises peuvent apporter une petite pierre à nos édifices, mais toutes ne le font pas — c’est la raison pour laquelle nous apprécions ce geste.

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*Tombereau désigne des engins de transport et manutention et dont l'utilisation est ancienne. Il peut concerner : des véhicules, généralement agricoles ou de chantier, destinés à transporter des matériaux. Il est plus spécialement adapté au transport et déchargement rapide du vrac. Sa particularité est que la caisse peut basculer pour vider le chargement. De là vient le nom, du verbe tomber, au sens ancien de basculer. Les tombereaux pouvaient être, suivant leur taille, tirés à bras ou par des animaux de trait ou un tracteur. (Sources Wikipédia)

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Crédits Photographiques  : Mairie de Saint-Léger-de-Montbrun

Saint-Saulge : il n’y avait pas péril en la demeure. Victoire pour le patrimoine !

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Comme
nous vous l’avions annoncé en fin de semaine dernière, la justice a entendu la voix du patrimoine et ce petit édifice sera épargné par les pelleteuses.

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Nous remercions le propriétaire pour sa confiance, Monsieur Yann Loreau pour sa précieuse expertise et bien évidemment, notre avocat, Maître Théodore Catry qui a réussi à convaincre le juge de l’arrêté de péril abusif dont été victime ce patrimoine.

Voici les conclusions de Maître Catry :

Cette maison représente un bien architectural remarquable. Datée pour ses parties les plus anciennes du XIVe Siècle, elle présente notamment des éléments d’ornementation de l’époque de la Renaissance, tels qu’un linteau en accolade, ainsi que des jambages et encadrements dits en « double-baguette ».

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Elle est en outre percée par des baies principales à linteaux en arcs surbaissés, à dater du XVIIe Siècle.

La richesse ornementale de cette propriété, inhabituelle pour une maison de bourg de ce style et de cette partie du Nivernais, témoigne d’une recherche savante dans la composition de la façade qui laisse discerner une certaine aisance de ses commanditaires.

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Il s’agissait aussi du projet d’une vie. Les travaux, commencés au début des années 2000, allaient connaître une phase décisive avec la réfection de la toiture et de la charpente. Les travaux étaient autorisés sur le plan administratif.

C’est à ce moment-là que la commune a frappé l’édifice d’un arrêté de péril et a prescrit comme seule mesure propre à y mettre fin la démolition pure et simple.

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Cette pratique était totalement illégale : un arrêté de péril ne peut légalement édicter une mesure de démolition tant qu’il n’existe pas de solution alternative moins radicale. Or, dans le cas de la maison de Saint-Saulge, l’état du bâti était très loin de justifier sa destruction et impliquait uniquement des mesures de protection et de confortement.

Sur la base de cet argument décisif, le tribunal administratif de Dijon a jugé l’arrêté de péril illégal et l’a annulé.

Une histoire qui se termine bien — ce qui n’est hélas pas toujours le cas. Nous espérons que la commune ne fera pas appel de cette décision, ce qui viendrait à gaspiller l’argent du contribuable de façon injustifiée.

Lire notre de mars 2021 sur ce sujet ICI.

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Crédits Photographiques : photos 1-2-3 : Slim Deramchi ; photo 4 : Yann Loreau

Angoulême : triste printemps pour l’Art Déco, mais grande fête pour les pelleteuses !

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Encore
un patrimoine qui va être rayé de la carte à grands coups de pelleteuses, dans quelques jours. Alors qu’on labellise à tout va des édifices de cette époque, à Angoulême, on a fait le choix de la démolition. Démolition d’un style, démolition d’une époque, démolition d’un marqueur fort de l’identité du territoire. Rassurez-vous braves gens, il va pousser ici un établissement flambant neuf sans âme, un de ces gros cubes de béton que nous voyons pousser un peu partout, rendant lisses et sans intérêt nos belles villes de province.

Cet œuvre de l’architecte Roger Baleix aurait pu faire l’objet d’une réhabilitation intelligente, offrant ainsi un avenir à ce grand et beau patrimoine. Mais à Angoulême, comme un peu partout hélas, on préfère investir 1,5 millions d’euros pour démolir, plutôt que de réhabiliter.

Un collectif d’architectes vient d’être créé pour tenter l’impossible et essayer de sauver ce qui pourrait encore l’être. Bien évidemment, Urgences Patrimoine a répondu présent, même si nous savons qu’il est bien tard. À moins d’un miracle émanant du Ministère de la Culture, comme un cadeau d’adieu avant les élections, les pelleteuses devraient entrer en scène dans les prochaines semaines.

Voici en tout cas le très beau plaidoyer du collectif :

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Le Vieux Girac ou la fin de l'histoire ?

Serions-nous donc arrivés à la fin de l'histoire ? La disparition du "Vieux Girac, première maison de retraite d'Angoulême hors les murs, semble actée et avec elle, la mémoire d'une époque qui peut paraître bien lointaine : les années 1930, celles des premiers programmes d'habitat social, celle des premières attentions aux faibles et aux anciens.

Cette destruction annoncée est une véritable blessure qui témoigne de la rudesse de notre monde contemporain.

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Roger Baleix, l'architecture généreuse

Ce bâtiment remarquable signé de l'architecte Roger Baleix (1885-1958) témoigne de cette époque "Art Déco" où se conjuguaient des compositions simples et fortes avec une très grande attention aux détails, jamais égalée par la suite dans un domaine hospitalier devenu hyper fonctionnaliste.

Roger Baleix, architecte urbaniste du département de la Charente dans les années 1930, a marqué le début du XXème siècle angoumoisin par des œuvres exemplaires contribuant à enrichir le vocabulaire architectural indispensable à la mémoire collective parvenant jusqu'à nous. Son œuvre a fait l'objet d'une exposition à l'Alpha en 2015 et d'un fascicule édité par "Pays d'Art et d'Histoire". Tout angoumoisin connaît les surprenants immeubles de logements des rues Rousselot et Chabasse dans le quartier Victor Hugo avec leurs façades dentelées de bow-windows, les superbes écoles de Saint-Cybard et La Couronne avec leurs généreuses arcades, l'ancienne caserne des pompiers Resnier avec ses enduits si particuliers et, bien sûr, l'ancienne bibliothèque municipale sobre et majestueuse face à l'espace Franquin. Autant de bâtiments conçus avec soin et témoignant d'un profond humanisme.

L'école Mario Roustan à Angoulême et l'école Marie Curie à La Couronne ont reçu en 2015 le label "Architecture Contemporaine Remarquable", démontrant l'intérêt de ces constructions par leur singularité, leur caractère innovant, leur exemplarité dans la participation à une certaine politique publique. Les élus de l'époque, en manifestant leur enthousiasme pour l'architecture comme expression de la culture, n'ont pas hésité à confier à cet architecte hors du commun le soin de répondre à des commandes publiques, ne trouvant pas meilleur successeur à Paul Abadie.

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Un site fortement dégradé

L'architecture du "Vieux Girac" porte en elle une véritable profondeur humaine exprimant de façon unique sa fonction d'accueil des plus faibles. Dans les décennies passées, ce bâtiment a malheureusement beaucoup souffert d'interventions très douteuses l'ayant rendu illisible dans le magma qu'est devenu au fil du temps le centre hospitalier d'Angoulême.

Un fast food s’est imposé en premier plan de sa façade perceptible depuis le rond-point de Girac, et une aile a même été construite en plein milieu du jardin à la française qui accompagnait la composition en papillon de sa façade sud, ouverte sur la campagne.

Aussi, l'image que peuvent en avoir aujourd'hui beaucoup d'angoumoisins non avertis est-elle sans doute celle d'un bâtiment vieilli et sans attrait, d'autant plus que les façades vues depuis le rond-point de Girac sont des façades "arrières" orientées Nord, perturbées par des extensions disgracieuses, à l'opposé de l'esprit des ailes ouvertes en papillon sur le jardin Sud.

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Effacer, c'est oublier

Notre époque nous submerge d’images furtives, qu'un clic de souris peut remplacer par d'autres. On croit qu'il en est de même avec l'espace urbain réel, où tout serait aussi facile et immédiat. Or, nous aimons tous la ville quand elle se reconstruit sur elle-même en gardant les traces de son histoire. La construction de l'espace urbain prend toute sa valeur et toute sa saveur dans le temps long, quand elle ne gomme pas mais peaufine, ajoute des touches, épaissit.

Cette facilité à détruire le Vieux Girac jusqu'à faire table rase témoigne d'une société où le présent oublie la mémoire et, à travers elle, ignore le respect de ceux qui ont mis tout leur engagement pour construire des rêves de sociétés meilleures.

Or, ce n'est pas parce qu'un bâtiment n'est pas classé ou labellisé qu'il faut le négliger. Certains bâtiments, plus que d'autres, auront joué un rôle dans la vie de gens, soit qu'ils y auront vécu, soit qu'ils s'y seront rendus, soit tout simplement qu'ils seront passé devant. Le Vieux Girac, c'est tout cela à la fois, mais avec une âme en plus.

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La démolition, naufrage d'une politique à courte vue

La "déconstruction" de ce bâtiment nous est aujourd'hui présentée de façon cynique comme une mine de matériaux à valoriser : on saura trier l'amiante, le bois et la brique, mais qu'en sera-t-il des éléments remarquables de l’architecture : verrières-vitraux, lampadaires, sols, corniches, tous spécialement dessinés pour ce bâtiment... ? Nous ferons tout pour sauver ce qui peut encore l'être, mais le mal est beaucoup plus profond que la perte de beaux éléments d'architecture ouvragés. En détruisant un tel bâtiment, c'est une vision politique précise de l'avenir que l'on choisit, où se conjuguent tragiquement la perte de mémoire et la surconsommation des ressources de la planète. C'est le choix du tout jetable.

Alors qu'il n’y a pas le moindre projet pour le site, nous nous devons de nous étonner du cycle administratico-juridico-technico-politique qui a conduit à cette situation déplorable, que l'on aurait voulu croire d'un temps révolu.

C'est le fonctionnement de cette technocratie qui est en cause : la machine à casser, mises-en route il y a 25 ans face à des désarrois techniques avérés, n'a jamais su se remettre en question jusqu'à changer de paradigme, ne tenant aucunement compte des approches nouvelles, respectueuses à la fois de l'histoire et de l'économie des ressources. Si la bêtise technocratique l'emporte au bout du compte, il faut en tirer les leçons : plus jamais ça !

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Voir loin, voir haut : conjuguer sobriété et mémoire

Dans d'autres lieux, avec des décideurs mieux éclairés, on aurait déjà trouvé à valoriser ce patrimoine puissant, à curer les extensions qui n'auraient jamais dû exister, à chercher les moyens techniques d'une reconversion ambitieuse. On avance des faiblesses structurelles qui auraient empêché toute conservation, mais on se cache souvent derrière des normes ou des règles pour justifier l'injustifiable. Nous avons tous reconverti des bâtiments complexes pour connaître quel est le champ des possibles, et nous savons que le chemin qu'il faut alors emprunter n'est pas le plus simple car il demande une vision affirmée, et surtout une posture assumée.

Tous les angles d'approche de ce site n'ont été que technicistes, c'est-à-dire restreints. Il n'y a jamais eu une approche globale, c'est-à-dire architecturale, urbaine et paysagère, qui ne néglige pas mais englobe les aspects techniques.

Comment ne pas s'interroger sur le sort funeste de cet édifice stratégiquement positionné en entrée de ville sans répondre au préalable à sa capacité de transformation ? Hôtel, logements pour infirmières ou apprentis, pépinière d'entreprises, ... les programmes possibles ne manquaient pas en cet endroit stratégique. Rappelons qu'une pépinière d'entreprises a été construite à deux pas, que des logements pour infirmières et apprentis sont en chantier à La Couronne, et que des locaux sont recherchés pour les entreprises de l'image ...

Autant de projets qui auraient manifestement trouvé leur place en ces lieux. Pour ce faire, aurait pu être lancé un processus d'information pédagogique à tous les niveaux de décision, collectif, participatif auprès des habitants du bassin de vie, par le biais d'ateliers, d'expositions, de découvertes d'itinéraire architectural ou paysager.

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Des paroles aux actes

Au lieu de cela, les décideurs n'ont su que recourir à la facilité de la tabula rasa, préférant un appauvrissement du langage culturel réduit à de la pure gestion foncière.

Car c'est avec toujours le même fil conducteur, celui d'un raisonnement de type industriel où on construit, démolit, reconstruit sans cesse sans aucune envie d'Histoire, surtout pour ne pas avoir d'histoires ... Les hôpitaux sont devenus d'énormes machines sans âme, des rouleaux compresseurs ne sachant pas s'arrêter face à des brins d'âme. Broyer l'hôpital, encore. Quelle énergie, pour transformer des matériaux de qualité en granulats qui demanderont à nouveau une énergie folle pour être réemployés ! Démolir pour démolir, sans projet, pire pour du stationnement : qui peut encore penser de la sorte en 2022 ?

Pourtant, les temps ont changé, du moins le croyions nous. Nous savons maintenant que l'avenir ne pourra qu’être sobriété, qu'il faudra éviter de tels gâchis monstrueux. Le discours de nos élus est « vert », la parole se montre engagée vers le respect de l'environnement.

On se pince même quand on apprend par le journal que l'agglomération d'Angoulême serait « pionnière » en France comme territoire pilote de sobriété foncière. Un élu local important affirme même que « les villes doivent aujourd'hui se développer sur elles-mêmes ; les friches sont un levier de réinvestissement ». Angoulême ville de la culture, ville Unesco : est-ce donc une fable, tout comme les discours de respect de l'environnement, d'économie circulaire, de « ça y est, on a ouvert les yeux » ! ? Quand les actes sont autant en contradiction avec les discours, comment encore croire en la parole politique ?

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Revenir à l'humain

Dans ce monde si dur, la machine hôpital doit plus que jamais revenir à l'humain. En s'en éloignant, l'hôpital en souffre et nous fait souffrir car il continue à participer à la cité moche et sans âme qui l'entoure.

Loin de l'art déco voué à de belles constructions isolées, le Vieux Girac, par son ampleur, témoigne d'une époque heureuse et optimiste portée avec une sincérité généreuse au niveau le plus précieux pour une ville, celui de l'hospice accueillant ses aînés.

C'était hier, c'était il y a presque un siècle, c'était il y a une éternité.

Devons-nous baisser les bras ? Ce texte est le début d'un sursaut. Que nous soyons acteurs de l'acte de construire ou tout simplement citoyens, il est du devoir de tous d'agir sur la chose publique en réagissant face à tous les coups portés contre le patrimoine, quand il recèle en lui d'aussi forts symboles du progrès humain.

Nous appelons ici à ce simple devoir de mémoire qui est celui du respect d'une Histoire d'autant plus grande quand elle rejoint l'histoire de tous. L'architecture nous parle peut-être plus que jamais de nous-mêmes quand on la détruit.


Association 1901
Pour la promotion de
La création architecturale
et de l’aménagement
du cadre de vie

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Crédits photographiques : Archi 16

La mémoire d’un soldat Mort pour la France vendue aux enchères !

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Mais
où s’arrêteront les dérives concernant la mémoire de ceux qui ont combattu pour notre liberté ?

Dans une semaine, le monument funéraire d’un soldat Mort pour la France sera présenté aux enchères au même titre que n’importe quel objet mobilier. Suite à l’alerte donnée par le Souvenir Français — avec lequel nous entretenons des liens étroits au sein de notre Commission Nationale de Sauvegarde du Patrimoine Funéraire, puisque le Président Barcellini en est membre d’honneur —Urgences Patrimoine a tenu à s’associer à ce communiqué en le diffusant de la façon la plus large possible. Ce monument doit rester à sa place et rester le témoin de l’héroïsme dont a fait preuve celui qui repose en ce lieu.

Nous espérons que l’État français va faire preuve de réactivité et préemptera l’œuvre, car la mémoire des hommes ne se vend pas. La mémoire des hommes se respecte et s’honore.

Nous relayons donc ici le communiqué du Président du Souvenir Français :

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Le Monument funéraire du sergent pilote André Louis TACHARD, « Mort pour la France » est menacé : il va être vendu aux enchères

L’Hôtel des ventes de Montpellier propose la vente aux enchères, le 26 mars 2022, de quatre-vingts objets de la collection Jeanne TACHARD, dont le monument funéraire installé sur la sépulture d’André Louis TACHARD, située au cimetière du Montparnasse à Paris.

André Louis TACHARD, architecte avant sa mobilisation en 1914, sergent pilote au 2e Groupe d’Aviation lors du premier conflit mondial, a reçu la Mention « Mort pour la France » après avoir été grièvement blessé lors d’une intervention aérienne.

Enfant unique de Jeanne TACHARD (née PONCIN), cette dernière fait ériger sur la sépulture de son fils mort à 24 ans (le 27 octobre 1917), une sculpture de l’artiste Henri LAURENS.

Le monument en pierre calcaire représente dans un style cubique et Art Déco, un oiseau (ou un avion) aux formes géométriques, qui posé sur le tombeau, semble veiller et protéger le défunt et apaiser la douleur due au deuil.

Presque cent ans après, le neveu de Jeanne TACHARD et sa femme (les ayants-droits de la concession perpétuelle), ont décidé de vendre aux enchères cette œuvre d’art. L’étude estime la vente entre trente et cinquante mille euros.

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Le Souvenir Français se bat depuis déjà plusieurs mois contre la vente d’objets mémoriels (drapeaux d’associations d’anciens-combattants dissoutes, plaques d’identification funéraires, etc.) sur la toile et dans les salles de ventes aux enchères.

Ainsi, l’association Le Souvenir Français condamne et dénonce la vente du Monument TACHARD.

La tombe d’un combattant « Mort pour la France » est la matérialisation et le croisement de trois mémoires : une mémoire familiale, le soldat s’inscrit dans une généalogie ; une mémoire locale, le soldat est né ou a vécu dans la commune dans laquelle il est inhumé ; une mémoire nationale, le soldat est le symbole de l’union de la Nation pour la défense de sa liberté.

Retirer la sculpture de sa sépulture touche directement à l’intégrité de la mémoire du défunt : cette œuvre a été façonnée pour lui et en sa mémoire. Elle est une trace matérielle représentative d’une époque (l’entre-deux guerres) et d’hommage à ce pilote qui a donné sa vie pour la France. Sa place n’est pas chez un collectionneur privé ou dans un musée, mais bien au cimetière du Montparnasse, sur la sépulture d’André Louis TACHARD, puisque c’est la fonction originelle qui lui a été attribuée.

Le Souvenir Français demande :

  • soit l’annulation de la vente de la part de l’étude / des ayants-droits de la concession funéraire ;
  • soit que l’Etat exerce son droit de préemption sur la vente ;
  • a minima, que la sculpture d’Henri LAURENS soit inscrite au titre des Monuments Historiques.

Beaucoup de sépultures de combattants « Morts pour la France » inhumés dans des cimetières communaux, sont menacées de suppression. Le Souvenir Français a lancé une pétition afin de sensibiliser et d’alerter les collectivités territoriales à ce sujet ICI.

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L’association Le Souvenir Français se battra, à juste titre, pour préserver la mémoire d’André Louis TACHARD et conserver le patrimoine funéraire des cimetières.

Signé : le contrôleur général des armées (2S)  Serge BARCELLINI, Président Général de l’association « Le Souvenir Français »

Dossier suivi par :
Alexandrine ESPINASSE, Service Patrimoine (patrimoine@souvenir-francais.fr)
Raphaëlle JAILLET, Service Communication (communication@souvenir-francais.fr)

Pour contacter Urgences Patrimoine : urgences.patrimoine@gmail.com


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Crédits photographiques : Crédits Photographiques :photos 1 et 3 : Le Souvenir Français ; photo 2 : Interenchères

Alerte : les vitraux menacés par une loi européenne. Mobilisons-nous !

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Si
nous étions le 1er avril, nous aurions pu croire à une blague de mauvais goût, mais nous sommes le 16 mars, donc pas de doute : cette information est bel et bien réelle. Nous avons été alertés il y a deux jours par des maîtres verriers de notre réseau et nous relayons ici leur appel désespéré à mobilisation.

Le premier appel est à destination du grand public, le second, à destination des professionnels.

Nous vous remercions de votre attention et nous comptons sur vous tous pour diffuser cette information et signer la pétition en fin de publication.

Ensemble, mobilisons-nous, afin que ce patrimoine millénaire ne soit pas injustement condamné.

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PATRIMOINE EN DANGER : Alerte : Interdiction imminente de l’usage du plomb en Europe et par voie de conséquence l’interdiction de la pratique du vitrail au plomb, la disparition programmée des savoir-faire et du patrimoine vitrail Européen.

Madame, Monsieur,

Le présent courrier a pour but de vous alerter sur la mise en consultation par l’Union Européenne de la substance plomb et des conséquences pour le patrimoine et les entreprises du secteur du vitrail en France et en Europe. La substance plomb fait déjà l’objet d’une surveillance particulière : son usage a été considérablement réduit et encadré.

Le 2 février dernier une nouvelle phase de consultation publique a été ouverte en vue d’interdire totalement le plomb dans tous les pays Européens. Cette phase de consultation durant laquelle nous pouvons encore intervenir, sera close le 2 mai 2022.

UNE TELLE DISPOSITION ENTRAINERAIT DE FAIT LA FERMETURE IMMEDIATE DE PLUS DE 450 ENTREPRISES ARTISANALES EN FRANCE AINSI QUE LA DISPARITION ET LA DESTRUCTION PROGRESSIVE DE TOUT LE PATRIMOINE VITRAIL D’EUROPE.

En effet, le patrimoine français, avec ses cathédrales, ses églises, chapelles, monuments publics et privés (préfectures, mairies, hôpitaux, immeubles, particuliers...le vitrail est partout depuis des siècles) abrite la plus grande surface de vitraux au monde. A elle seule, La France concentre plus de 60 % du patrimoine vitrail Européen.

Les vitraux sont traditionnellement composés de pièces de verres assemblées par du plomb sous forme de baguettes profilées soudées entre elles à l’étain. Le plomb est ainsi utilisé depuis l’origine en raison de ses propriétés uniques : c’est un métal dense, mou et déformable ; bien que des recherches soient menées depuis des années dans notre secteur d’activité, nous ne disposons actuellement pas de matériaux de substitution dans le cadre de la restauration des œuvres d’art anciennes et contemporaines dont nos ateliers ont la charge de restauration et de conservation.

Le vieillissement du patrimoine vitrail français est à l’origine d’une augmentation des besoins en restauration.

Pour assurer leur pérennité, les vitraux nécessitent (hors dégâts ponctuels) des interventions tous les 100 ans en moyenne : ils sont alors déposés, nettoyés et démontés. Les anciens plombs sont remplacés par de nouveaux profilés en plomb. Ce procédé a ainsi permis à des œuvres d’arts créées au XIIème siècle d’être encore admirées aujourd’hui.

IL N’Y A À CE JOUR AUCUN AUTRE MATERIAU DE SUBSTITUTION, RAISON POUR LAQUELLE LE TRAVAIL AU PLOMB EST LE SEUL A ETRE RECONNU PAR LE MINISTERE DE L’EDUCATION NATIONALE ET LES ARCHITECTES DES BATIMENTS DE FRANCE.

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Bien que le plomb soit omniprésent dans notre activité professionnelle, il ne présente pas un obstacle majeur à la pratique de notre métier. En effet les risques ont été intégrés dans les process mis en œuvre dans les ateliers et de nombreuses mesures de prévention adaptées ont été prises au sein de nos entreprises. De plus, nos ateliers participent activement depuis toujours à la collecte et au tri des plombs usagés, évitant ainsi leur dispersion dans la nature ou les ordures ménagères.

L’art du vitrail a traversé les siècles depuis le Moyen-Âge, notre savoir-faire d’excellence a été transmis depuis presque 1000 ans au sein de nos ateliers ; les œuvres d’art entretenues et restaurées par les maîtres verriers depuis des siècles ne survivront pas à l’interdiction totale du plomb en Europe.

Ainsi dans l’hypothèse de l’inaction de nos institutions, de nos élus, de nos députés européens, un grand nombre de PME et TPE artisanales seront dans l’impossibilité totale ou partielle d’exercer leur activité ce qui conduira à la disparition de nombreux savoir-faire et la disparition progressive de notre patrimoine vitrail Français et Européen.

Nous ne serions sans doute même pas en mesure de terminer par exemple la restauration des vitraux de la cathédrale de Notre Dame de Paris, dont le drame a mobilisé le monde entier pour financer sa reconstruction à l’identique, d’engager les restaurations nécessaires en région etc...

Compte tenu de la complexité de mise en œuvre d’un tel dossier Européen, nos petites structures ne peuvent en aucun cas porter un dossier individuellement. Il est donc indispensable d’alerter d’urgence les institutions, représentants locaux, régionaux, nationaux, pour intervention rapide auprès des représentants de la Commission Européenne pour défendre et sauver le patrimoine du vitrail d’art Français et Européen.

NOUS COMPTONS SUR VOTRE BIENVEILLANCE ET VOTRE IMPLICATION CITOYENNE AFIN DE RELAYER AU PLUS VITE L’INFORMATION. NOUS ESPERONS QUE LES REPRESENTANTS DE L’ETAT FRANÇAIS, DIGNES ET SOUCIEUX DE LEUR HERITAGE PATRIMONIAL EN TERME DE VITRAUX, FERONT LE NECESSAIRE AUPRES DES INSTANCES EUROPEENNES AFIN QU’ELLE ACCORDE AUX PROFESSIONNELS DU VITRAIL – A MINIMA - LA DEROGATION PERMANENTE ET COLLECTIVE NECESSAIRE A L’EXERCICE DE LEUR ART AU SERVICE DES ŒUVRES D’ART DU PATRIMOINE VITRAIL EUROPEEN.

Artisanalement vôtres,

Documents sources :
https://echa.europa.eu/fr/recommendation-for-inclusion-in-the-authorisation-list
https://reach-info.ineris.fr/sites/reach-info.gesreg.fr/files/documents/pdf/SVHC.pdf

Ce courrier est le fruit de la collaboration des professionnels suivants :

Julien PITRAT, maître verrier - SARL Vitrail Saint Jean l’Art-Elier 23 rue du Bœuf 69005 Lyon. Artisan d’Art - Elu Consulaire à la Chambre des Métiers et de l’Artisanat du Rhône, mission Métiers d’Art. Contact : lartelier-vitrail@wanadoo.fr
Marie-D. BAYLE, maître verrier – Atelier Vitrail du Léman 1 rue du Commerce 74100 Ville la Grand. Maître artisan d’Art au service de la création, la restauration du patrimoine, la transmission. Elue à la Chambre de Métiers et de l’Artisanat de la Haute-Savoie pour les Métiers d’Art. Mail : contact@ateliervitrailduleman.com - Tél : 06 20 66 62 70
Stéphanie PITRAT, maître verrier - SARL Vitrail Saint Jean l’Art-Elier 23 rue du Bœuf 69005 Lyon.

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Alerte destinée aux professionnels du patrimoine :

Alerte : Interdiction imminente de l’usage du plomb en Europe et par voie de conséquence l’interdiction de la pratique du vitrail au plomb et la disparition programmée des savoir-faire et du patrimoine vitrail Européen.


Chères consœurs, chers confrères,

Ce courrier a pour but de vous alerter sur l’imminente interdiction du plomb, y compris dans le domaine du vitrail, qui actera la disparition de nos savoir-faire, de nos entreprises artisanales, ayant pour activité la création contemporaine et la restauration des vitraux traditionnels au plomb.

En effet, dans le cadre du REACH (règlement européen qui sécurise et encadre la fabrication et l’utilisation des substances chimiques dans l’industrie) une mise en consultation de la substance plomb a été ouverte le 2 février dernier par l’Union Européenne.

A l’issue de cette consultation publique qui sera close début mai prochain, et en l’absence de réactions de notre part le plomb sera alors interdit à tout usage et sous toutes ses formes dans toute l’Union Européenne dans les mois qui suivent.

L’Europe dans sa grande générosité nous offrira alors la possibilité de demander une dérogation : une demande de dérogation individuelle qui devra être formulée par chaque entreprise. Chaque demande de dérogation sera limitée dans le temps (4 ans) pour un coût de 200 000 Euros. Comme vous le savez, le vitrail au plomb est la seule méthode reconnue par le ministère de l’éducation dans le domaine de l’enseignement ainsi que les architectes des Bâtiments de France dans le domaine de l’entretien et de la restauration du patrimoine. Bien que des recherches soient actuellement menées par le Centre Européen des Arts verriers (CERFAV) il n’existe actuellement aucune alternative fiable et éprouvée en remplacement des profilés de plomb dans le domaine de la restauration des vitraux.

L’interdiction prochaine de l’usage des profilés de plomb dans le domaine du vitrail entraînera l’impossibilité pour nos ateliers d’engager des travaux de restauration et donc à terme, la disparition de tout le patrimoine vitrail d’Europe, ainsi que la fermeture de la quasi-totalité de nos ateliers.

Il nous faut réagir sans délais, nous fédérer le plus rapidement possible pour que tous les vitraillistes et maîtres verriers de France et d’Europe puissent être informés de la situation et puissent à leur tour relayer auprès de leurs élus et des institutions.

Ainsi nous vous invitons à partager le plus largement possible l’information autour de vous dans tous les pays européens. Car si la majorité des états membres votent cette disposition, même si la France s’y oppose, le plomb sera interdit.

S’agissant de l’avenir de notre métier et au-delà de la conservation de notre patrimoine, nous vous invitons toutes et tous à agir en alertant vos élus afin qu’une remontée massive d’informations se fasse à l’échelle de tout le pays par le biais de nos institutions et nos élus locaux.

Nous mettons à votre disposition un courrier d’alerte destiné au grand public que vous pouvez personnaliser en y ajoutant les coordonnées de votre entreprise à faire circuler autour de vous.

Télécharger le PDF ICI.

Par ailleurs des spécialistes du REACH travaillent en parallèle sur l’élaboration d’un dossier qui vous sera transmis ultérieurement avec les consignes adéquates afin que chaque entreprise du secteur puisse déposer gratuitement et facilement un dossier auprès de la commission de consultation de l’Europe en charge de la consultation publique (l’ECHA).

En effet, comme nous l’a été expliqué le dépôt d’un seul dossier n’aura aucun poids, le dépôt de centaines de dossiers poussera peut-être la commission à se pencher sur la question.

Nous mettons en place une pétition en ligne à destination de tous, professionnels et grand public afin d’alerter le plus largement possible tous les citoyens, que nous vous invitons à signer ICI et à faire signer largement autour de vous.

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COMME VOUS L’AUREZ COMPRIS, L’HEURE EST GRAVE ET LE TEMPS EST LIMITE : NOUS DISPOSONS DE SIX SEMAINES POUR COLLECTIVEMENT INFORMER, FEDERER, ALERTER, AFIN DE TENTER DE SAUVER L’ART DU VITRAIL, NOTRE PATRIMOINE ET NOS ENTREPRISES.

Artisanalement vôtre,

Alerte co-rédigé par :
— Julien PITRAT, maître verrier - SARL Vitrail Saint Jean l’Art-Elier 23 rue du Bœuf 69005 Lyon. Artisan d’Art - Elu Consulaire à la Chambre des Métiers et de l’Artisanat du Rhône, mission Métiers d’Art. Contact : lartelier-vitrail@wanadoo.fr
— Marie-D. BAYLE, maître verrier – Atelier Vitrail du Léman 1 rue du Commerce 74100 Ville la Grand. Maître artisan d’Art au service de la création, la restauration du patrimoine, la transmission. Elue à la Chambre de Métiers et de l’Artisanat de la Haute-Savoie pour les Métiers d’Art. Mail : contact@ateliervitrailduleman.com - Tél : 06 20 66 62 70.
— Stéphanie PITRAT, maître verrier - SARL Vitrail Saint Jean l’Art-Elier 23 rue du Bœuf 69005 Lyon

Ps : Nous tenons à préciser que toutes nos informations sont vérifiées et vérifiables, qu’il ne s’agit en aucun cas d’une blague. Seuls nous ne pouvons rien, tous ensemble en mutualisant nos énergies, nos réseaux, nos compétences, nous pouvons encore espérer sauver nos entreprises et notre patrimoine.

Documents, sources :
https://echa.europa.eu/fr/recommendation-for-inclusion-in-the-authorisation-list
https://reach-info.ineris.fr/sites/reach-info.gesreg.fr/files/documents/pdf/SVHC.pdf


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Crédits photographiques :
La Gazette du Patrimoine

Villeneuve d’Ascq : forum des Acteurs du Patrimoine Rural des Hauts-de-France

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OU VOUS POUVEZ TÉLÉCHARGER NOTRE BULLETIN D'ADHÉSION ICI

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C’est
à Villeneuve d’Ascq, au Musée de Plein air, que se tiendra le Forum des Acteurs du Patrimoine Rural des Hauts-de-France le 26 mars prochain. Urgences Patrimoine a répondu présent à l’invitation, car nos actions sont nombreuses dans cette belle région française. Même si la chapelle Saint-Joseph ne pouvait pas être considérée comme un patrimoine rural, notre combat a marqué les esprits localement. Tout comme notre action pour sauver le château de Westhove à Blendecques ou l’église Sainte-Germaine à Calais. Nos projets sont d’ailleurs nombreux encore cette année, à commencer par ceux en direction du patrimoine funéraire qui lui, peut être véritablement considéré comme du patrimoine rural à part entière.

Nous sommes donc heureux d’être présents à ce forum, qui nous offrira en plus l’occasion de rencontrer certains acteurs locaux incontournables, avec lesquels nous travaillons déjà en étroite collaboration.

Communiqué :

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La protection de notre « petit » patrimoine rural ne peut être qu’un combat commun. Les associations locales connaissent leur terroir et détectent les urgences ; les grandes associations apportent leur soutien médiatique, technique, et parfois financier.

Les institutions publiques contribuent au financement des restaurations, tout comme les mécènes. Enfin, les professionnels du patrimoine, donnent corps aux projets dans le respect de l’authenticité.

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Or, bien souvent, ces différents partenaires se connaissent mal, et en tout cas, les petites associations locales se sentent isolées. Aussi, l’Association Monique Teneur, qui a été à l’initiative du Musée de Plein Air, a proposé la tenue d’un Forum permettant à tous ces acteurs de la Région Hauts de France de se retrouver, d’échanger, d’apprendre ensemble, au cours d’une journée sur le site du Musée à Villeneuve d’Ascq. Le résultat espéré est la constitution d’un réseau, tout à fait informel, mais pérenne, de relations personnelles entre acteurs.

Des tables rondes, des ateliers, des témoignages, ponctueront une journée dense et participative.

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Tous les « grands » acteurs associatifs seront parties prenantes : Fondation du Patrimoine, Maisons Paysannes, VMF, Urgences Patrimoine et bien d’autres.

La manifestation bénéficie du soutien de la Région. Elle est ouverte à toutes les associations locales, et à tous les passionnés du patrimoine rural.


Télécharger le PDF de présentation et d’inscription  ICI.

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Quelques mots au sujet du musée :

Le Musée de Plein air (MPA) de Villeneuve d’Ascq, lieu du Forum

Le MPA a été créé en 1983 par une passionnée du patrimoine régional, Mme Monique Teneur. Son but était de sauver de la ruine des bâtiments traditionnels de la Flandre Française qui ne pouvaient pas être sauvés in situ, et de conserver avec une grande rigueur muséale ces bâtis en voie de disparition. Aujourd’hui, le MPA réunit sur 15 hectares plus de 25 bâtiments de diverses parties des Hauts de France : des chaumières, des granges, des chapelles, un moulin, un majestueux pigeonnier, etc.. Il reçoit 80.000 visiteurs par an, et est un élément essentiel de mémoire et de pédagogie des savoir- faire de la construction traditionnelle.


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Crédits photographiques : Musée de Plein air de Villeneuve d’Ascq

Une nouvelle menace pour le patrimoine funéraire ?

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OU VOUS POUVEZ TÉLÉCHARGER NOTRE BULLETIN D'ADHÉSION ICI

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Nous
savions qu’un projet de loi visant à réduire la durée des délais de reprises des concessions dans les cimetières était à l’étude, et bien c’est fait.

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Article 237
I.-Le code général des collectivités territoriales est ainsi modifié :
1° Le dernier alinéa de l'article L. 2223-15 est complété par une phrase ainsi rédigée : « Les communes sont tenues d'informer par tout moyen les concessionnaires et leurs ayants cause de l'existence de ce droit de renouvellement. » ;
2° Au deuxième alinéa de l'article L. 2223-17, les mots : « trois ans » sont remplacés par les mots : « un an » .

Désormais, il ne faudra donc plus qu’un an à une commune pour constater l’abandon d’une concession, au lieu de trois jusqu’à présent. À l’issue de cette année entre deux constats d’abandon, les « occupants » d’une parcelle pourront-être « délogés » et les monuments funéraires seront, au mieux, revendus, sinon détruits. Même si la loi oblige les communes à tout mettre en œuvre pour retrouver les ayants droits des concessions, nous savons que la plupart du temps, aucune recherche n’est faite et que l’on se contente de placer une pancarte portant la mention « concession à reprendre, veuillez contacter la mairie ».

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La majorité des tombes à l’état d’abandon sont des tombes anciennes, dont les concessions étaient censées être « à perpétuité », ce qui signifie que les défunts devaient reposer là pour l’éternité. L’état d’abandon manifeste a donc eu raison de cette perpétuité.

L’argument principal avancé pour justifier la destruction des tombes anciennes devenues encombrantes est qu’il faut laisser de la place aux autres, et qu’il y a plus de morts que de vivants. Or, vu le pourcentage croissant d’incinérations, nous doutons fort que cet argument soit recevable.

Le problème vient d’une autre loi qui empêche toute personne n’ayant aucun lien de parenté avec le défunt d’entretenir ou restaurer une tombe. Soyons objectif, à part quelques rares familles qui sont toujours restées sur le même territoire, qui peut savoir qu’un de ses ancêtres repose dans tel ou tel cimetière, quand ce dernier y repose depuis plus de 100 ans ?

Et que dire des tombes des soldats, souvent morts très jeunes au combat, et n’ayant eu aucune descendance, dont les parents avaient fait le choix qu’ils reposent dans des tombes « familiales » plutôt que dans des carrés militaires ?

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En théorie, dans ce cas précis, lors de la reprise de concession le soldat « Mort pour la France » doit être déplacé avec les honneurs, mais nous savons pertinemment, que malgré la veille du Souvenir Français, des dizaines de tombes de soldats disparaissent chaque année, dans certaines communes, peu sensibles au devoir de mémoire.

À ce sujet-là, nous rappelons que le Souvenir Français a lancé une pétition pour la préservation des tombes des soldats, qui vous pouvez signer ICI.

Enfin, ne voyons pas tout en noir. Cette loi qui raccourcit les délais de reprises sera la bienvenue pour les rares communes pour lesquelles le patrimoine funéraire est important et qui souhaitent le valoriser. En effet, ce délai d’un an, au lieu de trois, permettra de mettre en place des actions de restauration efficaces et d’offrir un avenir à un patrimoine encore méconnu et donc de respecter la mémoire de ceux qui ont fait souvent l’Histoire de nos territoires.

Nous reviendrons sur ce sujet très prochainement, avec l’avis de nos experts membres de la Commission Nationale de Sauvegarde du Patrimoine Funéraire.

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Nous profitons de cet article pour rappeler à toutes les collectivités, que notre commission est à leur disposition pour les accompagner dans leurs démarches de valorisation de leur patrimoine funéraire.

Nous contacter : urgences.patrimoine@gmail.com

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Crédits photographiques : Urgences Patrimoine