December 2021

Dreux : Action cœur de Ville et France Relance au service de la défiguration du territoire

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Merci
à Christophe Guillouet, notre délégué Urgences Patrimoine d’Eure-et-Loir pour cet état des lieux pour le moins édifiant.

Une fois encore, les financements perçus dans le cadre du programme « Action Coeur de Ville » sont utilisés de façon contestables. Ce dispositif qui partait d’une bonne intention de la part de l’État, devient l’acteur principal des démolitions et des défigurations en tout genre. Et maintenant, le plan « France Relance » lui emboîte le pas…

A Dreux, l'Etrange Noël de Monsieur Rotrou

Alors que les travaux de la place Rotrou étaient à l'arrêt depuis des semaines, quelle n'a pas été la surprise des habitants de notre belle ville de Dreux, de découvrir récemment en son centre un grand panneau sur lequel on peut lire « France Relance - L'Etat investit ici pour votre avenir ».

Ce sera donc le décor des riverains et des commerçants du quartier pour ces fêtes de fin d'année, eux dont le quotidien était déjà depuis des mois rythmé par une circulation et un stationnement devenus totalement anarchiques. La pose de cet immonde panneau couronne en effet une année marquée par le lancement de travaux qui risquent de gravement dénaturer cette jolie place du centre historique (voir notre article de juillet dernier dans ces colonnes), le tout dans une précipitation, un amateurisme et une opacité défiant l'imagination. Après avoir manifestement dû se résoudre à revoir sa copie face aux nombreux problèmes posés par un projet particulièrement mal ficelé, la municipalité a interrompu les travaux fin juillet laissant les habitants dans l'incertitude et le chaos. Malgré les sollicitations répétées des riverains et des commerçants, l'équipe municipale reste totalement silencieuse quant à ses projets. Un tel autisme venant d'élus qui prônent pourtant une politique municipale « participative » et « inclusive » laisse pantois !

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(La place Rotrou à Dreux, épicentre de la relance et du « monde d'après ».)

Ce panneau est aussi le symbole d'une bien curieuse utilisation de l'argent public, mais à Dreux on commence à avoir l'habitude... Rappelons que le centre-ville avait fait l'objet d'un marquage au sol particulièrement disgracieux financé par le programme national « Action coeur de ville ». Mises en place il y a deux ans et soi-disant destinées à disparaître "avec les pluies", ces lignes peintes ont finalement été retirées à la disqueuse cet été, laissant des traces sans doute indélébiles sur le revêtement des rues de la vieille ville.

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(« Action coeur de ville » programme national de 5 milliards d'euros financé par le contribuable: des effets concrets et durables à Dreux.)

Le dispositif « France relance » participe donc, quant à lui, au financement de la requalification de cette place. Rappelons que « France relance » est en grande partie financé par le « plan de relance européen » et que ce dernier consiste en un ensemble de prêts et de subventions d'un montant de 40 milliards d'euros, mais qui à l'arrivée devraient en coûter au contribuable français environ 80! Autant dire qu'il pèsera lourdement sur les générations futures et pour des investissements dont la pertinence est souvent très contestable. A l'échelon local, on en a ici un exemple frappant avec un aménagement qui n'avait rien d'urgent (la place avait déjà été « relookée » en 2009 - plutôt mal, il est vrai) et qui devrait coûter environ 1,3 million d'euros. 1,3 million, c'est à peu près la somme qui permettrait de sauver l'ancienne crèche municipale laissée à l'abandon depuis des années et que la mairie envisage de démolir. (voir notre article de mai dernier dans ces colonnes)

Lors du conseil municipal du 14 décembre dernier, le Maire de Dreux a présenté le budget 2022 comme celui d'un « bon père de famille ». S'agissant de l'argent du contribuable, Dreux nous paraît plutôt être un enfant capricieux et dépensier. Urgences Patrimoine reste toutefois disposée à rencontrer les élus pour discuter de ces dossiers et contribuer à trouver des solutions. Le premier adjoint n'a-t-il pas déclaré dans L'Echo Républicain du 18 septembre dernier être « à l'écoute »? Il faut maintenant le montrer. La balle est dans votre camp, Monsieur le Maire!

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Crédits photographiques : Christophe Grillouet

Aunay : après la sidération, place à l’action

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Dans
la nuit du mardi 7 au mercredi 8 décembre 2021, le discret et élégant château d’Aunay-les-Bois a brûlé.

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Ce spectaculaire sinistre a été suivi en direct par la presse. Il n’est pas question ici de revenir sur un récit maintes fois relaté, mais pour faire un état des lieux des premières actions envisagées par Jean-David Desforges qui souhaite s’engager pour la sauvegarde de cet édifice qui lui est familier.

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Jean-David Desforges est archéologue du bâti, avec de multiples interventions à son actif sur des restaurations de Monuments Historiques ornais et des chantiers d’archéologie préventive, dont une intervention à Aunay dans le cadre d’une mission d’inventaire et de valorisation du patrimoine.

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Aunay, Phénix de ces bois 

Ce qui m’intéresse, c’est l’après, et ce que je peux faire. Comment un archéologue du bâti, qui par ailleurs connaît bien l’édifice, peut réagir face à un tel événement ? Je vais droit au fait, rejoignant Steve de Romanet, fils du propriétaire, avec cette formule prononcée avec une belle énergie : « On est choqué, mais pas à terre ! » De là, proposer un bénévolat de compétence pour la suite est une évidence : archéologie, recherche documentaire, assistance à maîtrise d’ouvrage, mise à disposition de réseau, promotion du chantier et du site. Les pistes sont nombreuses, d’autant que j’ai engrangé de la matière et une amorce d’étude sous le coude.

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Premier réflexe : plonger dans les archives photographiques qui remontent aux années 1990. Celles-ci sont dans ce service…, celles-là ici… Les dernières, c’est juste à la veille de la crise sanitaire... Le fonds s’avère d’autant plus précieux que je constate que les médias ne publient aucune image d’Aunay avant l’incendie ! Comment les exploiter ? Les techniques ont beaucoup évoluées en 25 ans. On déformait alors des tirages papiers à la photocopieuse pour réaliser des élévations plus ou moins précises, ou on assemblait les photos pour obtenir des vues en œil de poisson…, un moyen d’avoir des vues d’ensemble très détaillées. L’informatique et la photographie numérique offrent maintenant des possibilités d’orthophotograhie, de modèles 3 D.

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Donc, dimanche 12 décembre, j’ai réalisé une couverture photographique de l’extérieur du château. L’air est encore chaud, et l’appareil le capture au-dessus des ruines d’Aunay (je n’aurai jamais imaginé écrire cette phrase…). Charpentes et solivages sont amoncelés sur les sols, avec les gravats des cheminées, de la couverture… des centaines de mètres carrés d’ardoise. Les gouttières pendent en tous sens ou se dressent encore quand les charpentes ont disparu. Le château a des allures d’usine. Les volets sont partiellement consumés. Des braises se raniment avec le vent. Des flammes reprennent. Des matériaux tombent, ponctuant la séance de relevés photos. Je ne sais pas encore que ce sont les caves qui commencent à céder sous le poids accumulé. Dans le silence, je fais le tour à distance de sécurité de cette immense cheminée qui craque. Parfois un tir de chasseur ou un moteur lointain arrachent l’observateur à cette vision hypnotique.
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Le temps est aussi changeant, et me permet des prises de vues un peu plus esthétiques. En fin de journée, je rejoins Steve de Romanet. Il me raconte que lors de la première discussion avec l’Architecte des Bâtiments de France évoquant sur le site une reconstruction à l’identique du château… deux cheminées s’effondrent, entraînant les murs internes. Mauvais présage ? Le scénario se dessine dans nos échanges. Ce qui reste vertical devra être étayé après refroidissement et déblaiement, les cheminées frettées, les baies étançonnées. Certaines parties devront être démontées. Le travail devra se faire à la nacelle, par sécurité.

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Ce sinistre est l’occasion aussi d’appréhender la vie de ce monument. Deux majestueux pignons se dressent encore à l’intérieur : ce sont les murs du logis du XVe siècle, ou peut-être plus ancien. Enveloppé par le château de la fin du XVIe siècle, il n’était plus perceptible que par les habitants et les connaisseurs. Maintenant, il est à nu… en espérant qu’il tienne. Aunay, c’est au moins mille ans d’histoire. En contre-bas, on voit la motte castrale, puis à mi-pente, sur un replat, une enceinte fossoyée qui n’est pas sans évoquer le site d’une maison forte, puis là, en bord de plateau, sous les décombres, le château dont on est sûr qu’il se dresse ici au moins depuis le XIVe siècle.
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Les étapes à franchir pour sauver Aunay sont nombreuses, mais cela peut se faire. Cette opération mettra en œuvre les dimensions humaines propres et multiples à ce monument, qu’elles soient passées, présentes, à venir. Alors que la chaleur se dégage encore d’Aunay, je me rends compte que ce château, bien que sinistré ou parce qu’il est sinistré, joue toujours son rôle de patrimoine commun : il nous amène à créer des liens. Dans les semaines à venir, une association dédiée à la reconstruction du château d’Aunay naîtra. D’autres bénévolats de compétence s’ajouteront à ceux déjà engagés, j’en suis sûr !

Jean-David Desforges

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Crédits photographiques :Crédits photographiques : Jean-David Desforges

105 ans d’oubli pour le Château de Coucy

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Pourtant
classé Monument Historique depuis 1862, Le Château de Coucy est un peu le « grand oublié de l’histoire ». Alexandre Carlu, l’un de ses fervents défenseurs, nous fait un résumé de ce que fut Coucy et de ce qu’il est aujourd’hui. Quant à son avenir, il semble bien sombre…

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Il fut un rêve fou et titanesque qui devint réalité grâce à un bâtisseur très perfectionniste. Enguerrand III de Coucy est le seigneur le plus mégalomane que l'Histoire ait connue. On peut se demander ce qui a traversé l’esprit de l’homme qui a décidé de faire bâtir une forteresse aussi hors normes. Ce grand seigneur hors du commun était-il trop riche ? Trop fier ? Trop sûr de lui ? Descendant d’une puissante famille, Enguerrand III voulait tout simplement montrer au monde entier toute l'étendue de sa puissance pour rivaliser avec le roi de France. C'est ainsi qu'il a érigé une construction absolument prodigieuse, construite en seulement 7 ans (de 1225 à 1232).

Cet ensemble fortifié du XIII siècle repose sur un riche éperon rocheux de Picardie. Avec ses 33 tours, il se hissait au rang des plus imposantes forteresses de tout l'Occident. Grandiose et raffinée, Coucy n'a cessé, au fil des siècles, d'attiser rivalités et jalousies. Un train spécial reliait Paris à Coucy. Des trains entiers de voyageurs se rendaient à Coucy. Cela en faisait une place touristique très forte et reconnue à travers toute la France.

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À Coucy, le temps s'est arrêté en mars 1917. Ce jour-là, les quatre tours d'angle du château et son donjon colossal sont dynamités par les Allemands. Les trois portes d'accès de la ville fortifiée sont détruites, les habitations également. Presque 105 ans plus tard, tout pourrait rappeler la gloire de cette forteresse voulue par un seigneur qui voulait être roi.

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Car le Château de Coucy, c'est plus de 8 siècles d'Histoire. Du haut de ses 54 mètres, le donjon monumental était le plus important d'Europe. Coucy était le troisième site le plus visité de France après Versailles et le Mont-St-Michel. Coucy, c'était également quatre Tours d'Angle impressionnantes, chacune d'entre-elles dépassant les dimensions du donjon Royal du Louvre !

Du château de Coucy, l'architecte Viollet-le-Duc a dit : « auprès de ce géant de pierre, les plus grosses tours connues, soit en France, soit en Italie ou en Allemagne, ne sont que des fuseaux... ». Il faut savoir qu'il y a plus de pierres au Château de Coucy qu'à la très célèbre Pyramide de Kéops (Égypte) !

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Seulement voilà, cela va faire 105 très longues années que ce merveilleux château du temps médiéval, fierté nationale, Européenne et mondiale, est laissé pour mort : dans l'ombre et l'oubli le plus profond. À l'heure où le Centre des monuments nationaux, les plus hautes instances de l'État et d'Europe se renvoient la balle continuellement, le célèbre donjon (entre autre) attend toujours d'être reconstruit et devenir le plus grand symbole de paix Européenne ! Cerise sur le gâteau, depuis novembre 2020, on veut implanter une usine à vent de 10 éoliennes à moins de 4 kms du site Remarquable, en plus d'une quarantaine d'autres tout autour de la forteresse : un fiasco sans nom alors que les habitants même n'ont pas le droit de faire poser de panneau solaire sur le toit de leur maison en raison de la position du château, classé au titre des monuments historiques depuis 1862.

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Signez pour faire bouger nos instances !
1-
pour la reconstruction du donjon le plus imposant d'Europe ICI.
2 -
pour dire non aux 6 projets d'une cinquantaine d'éoliennes au total ICI.
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Crédits photographiques : photos 1 et 3 : Alexandre Carlu ; photo 2 : ARDOCC

Le cimetière « des fous » d'Evreux: la mémoire des oubliés

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Il
y a quelques mois, le cimetière de Navarre, plus communément appelé « cimetière des fous », faisait parler de lui, car il va être la victime du contournement de la ville et va disparaître à tout jamais sous le bitume.

C’est une pétition qui avait mis en lumière les faits, mais c’est Anaïs Poitou qui a pris en hâte la décision de procéder à l’indexation du cimetière, afin que la mémoire des défunts ne soit pas à jamais oubliée. Un travail titanesque mais qui s’avèrera capital pour la suite.

Grâce au « bruit » fait autour de cette triste affaire, les plus de 500 défunts reposant à Navarre ne seront pas totalement oubliés. D’ailleurs, les services de l’Archéologie ont été dépêchés pour réaliser des fouilles préventives, ce qui n’était pas envisagé auparavant. Le maire d’Évreux, Guy Lefranc, nous avait assuré que tout avait été fait dans les règles de l’art, or, rien n’avait été fait, et le cimetière devait disparaître sans aucun respect des corps.

Certes Navarre disparaîtra, mais la mémoire demeurera.

Suite à son travail et à ses nombreux appels à témoignages, Anaïs Poitou a été contactée par de nombreuses familles et elle nous livre aujourd’hui les témoignages de deux d’entre-elles. Deux témoignages qui nous rappellent qu’avant la mort, il y avait une vie...
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Anaïs Poitou vient de terminer son Master Valorisation du Patrimoine à l’université de Rouen, dans lequel elle s’est spécialisée dans le domaine du patrimoine funéraire. Suite à ses études, elle a choisi de s’engager dans la protection et dans la valorisation de ce patrimoine fragile auquel elle porte un grand intérêt. Déléguée du département de l’Eure pour l’association Urgences Patrimoine et membre de la Commission Nationale de Sauvegarde du Patrimoine Funéraire, elle souhaite s’impliquer dans cette cause qui lui tient à cœur.

Vies passées du champ du repos de l'Hôpital de Navarre

Il y a quelques temps, j'ai commencé à faire des recherches autour de l'ancien cimetière de l'Hôpital de Navarre. Ces recherches se sont portées sur l'historique du cimetière, ainsi que sur l'hôpital, et également sur le passé des personnes inhumées en son sein. De nombreuses familles m'ont contactée afin de savoir si leurs aïeux se trouvaient dans ce cimetière suite à la publication de plusieurs articles sur le sujet. Parmi ces personnes, deux d'entre-elles sont venues m'aider lors de l'indexation du cimetière que j'ai organisée avec la participation de mes proches et de ma famille le 11 Juillet dernier. Leurs ancêtres ne se trouvent plus dans le cimetière aujourd'hui, car ils ont été déplacés dans l'ossuaire, mais une troisième personne m'a contactée par téléphone. Cette fois, nous avons pu retrouver la trace de son aïeule dans le cimetière.

Faire la connaissance de ces personnes, par le biais de mails échangés, par téléphone ou même à travers des rencontres, m'a émue, d'autant plus lorsqu'elles me contaient la vie de leurs ancêtres. Le champ du repos de Navarre a vu passé de nombreux défunts depuis sa création en 1866, et à travers cet article, je souhaite vous partager deux de ces témoignages que m'ont envoyé leurs familles.

Témoignage d'Agathe F. sur son arrière-grand-tante Marthe

« Marthe est née à la fin du XIXème siècle. Cela semble très loin, mais elle est la tante de ma grand-mère, ce qui ne la place en réalité pas si loin de nous. Malheureusement, très tôt, Marthe tombe malade et développe des troubles psychiatriques suite à un chagrin d’amour, comme l’écrit son père à son entrée à l’Asile de Navarre. Elle a seulement 26 ans. Elle y restera toute sa vie, soit 35 ans, 9 mois et 11 jours, comme précisé sur son dossier. Marthe a quatre sœurs. Dans une société qui ne sait pas encore traiter les maladies psychiatriques, elle est sans doute cachée au monde afin de ne pas mettre en péril le mariage de ses sœurs. Ma grand-mère, comme ses frères et sœurs, apprendra l’existence de cette tante quand elle décédera à l’Hôpital de Navarre.

Entre le tabou d’une époque et la pudeur d’une famille, le souvenir de Marthe demeurera un murmure pendant des années. C’est seulement en 2020 que des recherches généalogiques menées en famille nous ont conduit à faire la lumière sur son existence, et seule une photo d’elle enfant nous est parvenue.

Elle repose aujourd’hui à l’ossuaire du cimetière. N’ayant pas de sépulture, c’est un peu le cimetière dans son entier qui fait office pour moi de dernière demeure de Marthe. C’est ce qui m’a amenée à venir le visiter, d’abord pendant les journées du patrimoine, puis pour donner un coup de main à Anaïs Poitou qui a mené l’indexation des sépultures encore visibles. Parce que l’histoire de Marthe n’est pas unique, le travail de mémoire autour de ce cimetière voué à disparaitre est primordiale pour que certains puissent, un jour, trouver des réponses à leurs questions. »

Témoignage de Bruno P. sur sa grand-mère Germaine

« Germaine, Andrée GOUIN est née le 6 Mars 1888 au Havre, en Seine Maritime, dans une famille de moyenne bourgeoisie.

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Elle est la fille d'Adolphe, Louis, Léon GOUIN, gardien d'Octroi au Havre, et de Gabrielle, Mathilde DESCHAMPS, couturière et pianiste. Germaine mène une enfance heureuse entourée de ses deux frères ainés, Gaston et René.

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Après avoir échangé de très nombreux écrits, notamment par cartes postales, et quelques rencontres de plus en plus fréquentes, elle épouse au Havre le 30 Octobre 1910, Marius, Hippolyte PAUL, né à Rouen le 26 Mars 1887. Marius est coiffeur pour dames, il prend la succession de son père Hippolyte, au bel accent d'Aix-en-Provence, et développe le salon rue Thiers (aujourd'hui rue Coty) au Havre en devenant parfumeur. Le 17 Octobre 1911, c'est la naissance de René, leur fils et unique enfant avec qui ils partagent quelques années de bonheur au Havre.

Malheureusement, 1914 bouleverse leurs vies. Marius est officier de réserve, il est donc bien entendu mobilisé : la Marne, Verdun, les Dardanelles… La Croix de Guerre puis la Légion d'Honneur lui sont attribuées. Après la guerre, de nombreuses blessures le suivront toute sa vie : éclats d'obus, blessures par balle, intoxication au gaz…

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Germaine est belle, très belle… Et Marius ne donne plus signe de vie. Elle passe les dernières années de guerre à fréquenter un officier anglais.

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A son retour, Marius est inflexible. Malgré une tentative de suicide de la part de Germaine, la guerre aura eu raison de leur couple : ils se séparent.

Marius épousera en seconde noce Rosine SAUVAGE, une grenobloise. Ils éduqueront René (le père de l'auteur de ce témoignage) mais n'auront pas d'autres enfants. Germaine épousera Joseph LECAUCHOIS et résidera désormais dans le département de l'Eure, à Toutainville. Ils auront un fils, Max, né le 7 Février 1923.

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Pendant ces quelques années paisibles, Max et René se rencontrent régulièrement en toute fraternité, c'est l'entre-deux guerres. René, comme le fut son père Marius avant lui, est officier de réserve. Il est donc mobilisé dès le commencement de la seconde guerre. Après avoir combattu dans les Ardennes, il obtient la Croix de Guerre en ramenant l'ensemble de ses hommes vivants. Il réussit à se faire démobiliser en zone libre. Hélas, il n'en sera pas de même pour Max en zone occupée. Plusieurs fois, il se retrouva au chômage et sans emploi, il est ainsi requis pour le S.T.O (service du travail obligatoire).

Tout s'enchaîne très rapidement : Max est envoyé en Allemagne pour travailler en usine à Hanovre. Germaine reçoit régulièrement des courriers de Max ; la simple vue de l'effigie d'Hitler sur les timbres-poste la fait frémir.

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Max résiste tant bien que mal à l'éloignement et à la dureté de ses conditions de vie ; il est très jeune : il n'a que 20 ans. Germaine est de plus en plus angoissée lorsque commencent les bombardements alliés. Les conditions sont de plus en plus précaires pour les requis. Dans ses derniers courriers, Max indique que les bombardements se sont intensifiés. Puis, du jour au lendemain, plus aucune nouvelle. Germaine est terrifiée, sa santé chancelle, elle vient de perdre son second mari.

Après la libération et l'armistice, elle revoit enfin régulièrement René. Entre quelques permissions, il a combattu jusqu'en Allemagne. Ils commencent d'interminables recherches, quelques vagues témoignages d'anciens déportés leur laissent quelques espoirs, puis plus rien. Finalement, ils apprennent que Max a été déporté pour acte de résistance au sein de son usine d'Hanovre. Il serait décédé lors des marches de la mort, près de Celle en Basse-Saxe. Son nom apparaîtra sur le monument aux morts de la commune de Toutainville en tant que personne civile. Nous sommes dans les années 50.

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La santé mentale de Germaine est ébranlée à tout jamais. Elle commence ses premiers séjours à l'Hôpital de Navarre, à Evreux. Ses proches et sa famille disparaissent les uns après les autres. Toujours accompagnée par son fils René, après des séjours de plus en plus fréquents à Navarre, elle décède le 19 Mars 1963.

Dans l'un de ses derniers courriers, elle exprimera le bonheur d'avoir pu dans sa jeunesse danser, profiter du théâtre, des bals et de ses voyages à Paris.

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Son seul regret fut de « ne pas avoir été bien loin dans ses voyages ». La broderie fut son dernier loisir. Mais comment aurait-elle pu oublier Max ? »

Descriptif des photos — Photo 1 : Germaine enfant. Photo 2 : Une enfance heureuse.Photo 3 : Germaine et ses deux frères, Gaston et René. Photo 4 : Marius en tenue d'officier. Photo 5 : Germaine adolescente. Photo 6 : Germaine adolescente. Photo 7 : Germaine adulte. Photo 8 : Max, second fils de Germaine. Photo 9 : L'une des enveloppes contenant les lettres envoyées d'Allemagne par Max. Photo 10 : Germaine dans les années 50. Photo 11 : Sur ce carnet de bal apparaît le prénom de son premier mari, Marius, pour la seconde Valse et pour la seconde Polka.

Si vous avez des membres de votre famille dans ce cimetière et que vous souhaitez partager vos témoignages, n'hésitez pas à me contacter par-mail à l'adresse suivante : anais.poitou@gmail.com.

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Sauvons la chapelle de Vrères!

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Comme
nous l’avons annoncé, l’avenir de la chapelle de Vrères sera au cœur de nos préoccupations dans les mois à venir.

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Cet humble témoin de notre histoire collective, initialement voué à la démolition, pourrait bien devenir l’emblème du combat contre « le déni de patrimoine ». Il nous appartient aujourd’hui d’inscrire dans l’avenir cette modeste chapelle érigée à Saint-Léger-de-Montbrun il y a 200 ans.

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En théorie, cette tâche devrait incomber aux grandes structures de sauvegarde du patrimoine, qui largement dotées, ont les moyens d ‘entreprendre de telles missions. Mais qui parmi elles s’intéresse à des édifices sans grand intérêt architectural ? Ces grandes institutions parisiennes savent-elles même où se trouve le département des Deux-Sèvres ?

Nous émettons des doutes. C’est la raison pour laquelle, malgré notre absence totale de moyens financiers et de subventions, que nous allons relever ce défi, avec l’aide de tous ceux qui jugeront que, en dépit de sa modestie, la chapelle de Vrères mérite d’être sauvée.

Voici quelques images qui vous feront comprendre ce qu’elle a été, ce qu’elle est, et ce qu’elle sera si nous nous mobilisons tous.

Un peu d’histoire :

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Notre déléguée départementale, Marie-Claude Bakkal-Lagarde, s’est rendue sur place un peu avant le Conseil Municipal qui devait statuer sur notre proposition de convention. Voici ce qui était envisagé par la commune :

« Monsieur le Maire nous a énuméré les options envisagées pour l’avenir de cet édifice :

1/ Raser l’ensemble et poser la cloche sur un monument bas avec quelques blocs autour

2 / Raser partiellement, supprimer le bâtiment à l’ouest « garage du corbillard » et déposer le clocher qui nécessite une sécurisation.

3 / Supprimer la sacristie sur le côté nord

4 / Restaurer l’ensemble des volumes actuels et les adapter au projet envisagé.

5 / Vendre le bien (mais dans ce cas, la mairie n’aurait plus la maitrise du lieu, elle n’envisage pas cette solution). »

C’est donc la quatrième option qui a été retenue suite à notre proposition — la conservation/restauration et la réaffectation des volumes existants. La mairie constate qu’elle dispose déjà l’usage d’une médiathèque, d’une salle polyvalente et de salles variées.

Après réflexion, le projet d’usage qui se dégage prévoit trois fonctions, possiblement complémentaires. L’espace aménagé devra aussi prendre en considération les obligations légales de sécurité en vigueur (électricité à refaire, pas de point d’eau), accessibilité (loi de 2015).

Fonctions :

  • Un lieu de mémoire : avec un espace sur l’histoire du lieu, des photographies, etc.
  • Une halte : pour les randonneurs, un lieu de départ d’arrivée, de repos ou pour manger à l’abri ou à l’ombre (tables, bancs), cette salle pourrait aussi être complémentaire de la salle polyvalente lors de cérémonies diverses.
  • Le marché des producteurs : une fois par mois, la place accueille le marché des producteurs locaux. Si certains disposent de camions et restent sur la place, d’autres ont besoin de s’abriter dans un lieu aménagé ou aménageable à cet effet.

Nous allons donc travailler afin de proposer un projet de restauration répondant aux attente de la commune.

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Quoi qu’il en soit, même si la chapelle est désacralisée depuis les années 80, il est important, symboliquement, qu’elle reste un lieu d’accueil et de rassemblement.

En attendant cette renaissance, il va falloir beaucoup de travail et, bien évidemment, espérer la mobilisation de chacun pour financer une partie des restaurations. Car même si nous allons faire appel aux entreprises pour des dons de matériaux, à des chantiers bénévoles pour le second œuvre, il faudra tout de même payer certains artisans pour le gros œuvre, surtout si nous envisageons la dépose de la charpente pour faciliter la consolidation du bâti.

L’estimation basse du prix des travaux pour le gros œuvre est de 45 000 euros et 70 000 pour l’estimation haute.

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Nous faisons donc appel à tous les amoureux du patrimoine pour nous accompagner dans ce projet de sauvegarde. Une cagnotte dédiée vient d’être créée afin que chacun puisse participer à hauteur de ses moyens. Bien évidemment, les dons sont déductibles des impôts.

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Nous ne vous proposons pas de devenir « copropriétaire » de l’édifice, ni de gagner votre poids en fromage de chèvre. Non, nous vous proposons seulement d’offrir à un témoin de notre histoire la chance de survivre aux pelleteuses.

Pour soutenir ce projet, cliquez ICI.

Pour accéder l’étude et en savoir plus sur les travaux à réaliser, voici le document PDF ICI.

« Le patrimoine ne peut pas lutter, ensemble nous pouvons. »

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Crédit photographique : photos 2 et 3 CAEU 79; photos 4-5-6-7 : Marie-Claude Bakkal-Lagarde

Rouen : fin de l’exil pour Napoléon !

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Le feuilleton
aura duré plus d’un an, mais les Rouennais ont tranché. Ils ont été 68% à voter pour le retour de l’Empereur sur la place de l’Hôtel de Ville, n’en déplaise au maire iconoclaste, Nicolas Mayer-Rossignol, pour qui, aujourd’hui, c’est Waterloo.

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Même si la tendance est désormais de vouloir bannir tous les témoins de notre histoire de la place publique, ce ne sera pas le cas de cette statue. Afin de calmer les esprits, il a été proposé de réaliser une pancarte explicative, afin de remettre les choses dans leur contexte historique.

Rassurez-vous, le maire et son équipe ont déjà de nouvelles préoccupations, comme le dilemme cruel de savoir où installer le futur hôtel à insectes.

Moralité : « Qui cherche la petite bête, finit par se faire piquer ».

Bravo et merci à tous les rouennais qui ont empêché de rayer de la carte un pan du patrimoine de LEUR ville.

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Plus de détails dans l’article de France Bleu Normandie ICI.

Napoléon devrait retrouver le parvis de l'hôtel de ville de Rouen. La mairie a rendu publics ce lundi les résultats de la consultation citoyenne lancée, entre autres, sur la question de cette statue, mais aussi plus généralement sur la représentation des femmes dans l'espace public. 4.080 réponses ont été enregistrées par les services de la ville, mais seules 3.502 ont été retenues. Seuls les Rouennais avaient en effet le droit de participer à la consultation, sur présentation d'un justificatif de domicile.

Le résultat est sans appel : 68% des participants souhaitent le retour de la statue sur la place. Rappelons qu'elle a été retirée pour rénovation à l'été 2020, la mairie investit 200.000 euros pour ce chantier. A noter que près de deux votants sur trois demandent également l'installation d'un panneau avec la statue, permettant de la replacer dans son contexte historique et politique.

Autre enseignement de cette consultation, 65 % des votants souhaitent que la représentation des femmes soit renforcée pour la dénomination des rues et des espaces publics.

"La Mairie suivra naturellement ces orientations, comme elle s’y était engagée", précise la collectivité dans son communiqué.

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Crédit photographique : Mélaine Lhomme

Non à la vente de Clairvaux! L'abbaye de Clairvaux doit rester propriété des Français

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Après « l’affaire Grignon », voici un nouveau combat pour les défenseurs du patrimoine qui souhaitent que l’État revoie sa copie et ne cède pas un joyau du patrimoine national. Nous sommes les premiers à souhaiter voir renaître et vivre notre patrimoine remarquable, mais avant de le céder, a-t-on au moins réfléchi à un projet plus « populaire » et moins irréversible qu’un projet hôtelier de luxe.

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Certes, s’il n’existe pas d’autre solution, il faudra s’y résoudre, mais la « grande braderie » du patrimoine national commence à devenir inquiétante. Nous relayons donc ici un premier communiqué du collectif « Préservons la Vallée de Clairvaux » qui s’oppose farouchement au projet de cession.
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Tous les membres de « Préservons la Vallée de Clairvaux » et moi même, Patrick Lorne, remercions chaleureusement La Gazette du Patrimoine de nous offrir ses pages afin d'y exprimer notre lutte pour la conservation de l'Abbaye de Clairvaux dans le giron de la Caisse des Monuments Historiques. 

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L'Abbaye de Clairvaux, créée par Bernard de Cîteaux en 1115, plantée entre Champagne et Bourgogne, l'un des berceaux de la civilisation occidentale, est sur le point d'être mise en vente par l'Etat !

Cette toute première Abbaye de l'Ordre Cistercien avec ses 80 « abbayes-filles » et 343 « petites-filles » réparties dans toute l'Europe, devenue forteresse carcérale ces 200 dernières années, ne peut devenir l'Hôtellerie de Luxe présumée où le commun des français n'aura plus le droit de cité !

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La tentative de vente avortée en 2020 au travers de la Boite à Idées « Clairvaux 2022 » se transforme en solution tout aussi problématique ; une concession ad vitam aeternam dans le genre de la privatisation des autoroutes Paris-Rhin-Rhône par Chirac-Villepin au profit de Vinci-Eiffage.

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Un projet mené par les citoyens de la Vallée de Clairvaux à destination d'un public le plus large aurait pourtant toute chance de réussite au travers d'une solution administrative à élaborer entre toutes les parties concernées par le devenir de ce site. Sans en oublier aucune !

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Vers 1120, Bernard avait acheté le vieux moulin délabré de Ville-sous-la-Ferté situé à 1 km de l'Abbaye. Il le fit restaurer et y fit moudre de la farine. On distribua du pain aux pauvres. Aujourd'hui, il ne s'agit plus de pain mais de Culture nourricière, de Patrimoine, de pérennisation d'un bien appartenant à tous et dont le destin n'est pas et ne doit pas devenir propriété privée recluse et dorée pour fortunes en vue. 900 ans plus tard, le même moulin, encore fier excepté quelques restaurations d'usage à entreprendre, est lui aussi condamné à la braderie programmée.

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Pour ce faire, l'Etat se retranche derrière un concept faisant largement débat : la continuité écologique ! Les quotas d'effacement des barrages, vannages et retenues d'eau décidés par l'Etat au travers de ses services sont une catastrophe écologique à venir pour toutes nos régions et pour les habitants y résidant.

Si les rivières sont livrées sans contrôle aux sécheresses d'été de plus en plus sévères et aux hivers de plus en plus humides, c'est l'assurance de mise à mal irrémédiable de tous les écosystèmes aquatiques en place depuis toujours.

Rompre les retenues d'eau assurant l'humidité des plaines alluvionnaires et la recharge des nappes phréatiques, c'est programmer toutes les conditions de leur mort lente assurée.

Plutôt que prendre de tels risques, ne pourrait-on pas réfléchir plus sereinement à des solutions alternatives tout à fait envisageables.

Sur les 100.000 moulins répartis sur l'ensemble de notre territoire au 18ème siècle, il en restait qu'approximativement 40.000 en 1850.

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Les centrales nucléaires données comme solution quasi univoque en terme de production d'énergie — dossier dans lequel où l'on oublie allègrement BURE et les 300.000 ans d'enfouissement de déchets toxiques — poussent au fossé les 20.000 moulins existant encore en France à l'heure actuelle. Celui de Ville-sous-la-Ferté, attaché à Clairvaux, produirait 150 KW en constant si on y installait une simple centrale hydro-électrique. Deux autres points de production de même type pourraient tout à fait être joints au premier sur l'entier domaine de Clairvaux. Soit 450 KW d'énergie verte, inépuisable et gratuite après investissement rentabilisé à 6 ans. Imaginez 40.000 postes de production sur tout le territoire ! Nous aurions ainsi compensation d'une partie de la production d'énergie nucléaire. Bien sur, pas la totalité ! Mais n'est-ce pas avec les petits ruisseaux que l'on fait les grandes rivières !

Au delà de ces considérations majeures, le site de Clairvaux et son domaine fermé de 3 km de murs d'enceinte mérite de rentrer propriété de tous et dans le giron de la Caisse des Monuments Historiques ; Caisse trop peu présente dans la région Grand-Est - Château de la Motte-Tilly dans l’Aube et Palais du Tau à Reims. Mais, sans doute, la peuple se doit de rester à sa place et regarder passer les carrosses !Et bien non ! Nous ne laisserons pas vendre Clairvaux !

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Une lettre ouverte a d’ores et déjà été adressée à Madame la Ministre de la Culture :

Madame la Ministre,

« L’abbaye de Clairvaux, fondée par Saint Bernard, devenue une prison célèbre, est en détresse… C’est dans cette France, abandonnée de la capitale » (Daniel Rondeau, Arrière-pays [Grasset] 2021) que se joue le drame que vous pouvez éviter, Madame !

Nous venons implorer votre aide pour transformer Clairvaux en une réalisation capable de ressusciter un territoire moribond, d’en faire un nouveau phare éclairant le paysage culturel patrimonial français et de redonner l’espoir à tout un peuple

Ce site mérite de rentrer dans le giron de la Caisse des Monuments Historiques ; Caisse trop peu présente dans la région Grand-Est (Château de la Motte-Tilly dans l’Aube et Palais du Tau à Reims.)

Par ailleurs un dossier UNESCO serait tout à fait défendable ! Cette organisation classe bien à Champignol, les vignes de Champagne situées à 4 km de Clairvaux

Une abbaye-ex-prison serait l’exemple unique à développer avec un nouveau type de gestion à inventer grâce à la participation citoyenne des forces vives de la région.

Quoi qu’il en soit, et quoi qu’il en coûte, l’État ne peut se dessaisir d’un tel trésor, car ce serait renier les racines et les valeurs de la France.

Nous comptons sur vous et votre baguette magique de bonne fée pour étendre la main secourable de la République et faire tomber une pluie d’euros sur ce désert où Bernard n’est plus là pour réaliser ses miracles.

Jean-Claude Czmara 
Membre de PLVC, Préservons la Vallée de Clairvaux


Merci à nouveau à Urgences Patrimoine pour sa généreuse offre de diffusion !


Crédits photographiques :
Photos 1et 6 : Patrick Lorne ; photo 2 : Archives de l’Aube ; photo 3 : Boite à idée ; photos 4 et 5 : Collectif PLVC

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Saint-Léger de Montbrun (79): un vrai conte de Noël pour la chapelle de Vrères

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Il aura suffi d’une publication sur le groupe Facebook d’Urgences Patrimoine pour que l’avenir de la chapelle de Vrères (ou Vrère) soit différent de celui qui lui était destiné.

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Située dans la commune de Saint-Léger-de-Montbrun dans les Deux-Sèvres, cette petite chapelle, édifiée au début de XIXe siècle, était vouée à la démolition, faute de moyens pour la restaurer. Saint-Léger-de-Montbrun est une petite commune d’un peu plus de 1000 âmes et la restauration de l’édifice était impossible.

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Mais impossible n’est pas Urgences Patrimoine !

Suite à l’alerte lancée par Pascal Desbois-Fillon sur notre groupe, nous sommes entrés en contact avec lui le 26 octobre, puis s’en sont suivis des échanges avec le maire et sa première adjointe.

Afin de sauver la chapelle, nous avons proposé de prendre en charge l’intégralité de sa restauration. Même si Urgences Patrimoine n’est pas en mesure de donner l’argent nécessaire à l’ensemble des travaux, nous comptons sur notre réseaux d’entreprises pour les dons de matériaux, des chantiers bénévoles pour alléger les coûts de main-d’œuvre et le lancement d’une souscription publique dans le cadre de la défiscalisation, afin d’obtenir tout de même quelques soutiens financiers.

Notre déléguée départementale, Madame Marie-Claude Bakkal-Lagarde s’est rendue sur place afin de faire un premier constat d’état, en attendant la réalisation d’une étude plus complète.

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Ce projet sera un de nos projets emblématiques de l’année 2022. Si tout se passe comme nous le souhaitons, la restauration de la chapelle de Vrères deviendra un projet « pilote » qui donnera naissance à une grande opération destinée à la sauvegarde des petites chapelles rurales de nos territoires.

Notre convention a été présentée en Conseil Municipal le 2 décembre et celle-ci a été actée par les élus, que nous remercions pour leur confiance.

La première étape va être de trouver un architecte afin de réaliser quelques plans et, juste après, nous rencontrerons les élus et leurs administrés afin de présenter l’association et ses moyens d’actions. Notre souhait est de mobiliser un maximum d’habitants, car cette chapelle est avant tout LEUR chapelle et il est important qu’ils soient impliqués dans sa sauvegarde.

Nous aurions pu faire le « buzz » en lançant une pétition pour dire « Non à la démolition de la chapelle de Vrèves », mais nous avons préféré la voix de la raison et de la médiation directe avec la commune qui, disons-le, s’est montrée très réceptive à notre proposition.

Nous allons travailler ensemble sur la destination prochaine du petit édifice, car bien évidemment, restaurer pour restaurer n’a aucun sens. Le patrimoine doit s’inscrire dans l’avenir grâce à une réhabilitation intelligente correspondant aux besoins de la commune et de ses habitants.

Et maintenant, que la fête commence pour la chapelle de Vrères. En cette fin d’année, nous sommes heureux de faire ce cadeau au petit patrimoine des territoires et tant pis pour les pelleteuses.


Crédits photographiques : photos 1 et 3 : Marie-Claude Bakkal-Lagarde ; photo 2 : Copie d’écran Le Courrier de L'Ouest