Emmanuel Legeard: « Notre-Dame de Germigny-L'Exempt: un patrimoine à surveiller »

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Quand on connaît un sujet très à fond, on est généralement le plus mal placé pour en parler simplement. Et cependant, il arrive aussi qu’on soit le seul à pouvoir le faire, et qu’il faille donc se plier à cet exercice ingrat – car il est difficile et insatisfaisant – dès lors que des valeurs et des principes supérieurs sont en jeu, comme la défense et l’illustration du patrimoine. De fait, aussi effarant que cela puisse paraître, il est exact – ainsi que je vais immédiatement le prouver – que personne jusque-là n’avait jamais réellement travaillé sur Germigny, ce qui rend ce patrimoine éminemment vulnérable. Plus préoccupant encore : tout le monde semble s’autoriser à en glisser périodiquement un mot, alors que depuis cent ans, aucun historien ou historien de l’art – exception faite de Gilberte Vezin (vers 1949) et de Willbald Sauerländer (en 1965) – n’est jamais venu voir l’église en personne.

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« Sur Germigny, on n’a vraiment écrit que des sottises abyssales » (W. Sauerländer)

Paradoxalement, ce sont les quelques lignes que Willibald Sauerländer, le grand spécialiste de l’art gothique, lui a octroyées il y a cinquante ans qui ont porté à la bonne connaissance de Notre-Dame le préjudice le plus dommageable. L’historienne Irene Plein, qui a consacré en 2006 un ouvrage remarqué à la cathédrale de Sens, explique ce phénomène déplorable avec une grande lucidité : c’est parce que les travaux de Sauerländer, considérés paresseusement comme des travaux d’autorité, ont procuré l’alibi littéraire qui dispense de visiter en personne les « petits et moyens édifices » « qu’au lieu de stimuler la recherche, comme il eût été souhaitable, ils l’ont complètement enrayée. » Et Irene Plein de conclure : « En dehors de quelques études monographiques sur Saint-Loup-de-Naud, Senlis et Auxerre, seules les recherches sur l'abbatiale de Saint-Denis et sur les cathédrales de Paris, Chartres et Reims se sont réellement poursuivies après 1970. » S’agit-il d’une vérité générale ? C’est en tout cas vrai de Germigny et les articles qui l’évoquent en donnent un exemple particulièrement significatif.

Toutefois, recopier aveuglément Sauerländer n’aurait évidemment pas suffi à totalement brouiller la vision correcte de Notre-Dame. Si son nom a été associé à la répétition sans fin d’erreurs grossières concernant l’église, ce n’est pas à lui qu’elles sont imputables, mais à la lecture fautive de ceux qui l’ont d’abord recopié de travers pour ensuite passer cinquante ans à se recopier entre eux sans jamais aller voir l’édifice ni visiblement relire (ou lire) Gotische Skulptur in Frankreich. On découvre ainsi avec effarement, dans des publications académiques, l’affirmation catégorique que des statues-colonnes « sculptées dans des drapés vigoureux évoquant la statuaire de Chartres » occupent les ébrasements du portail de Germigny, ou bien encore qu’il y aurait des consoles à Germigny représentant « des fleuves du paradis » et « des évangélistes ».

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En réalité, Sauerländer s’était contenté de notifier que, d’après une gravure datant du premier tiers du XIXe siècle (celle d’Achille Allier), des statues-colonnes avaient dû anciennement soutenir l’archivolte du portail. Or celles-ci, comme je l’ai prouvé, avaient déjà disparu en 1835. On est donc en droit de se demander par quel prodige il était possible en 1991 de décrire sur pièces le drapé des sculptures! Quant aux fleuves du paradis et aux évangélistes, ce que le savant allemand avait écrit, c’est qu’il existe à Germigny une console dont la figure présente une parenté stylistique avec celles de Saint-Pierre-le-Moûtier et d’une clef de voûte de Vézelay qui seraient des fleuves du paradis. Il n’a jamais prétendu que la figure germinoise était un fleuve du paradis. Et, de fait, ce n’en est pas un. Enfin, concernant le prétendu « évangéliste » – qui devient suivant la fantaisie de tel auteur, on ne sait pourquoi, « saint Matthieu », et là « des évangélistes » – Sauerländer s’est contenté de proposer une interprétation qu’il jugeait visiblement très fragile, en l’entourant de toutes sortes de précautions oratoires, et en lui assignant une typographie sans ambiguïté : parenthèses, point d’interrogation. Or nous avons, je crois, apporté les preuves irréfutables qu’il n’y a pas plus d’évangéliste que de fleuve du paradis à Germigny.

A cette source excellente, mais dramatiquement incomprise, que constitue Gotische Skulptur in Frankreich, il faut en ajouter une seconde, celle-ci d’entrée de jeu calamiteuse, mais qui contamine tout depuis 1904 – cent dix-sept ans! Il s’agit de Gabriel Fleury. Pour Fleury, Germigny-l'Exempt est dans la Nièvre, son tympan date du XIIe siècle, c’est une bulle du pape Eugène III de 1143 qui a placé Germigny sous l'autorité directe de l'archevêque de Bourges, un incendie a ravagé l’église en 1772 et le portail mesurerait "1 m 20 de largeur sur 1 m 68 de hauteur". On se demande avec le portillon de quel édicule notre auteur est allé confondre le portail de Notre-Dame. Pour comble de misère, Fleury ajoute foi à des commérages grotesques et suggère que les statues-colonnes de Notre-Dame auraient été volées par les habitants de Vereaux, la paroisse voisine. Quant à l’analyse iconographique, elle est consternante. Fleury ne voit au tympan qu’une adoration des mages, alors que le thème est celui de l’Incarnation, et il se montre incapable d’identifier jusqu’au motif de l’Annonciation ("on voit un ange et une femme debout tenant un livre"!) Que tout cela puisse encore se retrouver dans des thèses ou des articles d’histoire de l’art en plein XXIe siècle suscite, il faut l’avouer, un certain abattement. Rappelons en effet que Germigny-l’Exempt est dans le Cher, que le tympan est contemporain du quatrième concile de Latran (1215) et de la croisade contre les Albigeois, qu’il ne saurait y avoir eu de bulle du pape Eugène en 1143 puisque celui-ci ne sera pape que deux ans plus tard, que l’incendie a eu lieu en 1773, que le portail de la nef, mesuré par nous, s'ouvre sur une largeur de deux mètres et une hauteur de deux mètres soixante, et que Deshoulières a depuis longtemps réfuté la théorie du transfert des statues-colonnes de Germigny à Vereaux.

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Enfin, passons, de guerre lasse, sur cet historien de l’art qui est persuadé que Notre-Dame est une « cathédrale du nord de la France », sur cette chargée de mission à la Fondation du Patrimoine qui confond avec une belle insistance Germigny-l’Exempt et l’ « art déolois » du Grand Germigny dans l’Indre, ou sur cet architecte des Monuments Historiques qui a vu des « anges thuriféraires » à Germigny « représentant certainement des donateurs de la paroisse », alors qu’il n’y a pas d’anges thuriféraires à Germigny, et que les anges – inspirés de Laon – représentent les chœurs de l’ordinaire de la messe (c’est même écrit dessus). M’en ouvrant avec une certaine humeur à d’irréprochables spécialistes, comme l’expert pétrographe Philippe Blanc ou l’archéologue Gérard Coulon, j’obtiens la même réaction fataliste : « Eh oui, que voulez-vous, c’est comme ça, maintenant. » Cela permet également de comprendre pourquoi Willibald Sauerländer est amené à prononcer vers la fin de sa vie ce constat désolant : « Über Germigny hat man wirklich nur endlose Dummheiten geschrieben » (Sur Germigny, on n’a vraiment écrit que des sottises abyssales). La question qu’on est en droit de se poser, pour paraphraser Pierre Bonte dans la préface de mon livre, c’est comment, diable! personne ne s’est véritablement intéressé « aux multiples merveilles d’un semblable édifice » ? Car c’est un fait qui n’est pas discutable : rien n’a été écrit de valable en dehors de la notice succincte, quoique sérieuse et bien faite, de Sauerländer en 1970 et du travail publié par Mlle Gilberte Vezin en 1950 concernant la "formule hellénistique" des rois mages et le tympan de Germigny où elle est la seule, ce qui en dit long, à avoir décelé son élément le plus insolite : les trois deniers d’or.

Du colossal clocher-porche au portail de cathédrale miniature: cinq ans de recherches.

Ainsi, tout restait à faire, et cinq années ont été nécessaires pour mettre au jour l’essentiel. Sans aide, naturellement, sans subventions, naturellement aussi, et confronté à toutes sortes d’obstacles, mais avec la puissante compensation des encouragements d’un certain nombre d’historiens en vue qui ont fini par partager mon intérêt apparemment communicatif pour cette église unique. Mes travaux ont abouti à plusieurs conclusions que rien ni personne n’avait laissé entrevoir. D’abord concernant le clocher-porche, dont même Yves Esquieu, à qui je l’ai fait découvrir, m’a confié qu’il trouvait les proportions étonnantes – or on peut être sûr qu’Yves Esquieu ne s’étonne pas d’un rien. La datation de ce clocher massif, sa hauteur surprenante (trente-trois mètres) et sa raison d’être n’avaient jamais été examinées. La reconstitution des événements nous a permis de fixer un terminus post quem – celui du siège de Germigny par Louis VI le Gros en 1108 – et par comparaison une date d’achèvement très probable vers 1120-1125. L’événement du siège a certainement présidé au choix architectural de l’église. Louis VI, en effet, avait mis le siège devant la forteresse germinoise d’Aimon de Bourbon au nom de la paix de Dieu et pour montrer, explique Suger, que les « Capétiens ont les mains longues quand il s’agit de défendre les droits des pauvres et de l’Eglise ». En réalité, il est parfaitement évident aux spécialistes qu’en l’occurrence, Louis VI ne s’était armé de la juridiction ecclésiastique qu’avec l’ambition d’accroître le domaine capétien, de renforcer ses frontières et de vassaliser les Bourbons pour leur confier la surveillance de l’Auvergne. Ainsi, le clocher-porche, point de convergence des visées capétiennes et des idéaux de l'Eglise, serait là pour signaler que le village fortifié a été incorporé comme paroisse témoin dans la zone de rayonnement de la puissance capétienne et que Louis VI est le bras armé de la paix de Dieu. Car il ne faut pas perdre de vue ce fait capital : l’expédition de Germigny est la première excursion punitive d’un Capétien hors du domaine royal.

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Tous les éléments dont nous disposons vont dans ce sens. Déjà le chanoine Chenesseau, expert de l’abbaye de Saint-Benoît sur Loire et Marcel Aubert, l’un des plus grands historiens de l’art religieux français, pensaient pouvoir rapprocher, aux points de vue architectural et symbolique, les clochers-porches de Saint-Benoît et de Germigny-l'Exempt. Or on sait que l’architecture de Saint-Benoît se veut avant tout évocatrice du pouvoir capétien dont elle est l’émanation. Beaucoup plus récemment, Cécile Coulangeon a suggéré, de façon générale, que les clochers-porches jouent « un rôle de représentation lié à une volonté des Capétiens de s’affirmer au sein de leur domaine royal, en marquant visuellement et symboliquement leur territoire par l’intermédiaire de l’Église ». J’avais exprimé la même idée deux ans auparavant, en limitant mon propos au seul exemple de Notre-Dame de Germigny-l’Exempt dont le clocher-porche opposait selon moi au donjon du seigneur-châtelain le symbole d’une instance supérieure confondant paix capétienne et paix de Dieu.

A l’époque du siège, en effet, le castrum de Germigny était la forteresse la plus puissante de tout le Bourbonnais, et son donjon carré affichait des proportions proprement colossales puisque j’ai établi, avec Philippe Chapu, qu’il mesurait entre 30 et 40 mètres de haut et 15 mètres de côté, avait des murs de 3 mètres d'épaisseur et occupait une surface de 225 mètres carrés. Il n’est donc pas étonnant qu’on ait voulu un clocher qui ne soit pas inférieur en proportions au donjon du mauvais sire que la paix de Dieu avait ramené dans le droit chemin. Cette conviction, que j’ai acquise, d’un clocher-porche destiné à commémorer la puissance des Capétiens et à baliser leur rayon d’action est encore renforcée par le constat de Vincent Juhel et Catherine Vincent qui associent la dissémination des chapelles hautes dédiées à saint Michel aux opérations de la paix de Dieu. Car la chapelle haute de Notre-Dame, église qui fut placée sous le double patronage de la Vierge et de saint Michel du XIIe siècle jusque dans la première moitié du XXe, était très visiblement consacrée à l’archange guerrier. Enfin, comme l’a montré Pierre Pradel, autre grand historien de l’art et spécialiste du Bourbonnais: après leur vassalisation par les Capétiens, les Bourbons s’étaient fait les pionniers d’une architecture évocatrice de la puissance royale. Or l’aspect même du clocher de Notre-Dame, qui est visiblement une réplique de la tour sud de Souvigny, évoque assurément l’influence bourbonnaise. Cette observation, René Crozet la faisait déjà dans sa thèse de doctorat en 1932. Ainsi, c’est la volonté de célébrer la suzeraineté capétienne qui serait seule susceptible d’expliquer la puissance surprenante d’un clocher-porche d’église paroissiale, lequel apparaît aujourd’hui bien insolite, perdu comme il l’est au milieu de nulle part.

L’autre aspect exceptionnel de Notre-Dame de Germigny, c’est ce que j’ai appelé son « portail de cathédrale en miniature ». Exception faite de Willibald Sauerländer, qui a opéré le rapprochement entre le tympan de Notre-Dame de Germigny et celui du porche nord de la façade de Notre-Dame de Laon, personne n’a comparé Saint-Gilles du Gard, Notre-Dame de Laon et Notre-Dame de Germigny. Pourtant, les ressemblances sont saisissantes, à la fois du point de vue du style et de la composition. Cela suggère, par-delà l’évidence d’une filiation, la probabilité d’une signification partagée. Comme à Joris-Karl Huysmans dans son célèbre texte sur Notre-Dame de Paris, il me semble en effet indiscutable que le « même idiome iconographique » traduit ici une « unanimité de doctrine », et que les imagiers, interprètes de la pensée de l’Eglise, « n’eurent qu’à se conformer aux principes de la symbolique que leur indiquait le clergé. » Il serait trop long de détailler les résultats de cinq années de travail et impossible de développer en quelques lignes le « roman vrai » de Germigny à l’époque peut-être la plus importante du Moyen Age, celle d’Innocent III, du sac de Constantinople, de la croisade albigeoise et du quatrième concile de Latran. Nous renvoyons donc à notre article de février publié dans la revue internationale d’histoire de l’art médiéval De Medio Aevo, qui est disponible en ligne ou, mieux encore, au livre à paraître.

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Ici, nous nous contenterons de livrer quelques-unes de nos conclusions les plus utiles. Etablissons d’abord la fonction liturgique du narthex de Notre-Dame de Germigny-l’Exempt, essentiellement associée au symbolisme de la « Semaine sainte », qui est la dernière semaine d'abnégation et de pénitence avant Pâques. Tout comme la façade de l’abbatiale Saint-Gilles du Gard est inspirée par l’arc de triomphe d’Orange, le narthex de Germigny est un écho à l’arc de triomphe antique qui accueille les processions – particulièrement lors de la cérémonie des Rameaux – dans un espace figurant le saint sépulcre avant que ne s’ouvre le portail intérieur donnant sur la nef, lequel symbolise l’accès, par le Christ ressuscité, à l’Eglise céleste. Cette fonction liturgique des narthex est indiquée par le Coutumier de Cluny. Elle dicte le sujet du tympan, plus tardif, ou du moins s’y prête plus qu’idéalement. On constate en effet que le motif emprunté au tympan du portail nord de Saint-Gilles du Gard s’harmonise à la perfection avec la fonction liturgique de l’avant-nef, puisqu’à Germigny comme à Saint-Gilles (et Laon) la vierge en majesté trône sous un dais architecturé représentant Jérusalem, et qu’à Saint-Gilles, le linteau du tympan prototype montre l’entrée de Jésus à Jérusalem le jour de la fête des Palmes.

Les rois mages du tympan prennent alors une signification tout à fait particulière inspirée par le contexte politique et religieux de l’époque. Répondant à la métaphore popularisée par Raimbaut de Vaqueiras, chantre de la quatrième croisade, il s’agit, pensons-nous, des chefs des nations croisées partis « comme Melchior et Gaspard », mais cette fois pour libérer le tombeau du Christ. Que cette image se soit imposée entre Saint-Gilles et Laon ou Germigny semble confirmé par la transformation des tiares orientales des Mages en couronnes médiévales et, à Germigny, par l’offrande inhabituelle des trois deniers du roi agenouillé au pied de la vierge en majesté, figure de l’Eglise triomphante, qui doit être comprise – c’est notre hypothèse – comme le cens recognitif prélevé sur les ennemis vaincus de l’Eglise par les capitaines croisés au bénéfice du Saint-Siège. Comme nous l’avons montré, ce symbolisme a visiblement été inspiré au commanditaire du portail, l’archevêque de Bourges Girard de Cros, par sa participation à la croisade contre les Albigeois. En effet, Simon de Montfort, qui avait pris la tête de la croisade albigeoise en 1209, avait levé un cens de trois deniers sur chaque foyer de la province « hérétique » reconquise en reconnaissance de l’autorité du pape. Dans le contexte de la cinquième croisade dont Innocent III annonce le départ au quatrième concile de Latran, les trois deniers deviennent trois deniers « d'or d'Arabie » qui rachètent les païens et leur « injure faite au Crucifié » par une oblation monétaire prouvant leur reconnaissance de l'Incarnation et de la divinité du Christ.

GERMINYPHOTO-6 Portail vers 1830. Gravure d'Aimé Chenavard, d'après les dessins de Claude-Henri Dufour. Collection Privée.
Notre-Dame de Germigny-l’Exempt, comme on le voit, n’est pas une église ordinaire. Et j’espère être parvenu à montrer, au terme de cinq ans de travail, qu’elle est même, par bien des aspects, extraordinaire. Vous pouvez aider, par un geste qui ne coûte rien, à renforcer la visibilité de ce monument en soutenant par un « J’AIME » la page Facebook que son comité de vigilance lui a consacrée ICI.

Ce comité, exclusivement dévoué à la défense et à l’illustration du patrimoine, est indépendant de toute politique et de tout aspect confessionnel. Pour une visite ou une conférence bénévole, n’hésitez pas à me contacter par message privé à cette adresse : https://paris-sorbonne.academia.edu/EmmanuelLegeard


Crédits photographiques : Emmanuel Legeard