« C’est Mon Patrimoine »: 600 collégiens assistent à la démolition de la chapelle Saint-Joseph

Souvenons-nous de la grande opération du Ministère de la culture visant à sensibiliser les jeunes au patrimoine et à sa sauvegarde. On peut dire qu’au Ministère de la Culture on a beaucoup d’humour.


Voici la présentation officielle de cette opération sur le site du Ministère :

L’accès de tous à la culture et au patrimoine

En s’adressant à des jeunes issus des territoires prioritaires, urbains mais aussi ruraux, C’est mon patrimoine ! a pour ambition de les sensibiliser aux patrimoines et à l’histoire à travers une offre culturelle de qualité.

Ce sont ainsi chaque année plusieurs centaines de sites (monuments, musées, archives, villes et pays d’art et d’histoire, patrimoine industriel, sites archéologiques ou patrimoines immatériels) qui leur sont ouverts pour une découverte privilégiée et une pratique artistique et culturelle de qualité.

C’est mon patrimoine ! permet aux enfants et adolescents de développer leur goût du patrimoine et des arts, d’enrichir leurs connaissances et les aide à mieux comprendre l’intégration d’un lieu patrimonial dans son environnement géographique et culturel.


Si l’idée première est tout à fait louable, il serait peut-être bon de réfléchir comment ne pas déstabiliser les jeunes en leur présentant quasi quotidiennement des démolitions.

Ces jeunes qui sont censés être les gardiens du patrimoine de demain doivent se poser bien des questions quant à la valeur de « leur patrimoine », lorsque celui-ci finit sans remords sous les crocs des pelleteuses.

Imaginez donc ce que doivent penser les 600 collégiens du collège Saint-Paul qui assistent depuis mercredi, alors qu’ils sont en cours, à la démolition de l’édifice.

Longtemps Junia (l’école d’ingénieur à l’origine de la démolition) avait indiqué que, pour des raisons de sécurité, les opérations de démolition ne seraient pas réalisées en présence des élèves mais, sans doute par peur du résultat de notre ultime référé dont la date avait été fixée au 18 février, la sécurité n’est apparemment plus de mise et les travaux ont été avancés.

Si cette démolition va, nul doute, entraîner de vives réactions de la part de tous ceux pour qui le patrimoine et sa sauvegarde ont du sens, qu’en est-il de ces jeunes adolescents à qui l’on offre un tel spectacle ?

Est-ce là une façon de faire d’eux des adultes engagés pour la mémoire collective ? Est-ce là la façon de les sensibiliser à la cause du patrimoine ?

En tout cas, c’est la façon que l’Université Catholique de Lille pense être la meilleure pour leur apprendre le respect du passé, avec la bénédiction du Ministère de la Culture qui s’illustre ici de façon magistrale dans le rôle du donneur de (mauvaises) leçons, en criant haut et fort que seul le patrimoine dit « remarquable » doit être conservé et que le patrimoine des territoires, même s’il s’inscrit dans un contexte architectural cohérent, peut être mis par terre.

Nous ignorons quelle est l’opinion de ces collégiens qui assistent à ce spectacle affligeant depuis les fenêtres de leurs classes, mais ce que nous savons, c’est qu’ils respirent la poussière dégagée par ces travaux de démolition.


Nous pensons qu’il est grand temps que Madame Bachelot débaptise cette opération du Ministère de la Culture et que désormais on la nomme « 
C’était Mon Patrimoine ».



Crédits photographiques: Julien D. / Urgences Patrimoine

Chapelle Saint-Joseph de Lille: les travaux de démolition ont commencé

Alors que la majorité des chantiers sont à l’arrêt dans les Hauts-de-France à cause de la neige, à Lille, sans doute le seul chantier en action, aujourd’hui est celui de la démolition de la chapelle Saint-Joseph.


La « toute puissance publique » a sans doute décidé qu’il ne fallait pas attendre le verdict des différents recours en justice d’Urgences Patrimoine et des riverains pour commettre l’irréparable et mettre ainsi un terme à la présence de l’édifice en ce lieu depuis près de 135 ans.

Notons que les travaux devaient commencer pendant les vacances scolaires pour des raisons de sécurité, mais visiblement la sécurité n’est pas la préoccupation première des démolisseurs.

Ce combat fut le pire et le plus difficile que nous avons mené et notre première conclusion sera de dire que face à un ministre sourd et à une justice aveugle le patrimoine n’a aucune chance.

Enfin, mention spéciale à l’Université Catholique qui est la principale responsable de ce patrimonicide — et nous n’avons qu’un mot à dire à cet instant : « Dieu reconnaîtra les siens ».

Nous reviendrons plus en détails sur ces tristes événements ultérieurement, le temps de nous remettre de cette terrible nouvelle.




Crédits photographiques: Urgences Patrimoine

Le sort de l’église Sainte-Germaine-Cousin en suspens


Le sort de l’église Sainte-Germaine-Cousin, située à Calais dans le quartier du Pont-du-Leu est toujours en suspens. Qu’adviendra-t-il de ce remarquable lieu de culte, emblématique de l’esprit Art Déco qui a pu présider, ça et là au sein de la région des Hauts-de-France, à certaines constructions religieuses au cours des années 1920 et 1930 ? Pour l’instant, tous les regards se tournent vers la DRAC, dont le verdict sera sans doute décisif.


Rappelons les faits. Suite à la divulgation en août 2020 dans la presse locale de l’intention affichée par le diocèse d’Arras de se séparer de l’église Sainte-Germaine-Cousin dans la mesure où son entretien excéderait désormais ses possibilités financières, Urgences Patrimoine et l’EPAC (Environnement Patrimoines du Calaisis) se sont très vite penchés avec attention sur ce dossier. En effet, dans les textes publiés par des journalistes apparemment bien informés, le diocèse serait depuis plusieurs mois en tractation avec des promoteurs immobiliers, dont l’objectif est sans conteste de raser l’église afin de libérer une belle parcelle propre à accueillir une résidence abritant plusieurs appartements ; concession au diocèse, un espace devant servir de chapelle serait aménagé à l’intérieur du nouveau bâtiment. Deux des arguments avancés en faveur de l’abandon de l’église par les responsables diocésains sont d’une part qu’elle serait devenue malsaine car envahie par l’humidité, et que, d’autre part, elle n’accueillerait quasiment plus de fidèles.

Ce dernier argument apparaît assez facilement explicable dans la mesure où les portes de l’église sont très rarement ouvertes pour la célébration d’offices (pour quelques heures, une fois toutes les trois semaines en moyenne et dans le meilleur des cas). Une rapide consultation de la base de données Palissy du ministère de la Culture a permis aux membres d’Urgences Patrimoine et de l’EPAC de constater que vingt-huit verrières de l’église Sainte-Germaine-Cousin étaient inscrites depuis 1997 à l’inventaire des Monuments Historiques et bénéficiaient à ce titre d’une protection : situées dans le chœur, la nef, les fenêtres hautes et les bas-côtés ainsi que dans la chapelle des fonts baptismaux, elles représentent des saints et des saintes ainsi que diverses scènes de l'Ancien et du Nouveau Testament. Signées du grand maître-verrier Louis Barillet, leur datation a été estimée à 1934.


Si les vitraux sont protégés en cas de destruction de l’église, rien n’empêcherait leur propriétaire de les déposer et de les entreposer loin des regards. Une visite des lieux permet de constater que l’intérieur de l’église recèle d’autres richesses artistiques, au premier rang desquelles un magnifique chemin de croix en mosaïque, probablement œuvre de Louis Barillet ou de ses disciples. Le chœur, d’une pureté remarquable, ainsi que les piliers soutenant la voûte d’une blancheur immaculée, présentent de délicates décorations de style néo-byzantin. Si l’architecte de l’édifice, Julien Barbier, n’est pas très connu, sa réalisation se distingue de toutes les églises du Calaisis et apparaît comme une véritable rareté à l’échelle du département. Aussi une demande d’ouverture d’un dossier pouvant aboutir à une inscription de l’ensemble de l’édifice a-t-elle été déposée quelques semaines après que les intentions du diocèse aient été divulguées. Première bonne nouvelle : la DRAC acceptait, fin novembre 2020, d’instruire ce dossier.

Une visite des lieux par l’équipe d’experts diligentée sur place aboutissait à un constat très clair : l’église est saine. Si des remontées d’humidité sont réelles au niveau de son sous-sol, ce phénomène concerne l’ensemble des bâtiments d’un quartier autrefois parcouru par un cours d’eau, mis sous canalisation récemment et ne compromet en rien, à ce stade, la stabilité du bâtiment, lequel est bien arrimé sur des fondations très profondément et solidement ancrées dans un sol d’une nature jadis marécageuse et resté relativement instable : les longs pieux qui soutiennent l’église reposent en effet sur le roc. Pour cette raison, envisager la construction d’une résidence au même emplacement impliquerait de fait des frais énormes : raser à l’aide de bulldozers l’église ferait bouger les très puissants piliers qui la soutiennent et qui devraient être remplacés… à moins que les démolisseurs ne choisissent de démanteler, brique par brique un lieu de culte dont le solide et fier clocher a été terminé seulement à la fin des années 1980 ? Quoiqu’il en soit, l’argument selon lequel l’église était devenue insalubre tombait.

D’aucuns murmurent que l’église Sainte-Germaine-Cousin, de par sa haute valeur patrimoniale, mériterait plus qu’une inscription… c’est-à-dire un classement. Rien n’est joué pour le moment, répétons-le. Quoiqu’il en soit, les associations soucieuses de la préservation du patrimoine se doivent de parer à toute éventualité. Si l’église ne bénéficie d’aucune protection de la part de l’État, ou si cette protection s’avère insuffisante, il est nécessaire de monter un projet permettant de sauvegarder le bâtiment en lui trouvant une autre fonction et en attirant du même coup des investisseurs respectueux du patrimoine et qui s’engageraient à conserver l’intégrité des lieux. Des propositions existent : transformer la tribune d’orgues en antenne du Conservatoire à Rayonnement Départemental de Calais, installer un musée d’art sacré dans les bas-côtés (les productions du mouvement artistique « La Nef », actif dans l’entre-deux-guerres sur la côte d’Opale, seraient par exemple parfaitement à leur place dans cet espace), faire de la nef un lieu de concert. Afin de respecter la destination originelle du lieu – permettre le rassemblement des chrétiens – transept, chœur, fonts Baptismaux et sacristies continueraient à remplir cette fonction. L’agréable espace vert qui l’entoure, actuellement fermé au public, pourrait devenir un lieu de repos doublé d’une aire de jeux pour les enfants dans un quartier extrêmement minéralisé. Un parking pourrait être aménagé dans la cour du patronage, utile lors des manifestations culturelles.


Contactés ces dernières semaines, le Conseil Départemental du Pas-de-Calais a assuré suivre de près le dossier, tandis que le Conseil Régional s’est déclaré prêt à financer une éventuelle restauration du lieu, sachant qu’il ne peut en aucun cas racheter le bâtiment. La municipalité de Calais a quant à elle accordé le bénéfice d’une entrevue à deux représentantes d’Urgences Patrimoine et de l’EPAC. Le message est clair : la mairie refuse de dépenser le moindre euro pour conserver l’église Sainte-Germaine, ne souhaitant pas « avoir sur les bras » (sic) un bâtiment dont l’entretien représente plusieurs milliers d’euros par an. Dans l’hypothèse où l’édifice serait valorisé en tant que centre culturel, il présenterait pourtant de nombreux aspects propices à drainer des touristes, notamment lors du festival « Le Printemps de l’Art Déco » initié par la Région Hauts-de-France et dont, jusqu’à présent, le Calaisis est exclu. La politique patrimoniale adoptée par la mairie du Calais ne laisse pas de surprendre : après avoir décroché l’enviable label Ville d’Art et d’Histoire, elle semble se désintéresser de toute une partie des bâtiments qui font son histoire, quand elle ne contribue pas à leur disparition (cf. la destruction de l’immeuble HBM signé Roger Poyé en juillet 2020, malgré une très forte mobilisation des amoureux du patrimoine).

Faudra-t-il un miracle pour que l’église Sainte-Germaine-Cousin du Pont-du-Leu reste debout ? Gageons que les décideurs ne restent pas sourds au mécontentement des habitants du quartier et comprennent d’eux-mêmes la richesse patrimoniale qu’elle représente. La Gazette du Patrimoine suit l’affaire de très près et ne manquera pas d’informer ses lecteurs des futurs rebondissements de ce dossier.

Magali Domain pour Urgences Patrimoine

Rappel : vous pouvez toujours soutenir la préservation de l’église Sainte-Germaine en signant ou en faisant connaître la pétition mise en ligne ICI.


Crédits photographiques: Magali Domain

Sierck-Les-Bains : la Maison Berweiller obtient un sursis d’un an !

Voilà le genre d’article que nous aimerions écrire plus souvent.

La Maison du Berweiller, plus communément appelée la Maison du Drapier, était vouée à la démolition, frappée par un arrêté de péril.


Mais après la publication de
notre article le 18 septembre 2020, une importante mobilisation locale, portée par un collectif réactif et engagé refusant de voir disparaître ce fleuron du patrimoine local, a permis de sursoir à cette démolition des plus injustifiées.

Avec l’appui de nombreuses associations nationales (Urgences Patrimoine, VMF, Maisons Paysannes de Moselle, Sites et Monuments de Moselle) — et surtout Renaissance du Vieux Metz et des Pays Lorrains qui représentait le collectif local —, une demande de mise en instance de classement a été déposée et elle a été accordée. La notification de cette procédure qui gèle toute démolition pour une durée d’un an, a été adressée à madame la Maire de la commune de Sierck-les-Bains le 4 février 2021.

Ce sursis doit permettre de trouver une solution pérenne pour l’avenir de l’édifice.

Un entrepreneur luxembourgeois est, depuis que l’alerte a été lancée, intéressé par le rachat de la maison, mais peut-être que d’autres personnes se feront connaître.

Nous espérons vivement que, suite à la mise en place de cette instance, madame la Maire mettra tout en œuvre pour faciliter les transactions et ainsi permettre à la Maison du Drapier de s’inscrire dans l’avenir de sa commune.

Hélas, tous les édifices menacés de démolition n’ont pas la chance de bénéficier de cette mesure, mais à Sierck, les conditions étaient réunies pour que les choses se déroulent sans encombre.

Voici la recette « magique » :

Alerter très vite bien avant que les pelleteuses n’arrivent, puis mobiliser le plus de monde possible localement.

Créer une pétition en ligne https://www.change.org/p/madame-roseline-bachelot-ministre-de-la-culture-non-%C3%A0-la-destruction-de-la-maison-beiweiller pour donner de la visibilité à l’action de sauvegarde (aucune valeur juridique, mais ça peut faire « causer »).
Ne pas hésiter à solliciter des associations existantes plus grandes, qui ont l’habitude de gérer les « urgences ».

Faire en sorte que lesdites grandes associations s’unissent pour la cause (ça c’est compliqué). Enfin, ne pas avoir peur de solliciter les érudits et les « hommes de l’art » qui sauront mettre en valeur les atouts de l’édifice.

Le « truc » qui rend cette recette inratable : un Architecte des Bâtiments de France opposé au projet de démolition.


En respectant cette recette à la lettre, alors toutes les chances de réussites seront au rendez-vous.

Mais nous insistons sur un point déterminant : ne jamais attendre qu’il soit trop tard. Si cette recette avait été respectée à Lille pour la chapelle Saint-Joseph et que les associations locales avaient su donner l’alerte dès l’affichage du permis de démolir, alors les choses auraient été bien différentes. Hélas, l’histoire ne se réécrit pas…

Mais en attendant, réjouissons-nous pour la Maison Berweiller et remercions tous ceux qui ont rendu cet heureux dénouement possible, à commencer par Joseph Nousse qui a eu la bonne idée de lire notre alerte, et qui a su immédiatement réagir en mobilisant les talents et les énergies.

« Le Patrimoine ne peut pas lutter, ensemble nous pouvons ».


Crédits photographiques: Collectif de sauvegarde

Chapelle Saint-Joseph: Urgences Patrimoine intente une nouvelle action en justice



Communiqué – Lancement d’une nouvelle procédure de référé pour éléments nouveaux d’illégalité

Urgences Patrimoine introduit, ce jour, une nouvelle requête en référé devant le président du tribunal administratif de Lille.

Outre les nombreuses illégalités qui ont affecté le raisonnement du précédent juge des référés, de nouveaux éléments ont été révélés et sont de nature à confirmer plus encore l’illégalité du refus de mise en instance de classement.

Compte tenu de l’extrême urgence de la situation, nous nous efforçons d’obtenir auprès du tribunal la date la plus proche possible pour que l’audience soit tenue avant la démolition de la chapelle Saint-Joseph.

L’enjeu est de taille : comme pour le premier référé, le refus d’instance de classement peut être suspendu, ce qui gèlerait le caractère exécutoire du permis de démolir.

Maître Théodore Catry, notre avocat, et Maître Héloïse Hicter, avocat du barreau de Lille en contentieux administratif qui a la gentillesse de soutenir notre action en corédigeant le référé, reviendront très rapidement vers nous pour nous tenir au courant des suites de cette procédure.

Nous appelons tous les hommes de l’art qui souhaitent nous aider dans cette démarche (architectes, historiens, ingénieurs, conservateurs, …) à prendre urgemment attache avec nous. Nous avons besoin de multiplier les notes et rapports de professionnels qui viendraient confirmer, au côté des études de Monsieur Poncelet et du BET Anthémion, l’intérêt historique et architectural de la chapelle. Ces notes seraient versées au dossier et permettront au juge de se forger un avis en toute connaissance de cause sur la nécessité de sauvegarder l’édifice.

Adresse de contact :
urgences.patrimoine@gmail.com


Nous comptons également sur tous ceux qui nous soutiennent et nous encouragent depuis le début de ce combat difficile pour nous rejoindre.
Une adhésion à 9 euros, ce n’est pas un gros effort, mais cela sera déterminant pour l’avenir d’Urgences Patrimoine. Adhérez ICI.

D’avance merci.

« Le Patrimoine ne peut pas lutter, ensemble nous pouvons. »

Crédits photographiques : Urgences Patrimoine

Musée des Tissus à Lyon : un « lifting » à 60 millions — est-ce bien raisonnable ?

Il y a trois ans, la disparition programmée du Musée des Tissus à Lyon avait fait grand bruit. Après bien des tribulations, c’est finalement la Région Rhône-Alpes qui l’avait racheté, pour le plus grand bonheur de tous les défenseurs de ce lieu chargé d’histoire.


Aujourd’hui, la Région a décidé d’opérer une profonde restructuration de l’édifice afin de l’inscrire résolument dans l’avenir.

Or, nous ne sommes pas certains que ce choix soit très judicieux et pour plusieurs raisons. La première est économique, car à l’heure où la crise prive l’ensemble des lieux culturels de visiteurs et dont certains ne se relèveront peut-être pas, investir plus de 60 millions d’euros pour un lifting complet nous semble être à la limite de la provocation, alors qu’une « mise en beauté » grâce à une restauration douce serait bien plus économique. N’oublions pas qu’il s’agit là d’argent public.


La seconde raison est résolument éthique. Car alors que des dizaines de patrimoine sont en grand péril dans la région et qu’ils peinent à trouver quelques subventions, dépenser autant d’argent pour un seul lieu est tout à fait indécent et disproportionné.

Enfin, si les éléments protégés au titre des Monuments Historiques sont effectivement rayés de la carte, comme cela semble être le cas, alors nous allons tout droit vers un scandale patrimonial de plus.

Les voix commencent donc à s’élever contre ce projet et notamment celle de Maxime Dehan, qui vient de lancer une pétition que nous vous invitons bien entendu à signer en fin d’article.

Urgences Patrimoine mettra tout en œuvre pour soutenir l’ensemble des démarches qui seront faites pour faire respecter ce lieu qui mérite d’être inscrit dans l’avenir mais de façon cohérente et intelligente.

Nous avons la chance dans cette affaire d’avoir de nombreux contacts dans notre réseau qui pourront sans doute être de précieux soutiens ou même de précieux médiateurs afin de satisfaire tout le monde, puisque l’objectif commun est la valorisation d’un des plus précieux patrimoine Lyonnais. En attendant, voici plus de détails et d’explications donnés par Maxime Dehan dans son article :

Conservons la cour du Musée des Tissus et des Arts Décoratifs dans son écrin d'origine !

En 2017, nous apprenions avec soulagement le désir de la Région Auvergne-Rhône-Alpes de sauver le Musée des Tissus menacé d'une fermeture définitive. Il ne pouvait en être autrement tant ce musée est intimement lié à l'Histoire de Lyon depuis le milieu du 19ème siècle et tant la richesse de ses expositions en fait une institution unique au monde : 2,5 millions d'œuvres de toutes origines couvrant 4500 ans d'Histoire universelle !

C'est pour sauver ce caractère unique, intrinsèque à notre si belle ville de Lyon, que la Région acquit pour l'euro symbolique l'Hôtel de Villeroy et l'Hôtel de Lacroix-Laval, abritant respectivement les Musées des Tissus et des Arts Décoratifs. Avant de pénétrer dans l'un des deux musées, le visiteur est transporté en plein Siècle des Lumières, grâce à cet ensemble 18ème remarquable, par son porche et cette cour qui laissent place au songe et à ce que pouvait être la vie des propriétaires de l'époque qui battaient incessamment le pavé, se signalant par le bruit des roues des voitures et des chevaux. En ces temps anxiogènes, nous mesurons à quel point nous avons tellement besoin d'évasion : ce que nous offrent ainsi ces lieux témoins, restés hors du temps.

Au rêve et à l'extase du passionné suit depuis peu un réveil brutal ... En effet, la région s'orienta, dès le début, vers une rénovation contemporaine et c'est Rudy Ricciotti, l'architecte du Mucem, qui remporta l'adhésion d'un jury composé d'experts. En dépit de tout bon sens, ce dernier acceptait un projet censé cacher les façades autour de la cour par une enveloppe contemporaine, dégradant ainsi un ensemble 18ème unique à Lyon, en secteur UNESCO.


Alors même que les jardins et l'Hôtel de Lacroix-Laval sont inscrits aux monuments historiques comme nous le rappelle le site du musée :

"Son bâtiment, sa cour, et son jardin transformé en parterre « à la française », d’après le dessin de l’architecte-paysagiste René-Édouard André dans les années 1920, sont inscrits au titre des Monuments historiques en 1957."

Un fait censé pouvoir freiner toute tentative de constructions ... Que nenni, les projections annoncées montrent une cour totalement bétonnée, le jardin supprimé, le perron et ses balustrades d'époque remplacés par du contemporain, l'annexe 18ème (pourtant en très bon état) liant les deux hôtels particuliers remplacée par une structure vitrée à plusieurs étages. Non seulement, ces travaux impacteront les abords d'un monument historique en les modifiant sensiblement mais ils supprimeront en plus des éléments remarquables à l'instar des jardins et de l'annexe ...


Quid de la protection des abords ? Quid de l'impact écologique ? On ne s'aventurerait pas en affirmant que ces titres UNESCO et monuments historiques deviennent finalement des variables d'ajustement destinées à flatter l'électorat ainsi que l'ego des élus.

Parlons-nous d'un quartier comme la Part-Dieu pour accepter la construction d'une tour à proximité du porche ? Ce projet "tape-à-l'œil" n'est-il pas en total décalage avec l'ensemble 18ème du quartier promu par l'UNESCO ?


Ce projet ressemble plus à une belle opération immobilière qu'à une véritable œuvre de restauration et de mise en valeur patrimoniales. Il en prend, tout du moins, le prétexte ...

Outre l'aspect architectural et paysager, l'aspect financier s'avère tout aussi provocateur. En effet, il est prévu une enveloppe de 50 à 60 millions d'euros minimum. Certes, cette somme astronomique sera répartie entre des fonds européens, des subventions de l'Etat, potentiellement renforcée par une aide de la municipalité lyonnaise. Mais que penser d'un tel effort budgétaire lorsque, dans le même temps, les petites communes et les associations peinent à recevoir quelques coups de pouces financiers et sont livrées à elles-mêmes, faisant face à des travaux onéreux. Ne nous a t-on pas assez répété que le budget patrimoine se réduit à une peau de chagrin ? À titre de comparaison, le loto du patrimoine rapporte trois à quatre fois moins que la somme qui nous est annoncée, pour sauver, chaque année, une centaine de monuments ! Une somme ciblant finalement un site quand elle pourrait être équitablement répartie pour en sauver tant d'autres ! Pourquoi donc autant de facilités à réunir une enveloppe si importante alors que nombre de sites remarquables, moins médiatisés, sont dans l'attente et disparaissent dans une indifférence aveugle ? Il y a quatre ans, il n'y avait pas un centime pour ces deux musées. Aujourd'hui, il y en a trop pour un tel projet. En d'autre terme : du gaspillage de l'argent public, indécent en de telles circonstances.


Ce projet fait pourtant des émules : on présente ainsi des projections largement arrangées, aux perspectives étirées, un coup de publicité lancé par la Région pour obtenir l'adhésion des Lyonnais. En effet, qui n'y serait pas sensible ?

Sur un site où la jeunesse et le dynamisme manquent, le projet ferait l'unanimité. Mais sur un site UNESCO, inscrit partiellement, sur un lieu emblématique de Lyon depuis plus de 150 ans, sur un lieu à l'ensemble 18ème unique, en sommes-nous bien certains ? Depuis toujours, les musées de Lyon manquent de visibilité, de signalétiques, de "com'". Qui a déjà visité par exemple le musée de l'imprimerie de Lyon ?

Jusqu'en 2016, nous n'entendions guère parler du musée des Tissus et des Arts Décoratifs ... Il aura fallu l'intervention appuyée de Stéphane Bern, de Bernard Pivot et du courage d'un collectionneur parisien pour ouvrir une pétition et faire prendre conscience de son existence ...

Prenons exemple sur le musée Gadagne qui réussit le pari de n'être point tenté par les sirènes du modernisme à outrance en faisant restaurer respectueusement les façades de sa cour par un gracieux ravalement, en fixant l'ancienne horloge Charvet devant ses portes, en greffant une annexe contemporaine discrète sur ses toits pour accéder aux jardins devenus un lieu de fraicheur pour les visiteurs éreintés par le tour d'un si beau musée. Un musée devenu aujourd'hui une institution incontournable de Lyon, démentant ainsi la légende de l'omniprésence du contemporain sur nos lieux de Mémoire, comme une leçon et un exemple à suivre !

Monsieur Wauquiez, transposez donc cette idée sur le musée des Tissus et des Arts Décoratifs : non seulement vous le sauverez définitivement de la ruine, mais vous ferez des économies qui profiteront à bien d'autres monuments en péril sur notre belle région ! Permettez-nous d'en établir une liste.

Soutenez-nous en signant la pétition et en la partageant le plus largement possible !
Le lien juste
ICI. 👇
http://chng.it/vzPK5nqR


Maxime DEHAN
Membre titulaire de l’Académie de la Dombes
Secrétaire général de l'Académie Littéraire et Historique du Val de Saône
Vice-Président délégué de l'Union des Écrivains Rhône-Alpes-Auvergne

Crédits photographiques : photos 1-3-5 : Rudy Ricciotti; photos 2-4-6 : Maxime Dehan

Contournement de Rouen : quel avenir pour le patrimoine de Oissel ?

En nous faisant le relais de cette affaire, nous allons encore nous attirer les foudres de ceux qui pensent que nous sommes de vieux réactionnaires, s’éclairant encore à la bougie, et totalement opposés à une quelconque modernité. Nous tenons à les rassurer, il n’en est rien et nous sommes les premiers à nous réjouir d’une solution pour désengorger la circulation dans la ville de Rouen. Donc, nous n’émettons aucune réserve quant à un projet de contournement de la ville, mais nous serons toujours farouchement opposés à toutes les mutilations envers le patrimoine, ce qui semble être le cas dans le tracé retenu du contournement.


Alertés par le comité citoyen de défense du patrimoine et de l’environnement de la région des boucles de Seine, nous ne pouvions qu’être solidaires de leur démarche et c’est bien volontiers qu’Urgences Patrimoine s’associera à leur action de sauvegarde du patrimoine local.

Nous avons d’ores et déjà contacté un élu favorable à ce contournement afin de comprendre ce tracé et surtout d’essayer de trouver une solution alternative d’avenir qui ne sacrifierait pas les éléments patrimoniaux remarquables et don ainsi menacés. Notre rendez-vous devrait avoir lieu dans les prochains jours.

En attendant, voici le communiqué du collectif :

Nous vous adressons ce courriel afin de solliciter votre aide, et pouvoir partager notre inquiétude quant à la destruction d'un monument patrimonial important, à savoir le Manoir de la Chapelle d'Oissel situé près de Rouen, si un projet autoroutier de Contournement Est aboutit..

Ce sujet est dans l'actualité récente et fait beaucoup débat sur le plan local et national.

Nous sommes un comité citoyen de défense du patrimoine et de l'environnement de la région des boucles de la Seine et d'Oissel. Nous avons constaté que ce site patrimonial bordé d'un site archéologique, n'a absolument pas été défendu par les opposants au projet.

Nous souhaitons mettre notre pierre à l'édifice tout en espérant que ce constat soit lu et entendu, afin de motiver des personnes pour conserver le patrimoine de cette zone péri-urbaine de Rouen désindustrialisée, qui perdrait un nouvel attrait, après la perte progressive de son économie ces dernières années.

En résumé, ce site est protégé par le régime des Monuments historiques pour partie, et pour intégralité son puits monumental à colonnes situé dans le parc. L'ensemble patrimonial couvert par la protection est important et est situé en plein sur le tracé retenu au niveau de la bretelle Port Saint-Ouen - Oissel/ Saint-Étienne-du-Rouvray.


Le projet de contournement Est est plus que litigieux en de nombreux points, malheureusement le recours récemment auprès du Conseil d'État récemment n'a pas abouti, et la notion patrimoniale de ce lieu pourtant classé depuis 1946, n'a pas été mise en avant, voire pire censurée.


Cette minimisation, volontaire ou par négligence, est à l'œuvre autant à la lecture des dossiers des porteurs du projet que de celui de ses opposants. En particulier la municipalité d'Oissel, opposée au projet, qui semble négligente vis-à-vis de son patrimoine, et ce n'est pas une première.

Pour faire valoir cette atteinte au patrimoine, nous avons constitué un dossier, ainsi qu'un article dans un blog connu des osseliens
ICI.

Nous n’avons pas pour le moment les documents de la DRAC autorisant la démolition probable de cet ensemble patrimonial, mais il ne fait aucun doute que ceux-ci nous éclaireront sur bien des questions que nous nous posons.

En revanche, nous savons avec certitude que ce dossier sera compliqué puisque la majeure partie du site concerné est une propriété privée.

D’ailleurs, le manoir avait déjà failli être rasé en 1964. Souhaitons que l’année 2021 ne soit pas celle de sa disparition.




Crédits photographiques : Comité citoyen de défense du patrimoine et de l’environnement de la région des boucles de Seine.

Chambray : non à l’antenne Orange. Non à la défiguration du paysage !

« Chambray (27120) est un charmant petit village de la vallée d’Eure : maisons basses, lavoirs le long de la rivière, vieilles pierres, toitures et façades surveillées par les bâtiments de France. 


Mais voilà qu’Orange s’apprête à ériger une antenne 4G de quarante-deux mètres cinquante, soit la hauteur d’un immeuble de 14 étages face aux bords de l’Eure, à l’entrée même du village et devant l’arrêt du petit train touristique de l’Eure.
 
Un pylône géant en treillis, semblable aux derricks des puits pétroliers, qui défigurera à jamais le paysage bucolique dont bénéficient les habitants, leurs visiteurs et les touristes. (comme l’illustre le photomontage). 
C’était bien la peine d’enterrer les fils électriques ! »


Le message de Didier Schwartz, un habitant du village, est très clair. Il ne veut pas qu’on lui impose cette tour. Il est d’ailleurs à l’origine d’une pétition qui en seulement quelques jours a recueilli près de 500 signatures et que nous vous invitons à signer en fin d’article.

Il faut reconnaître que cette tour de plus de quarante mètres, a de quoi mettre en colère la population qui se sent exclue de tout débat municipal concernant cette triste affaire. Car le problème vient de toute évidence de l’opérateur téléphonique, qui a mal évalué l’impact sur le paysage d’une telle construction, mais surtout de la mairie qui a signé une autorisation d’implantation de cette antenne, sans prendre la peine non seulement de consulter les riverains, mais d’informer les habitants.

En effet, Madame le Maire aurait signé en toute discrétion une autorisation pour l’implantation de cette antenne en 2018, le bulletin communal ne faisant pas part de l’impressionnante hauteur du projet.

Puis en 2020, l’emplacement initialement prévu étant inapproprié pour cause de zone inondable, l’opérateur a dû changer d’endroit d’implantation. C’est pour cette raison qu’une nouvelle demande a été faite en mairie, mais cette fois avec révélation de la hauteur de 42 mètres.

Face à la colère des habitants, Madame la Maire a alors retirée sa non-opposition au projet, mais il lui a été répondu que selon la loi Elan, elle ne pouvait plus refuser un projet initialement accepté. Une méconnaissance troublante de la loi pour une élue.

De plus Madame la Maire a précisé à propos de l’antenne dans le bulletin municipal de 2020 que « celle-ci ne porterait pas atteinte aux espaces naturels ni aux paysages ». On est en droit de se demander comment une tel commentaire est possible.

Soit nous n’avons pas la même vision de l’atteinte au paysage, soit il y a quelque chose d’opaque dans cette affaire.


Quoi qu’il en soit, une chose est certaine : les habitants, se sentant trahis par cette opacité municipale, n’entendent pas se laisser faire et, surtout, vont tout mettre en œuvre pour que ce projet avorte. Ils ne sont nullement opposés à l’implantation d’une antenne, mais ils souhaitent, avec bon sens, que cette tour soit érigée dans un endroit qui ne défigurera pas le paysage du bord de l’Eure.

Bien entendu, Urgences Patrimoine sera à leurs côtés.


Notre mot d’ordre pour cette affaire sera : « La tour, prends garde ! »

Merci de les aider dans leur combat en signant cette pétition 
ICI.

Nous vous rappelons une fois encore qu’il est inutile de contribuer financièrement au moment de la signature.

« Le Patrimoine ne peut pas lutter, ensemble, nous pouvons. »


Crédits photographiques : Didier Schwartz

L’église de Voutezac dans l’enfer des flammes

Encore une église dévastée par un incendie, dont nous ignorons la cause pour le moment. D’ailleurs il est inutile de tirer des conclusions trop hâtives comme c’est souvent le cas lors d’un incendie survenant dans un édifice religieux.

C’est dans la commune de Vouzetac dans le département de la Corrèze que le drame a eu lieu dans la nuit du 19 au 20 janvier.


Les dégâts sont considérables malgré une intervention très rapide des pompiers. La toiture est entièrement détruite et le retable du XVIIe siècle est très endommagé.

Devant l'importance du sinistre, dont l'origine reste inconnue à ce stade, de gros moyens ont très vite été engagés. Une quarantaine de pompiers venus de Brive, Donzenac, Objat, Tulle et Terrasson ont lutté contre le feu, qu'ils sont parvenus à maîtriser au bout de deux heures. Six lances, dont deux sur échelles, ont également été utilisées.

L'incendie s'est propagé à une maison voisine, inhabitée, mais les pompiers ont réussi à le stopper.

Le retable endommagé

Les premiers constats sont terribles. L’église fortifiée à tour carrée du XVème siècle a subi de gros dégâts, tout comme le retable baroque flamboyant du XVIIème siècle qu'elle abrite et qui fait sa renommée.


Des oeuvres sauvées

Pour autant, les pompiers ont pu sauver une partie des oeuvres d'art qui se trouvaient à l'intérieur de l'édifice. "Depuis l'incendie de Notre-Dame, nous avons des recommandations, indique-t-on au Sdis de la Corrèze. C'est quelque chose que nous faisions déjà avant, par bon sens, mais c'est désormais intégré à notre protocole."

Une douzaine de pompiers sont toujours sur place ce mardi matin, pour poser des bâches et sécuriser le site.


Sources Tanguy Ollivier pour le journal La Montagne

Une chose est certaine, ce tragique incendie qui emporte avec lui des éléments du patrimoine de façon irréversible, ne fera pas la une du 20 heures et les grandes entreprises du CAC 40 ne feront pas preuve de la moindre générosité.

Comme dirait notre chère Ministre de la Culture, il faut privilégier les aides en faveur des « Grands opérateurs Culturels » emblématiques de la France.


Cette pauvre église Corrézienne attendra donc, au mieux, les assurances, sinon, il faudra une fois encore faire appel à la générosité publique locale.
Un bien triste avenir pour un bien bel édifice…

À suivre…



Crédits photographiques : Stéphanie Para/La Montagne

Stop à l’oubli de l’Église Saint-Éloi de Trith-Saint-Léger du Poirier

Nous avions il y a quelques semaines évoqué l’église Saint-Éloi du Poirier et son avenir incertain, voici quelques nouvelles fraîches qui ne sont pas forcément celles que nous attendions. En revanche, nous sommes heureux de constater que le Président de la Région, Monsieur Xavier Bertrand, s’est emparé du dossier et qu’il ne fait nul doute que les dispositifs proposés en faveur du patrimoine sauront dynamiser le projet de sauvegarde, si bien entendu une solution est trouvée.

Urgences Patrimoine se tient aux côtés de l’association et la remercie pour sa confiance. « Le patrimoine ne peut pas lutter, ensemble nous pouvons » et c’est ensemble que nous espérons un avenir heureux pour l’église Saint-Éloi.


Voici le communiqué de l’Association « Agir Pour Les Trithois » suite à son rendez-vous avec la municipalité.

Notre patrimoine disparaît et nous regardons ailleurs. 

L'association AGIR POUR LES TRITHOIS a été reçue à la mairie à propos de l'église Saint Eloi de Trith Saint-Léger-le-Poirier. Ce rendez-vous a été très certainement donné contraint et forcé, suite à nos courriers adressés à différentes instances dont Monsieur le Sous-Préfet. 

Cependant, Monsieur le Maire n'était pas présent, affichant ainsi son désintérêt total. Il a préféré mandater un de ses adjoints et le directeur des services techniques. Ces personnes n'étant pas décisionnaires, les discussions se sont avérées stériles d'autant plus que le diocèse n'était pas convié. 

Cela confirme bien une défaillance affichée de la mairie qui s'est défaussée depuis toutes ces années, défaillance qui perdure encore aujourd'hui 

Nous apprenons, via un communiqué de la municipalité, que les travaux de rénovation étaient estimés à plus de 800 000 euros d'après un devis réalisé par un bureau d'études mandaté par l'association diocésaine il y a 10 ans; il nous a été interdit de consulter ce fameux devis. Cela est d'autant plus suspicieux qu'un montant bien inférieur avait été annoncé par la mairie il y a quelques temps. Dans ces conditions, pourquoi ne pas affirmer qu'il faudrait 1, 2 ou 10 millions d'euros pour la rénover. 

On voit bien la manœuvre de la mairie qui se sert de l'argument financier pour faire douter les trithois de l'opportunité de rénover l'église plutôt que de la détruire. 

Pourtant, il suffirait que Monsieur le Maire demande leur avis pour qu'il se rende compte à quel point ils tiennent à leur patrimoine. 


La municipalité n'a pas jugé utile dans le communiqué, de mentionner qu'il existe des aides, du département, de la région, de la circonscription, de la communauté d'Agglomération, de bénévoles. Le communiqué n'indique pas non plus qu'elle a reçu notre association. 

En conclusion, le dossier de l'église n'est pas un enjeu électoral, nous l'avons bien compris, et il n'est donc pas utile de traiter le dossier. Mais nous ne baisserons pas les bras, ce d'autant plus que Monsieur Xavier Bertrand, Président du conseil régional des Hauts de France a répondu à nos sollicitations. Il a mandaté La Conseillère régionale et présidente de la commission rayonnement pour l'étude du dossier et a également transmis nos courriers à la vice-présidente Hauts de France en charge de l'agriculture et de l'agro-alimentaire et de la Bio économie et à la conseillère régionale élue du territoire.


Nous allons de nouveau solliciter une réunion avec Monsieur le Maire et au moins le diocèse. 

Pour terminer, nous tenons à remercier très sincèrement Madame Alexandra Sobczak de l'association Urgences Patrimoine pour son soutien, ses conseils et le travail concret qu'elle réalise avec brio pour la sauvegarde de notre église. 


Crédits photographiques : Agir pour les Thritois